Une étude met en évidence les capacités d’apprentissage et d’attention chez la drosophile. De quoi en faire un modèle potentiel dans la recherche en sciences cognitives.
Les drosophiles sont de petites mouches largement utilisées en tant que modèle animal dans la recherche scientifique, en particulier dans le domaine de la génétique. Cependant, une étude récemment publiée dans la revue Nature met en lumière les capacités cognitives sous-évaluées des drosophiles. Les auteurs de cette publication invitent ainsi à considérer la drosophile comme un modèle potentiel pour l’étude des fonctions cognitives supérieures.
Grâce à un environnement de réalité virtuelle, les chercheurs ont pu tester l’apprentissage et l’attention des mouches. Ils ont ainsi été en mesure d’observer la formation et la disparition d’une trace mnésique dans la mémoire à court terme des insectes. Malgré la différence anatomique importante, ces fonctions souvent attribuées aux seuls mammifères semblent se retrouver chez la drosophile. Cette similitude en fait un animal d’intérêt pour la recherche en sciences cognitives.
Cette étude entre dans le cadre de l’axe scientifique prioritaire Maladies de la connectivité cérébrale et maladies neurodégénératives du plan stratégique 2019-2023 de l’Institut Pasteur.
Source :
Differential mechanisms underlie trace and delay conditioning in Drosophila, Nature, 16 février 2022
Dhruv Grover1, Jen-Yung Chen1, Jiayun Xie1, Jinfang Li1, Jean-Pierre Changeux1,2,3, Ralph J. Greenspan1,4
1 - Kavli Institute for Brain and Mind, University of California, San Diego, La Jolla, CA, USA
2 - CNRS UMR 3571, Institut Pasteur, Paris, France
3 - College de France, Paris, France
4 - Division of Biological Sciences, University of California, San Diego, La Jolla, CA, US