La coqueluche est une maladie respiratoire, hautement contagieuse, causée par la bactérie Bordetella pertussis et qui peut s’avérer grave voire mortelle pour les nourrissons. En utilisant un modèle mathématique, des scientifiques de l’université de Honk Kong et de l’OMS viennent de publier de nouvelles estimations du poids mondial de la maladie. Ces nouvelles estimations indiquent que, chez les enfants de moins de 5 ans, le nombre de cas de coqueluche est passé de 30,6 millions en 1999 à 24,1 millions en 2014 et le nombre de décès de 390 000 à 160 700 au niveau mondial. L’Afrique reste le continent le plus touché par la maladie avec 33% des cas et 58% des décès.
« Ces progrès considérables prouvent l’efficacité de la vaccination. Il faut toutefois les pondérer, ils sont basés sur les déclarations de seulement 76 pays sur les 192 membres que compte l’OMS. L’estimation de la mortalité varie en réalité de 38 000 à 670 000 » explique le Dr Nicole Guiso, chercheuse reconnue au niveau international pour son expertise sur la coqueluche (1).
Cet écart témoigne de l’absence de surveillance de la coqueluche dans de nombreux pays. Depuis 2015 l’Institut Pasteur met en œuvre le projet PERILIC (PERtussis In Low and middle Income Countries) dans 4 régions du monde. Mené en partenariat avec les Instituts Pasteur du Cambodge, d’Iran et de Madagascar ainsi que l’Agence de Médecine Préventive au Togo, ce programme permettra d’estimer la durée de protection induite par une primo vaccination à 6-10-14 semaines. Il permettra en outre de documenter les caractéristiques cliniques et microbiologiques de la maladie chez les nourrissons de moins de 6 mois hospitalisés car présentant des signes de coqueluche et d’étudier la source de contamination dans l’entourage des nourrissons diagnostiqués biologiquement positif à la coqueluche.
Ces données vont être en particulier importantes pour adapter la stratégie vaccinale dans les pays à ressources limitées et connaître les caractéristiques des vaccins utilisés. La technologie nécessaire à la détection et à l’identification de la bactérie responsable de la coqueluche sera pour la première fois transférée dans les laboratoires partenaires et les personnels de santé formés. Le projet PERILIC constituera ainsi le socle nécessaire à la mise en place d’une surveillance pérenne de la coqueluche dans les pays partenaires et ultérieurement pour d'autres maladies à prévention vaccinale.
(1) présidente du conseil scientifique de PERILIC