Les aptamères peuvent être considérés comme des analogues d’anticorps entièrement composés d’acides nucléiques (ADN ou ARN). Ils peuvent être utilisés dans un large éventail d’applications, mais présentent certaines limites inhérentes à leur nature chimique. Le laboratoire Chimie bioorganique des acides nucléiques a démontré que des aptamères chimiquement modifiés étaient capables de distinguer P. vivax de P. falciparum, les deux parasites responsables du paludisme. Ces résultats ouvrent la voie au développement de nouveaux outils de diagnostic clinique.
Les aptamères peuvent être considérés comme des analogues d'anticorps mais entièrement constitués d’acides nucléiques (ADN ou ARN). Ces structures peuvent alors interagir avec des cibles protéiques de manière spécifique, leur conférant diverses applications. Cependant, les aptamères présentent certaines limites, du fait de leur composition naturelle. L’introduction de modifications chimiques permet de pallier certains de ces inconvénients. Dans un article récent le Laboratoire Chimie bioorganique des acides nucléiques a, en collaborations avec des chercheurs de l'Université de Hong Kong, utilisé une modification chimique appelée cubane, totalement absente du vivant mais courante en chimie médicinale afin d’améliorer les propriétés des aptamères. Ils ont montré que grâce à cette modification chimique, l’aptamère peut distinguer P. vivax de P. falciparum, dans des tests similaires à ceux utilisés en clinique. La détection des espèces de Plasmodium reste difficile et de ce fait nous pensons que cet aptamère pourra servir pour développer de nouveaux tests diagnostiques. De plus, en collaboration avec la plateforme de cristallographie du Département, les chercheurs ont pu démontrer que l’introduction de cette modification chimique permettait à l’aptamère d’effectuer de nouvelles interactions avec les protéines.
Source: PNAS July 21, 2020. doi.org/10.1073/pnas.2003267117
Cette étude entre dans le cadre de l’initiative Vaccinologie et immunothérapie du plan stratégique 2019-2023 de l’Institut Pasteur.