Le 3 août 1914, la guerre est déclarée entre la France et l’Allemagne. La guerre la plus horrible, la plus meurtrière de l’histoire, au cours de laquelle, selon les termes de Pasteur, ce devait être, hélas, la loi de sang et de mort qui allait l’emporter. Cependant, comme l’avait prévu Pasteur, son œuvre et celle des pasteuriens sauveront la vie de milliers de soldats.
Extrait d’une conférence au Palais de la Découverte, mercredi 21 mars 2018, avec Annick Perrot, conservateur honoraire du musée Pasteur, et Maxime Schwartz, ancien directeur général de l’Institut Pasteur.
Lors de l’inauguration de l’Institut qui porte son nom, Louis Pasteur avait déclaré : « […] je dirais que deux lois contraires semblent aujourd’hui en lutte : une loi de sang et de mort qui, en imaginant chaque jour de nouveaux moyens de combat, oblige les peuples à être toujours prêts pour le champ de bataille, et une loi de paix, de travail, de salut, qui ne songe qu’à délivrer l’homme des fléaux qui l’assiègent. […] La loi dont nous sommes les instruments cherche […], à travers le carnage, à guérir les maux sanglants de cette loi de guerre. […] Laquelle de ces deux lois l’emportera sur l’autre ? Dieu seul le sait. »
Un quart de siècle plus tard, le 3 août 1914, la guerre est déclarée entre la France et l’Allemagne. La guerre la plus horrible, la plus meurtrière de l’histoire, au cours de laquelle, selon les termes de Pasteur, ce devait être, hélas, la loi de sang et de mort qui allait l’emporter. Cependant, comme l’avait prévu Pasteur, son œuvre et celle des pasteuriens sauveront la vie de milliers de soldats.
Durant toute la durée de la guerre, l’Institut Pasteur est dirigé par Émile Roux. Celui-ci avait été le bras droit de Pasteur dans tous les travaux concernant les maladies infectieuses et la vaccination. Directeur de l’Institut Pasteur de la mort de Duclaux, en 1904, à sa propre mort en 1933, il sera le maître d’œuvre de l’engagement des pasteuriens durant la guerre.
Comme l’avait prévu Pasteur, son œuvre et celle de ses disciples a grandement contribué à sauver des vies durant la Grande Guerre. Grâce au vaccin contre la typhoïde, les pasteuriens ont sans doute évité à au moins un million de soldats de contracter cette maladie souvent mortelle. Grâce au traitement adéquat des blessures et par le recours à la sérothérapie, ils ont empêché des millions de soldats de mourir du tétanos, de la septicémie ou de la gangrène. En imposant une prophylaxie efficace du paludisme, ils ont maintenu l’Armée d’Orient dans un état de santé lui permettant de jouer un rôle déterminant dans l’offensive victorieuse menée par cette armée en octobre 1918.
Ils ont également tenté de lutter contre les rats envahissant les tranchées. Ils sont aussi intervenus de nombreuses autres façons, que nous n’avons pu évoquer durant cette conférence, par exemple, la création d’une flotte de laboratoires de microbiologie à proximité du front (voir photo ci-dessous). Pendant ce conflit terrible, un chercheur pasteurien découvrait les bactériophages, une découverte qui allait révolutionner la biologie. Tout cela sous la houlette d’Emile Roux qui avait été le bras droit de Pasteur et qui, plus que tout autre a donné son âme à l’Institut Pasteur.
Ce rôle de l’Institut Pasteur pendant la Grande Guerre, totalement oublié, mérite d’être rappelé.
Découvrez notre série consacrée aux Pasteuriens pendant la Grande Guerre
Extrait d’une conférence au Palais de la Découverte, mercredi 21 mars 2018, avec Annick Perrot, conservateur honoraire du musée Pasteur, et Maxime Schwartz, ancien directeur général de l’Institut Pasteur.
Les Pasteuriens pendant la Grande Guerre : introduction
Les Pasteuriens pendant la Grande Guerre : la typhoïde
Les Pasteuriens pendant la Grande Guerre : le tétanos
Les Pasteuriens pendant la Grande Guerre : septicémie et gangrène
Les Pasteuriens pendant la Grande Guerre : la lutte contre les rats
Les Pasteuriens pendant la Grande Guerre : paludisme et Armée d’Orient