La Bibliothèque nationale de France a décerné les deux Prix Pasteur Vallery-Radot 2016 à Simonetta Gribaldo et David DiGregorio. Ces prix ont été remis aux lauréats le 29 juin 2016 à la BnF I Richelieu, à l’invitation de sa présidente, Laurence Engel, en présence de Pascale Cossart, Secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences et de Lluis Quintana-Murci, directeur scientifique de l’Institut Pasteur.
Le Prix Pasteur Vallery-Radot
Jacqueline Pasteur Vallery - Radot, épouse du petit-fils de Louis Pasteur, a fait de la Bibliothèque nationale de France son légataire universel. En application des dispositions testamentaires qu’elle a souhaité prendre, la BnF a pour mission d’attribuer chaque année, en accord avec l’Institut Pasteur, deux prix d’un montant unitaire de seize mille euros. Depuis 2007, ils récompensent deux personnalités françaises de moins de 50 ans, appartenant à l’Institut Pasteur, ayant conçu au cours des cinq dernières années une oeuvre scientifique d’envergure dans le domaine de la biologie ou de la physique-chimie, en dignes héritiers de Pasteur. Les lauréats sont désignés par un jury présidé par le Secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences et composé de membres issus de l’Institut Pasteur et de l’Académie des sciences.
Les lauréats 2016
L’équipe de Simonetta Gribaldo étudie l’histoire évolutive des microorganismes, depuis la toute première cellule jusqu’à nos jours, avec une vision large de l’Arbre de Vie. Ses travaux ont permis d’établir la mise en place des phylogénies robustes d’espèces et l’exploration de nouvelles lignées peu étudiées, notamment chez les Archées, le plus énigmatique des trois domaines du vivant. Ces études ont mené à des changements de paradigme en microbiologie et évolution ancienne, par exemple concernant l’origine des eucaryotes et la nature du dernier ancêtre commun universel. Ils offrent un regard nouveau sur la diversité du monde microbien et son rôle fondamental dans plusieurs transitions critiques de l’histoire de la vie sur notre planète.
Simonetta Gribaldo a fait ses études à l’Université de Catane en Italie. Après un séjour au Central Public Health Laboratory de Londres, elle se passionne pour l’évolution et rentre en Italie pour effectuer sa thèse à l’Université La Sapienza de Rome, où elle obtient le titre de Docteur en sciences en 2001, et poursuit ses travaux en France, où elle intègre l’Institut Pasteur en 2005 pour développer ses lignes de recherche actuelles. En 2009, l’Université Pierre et Marie Curie lui décerne l’habilitation à diriger les recherches (en abrégé HDR), et elle est promue Directrice de recherche à l’Institut Pasteur en 2014.
Après des études de biologie à Stanford, David DiGregorio a effectué un doctorat en neurosciences à l’université de Los Angeles, puis un post-doctorat, à Londres, portant sur les mécanismes moléculaires et cellulaires qui déterminent les propriétés fonctionnelles des contacts synaptiques entre les neurones. Il a ensuite été recruté au CNRS en 2005 avec un financement ATIP qui lui a permis de monter son équipe. En 2009, il a rejoint l’Institut Pasteur où il dirige l’unité d’imagerie dynamique du neurone.
David DiGregorio s’est spécialisé dans le développement et l’application d’outils de microscopie offrant une résolution inférieure au micron et à la milliseconde. Cette expertise a permis à son équipe de montrer comment la fonction synaptique est façonnée et modulée pour transmettre différents types d’informations, sensorielles ou motrices, et comment ces informations sont intégrées au niveau du neurone. Ces travaux apportent un éclairage fondamental sur les mécanismes synaptiques et neuronaux soutenant les fonctions cérébrales, et ainsi contribuent à une meilleure compréhension des dérèglements observés lors de pathologies neurologiques et psychiatriques.
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Mis à jour le 01/07/2016