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Dans le cadre des missions définies par l’arrêté du 29 novembre 2004 (fixant les modalités de désignation et les missions des CNR), le CNR des Vibrions et du Choléra est désigné par le Ministère en charge de la Santé, et plus particulièrement par la Direction Générale de la Santé (DGS) et par Santé Publique France (SPF), pour assurer la surveillance microbiologique du Choléra et des autres infections à vibrions (infections à vibrions non cholériques).
Les missions spécifiques du CNR, telles que définies au cahier des charges de l’appel à candidature (SPF-20/01/2022) sont :
Pour les vibrions cholériques (V. cholerae O1, V. cholerae O139)
1. Apporter une expertise microbiologique
2. Contribuer à la surveillance épidémiologique, en lien avec Santé Publique France
3. Contribuer à l’alerte
Pour les vibrions non cholériques
1. Apporter une expertise microbiologique
2. Contribuer à la surveillance épidémiologique, en lien avec Santé Publique France
3. Contribuer à l’alerte
Le cholera est une maladie infectieuse diarrhéique, à caractère épidémique, d’origine bactérienne. Des épidémies de choléra surviennent régulièrement dans de nombreux pays en développement représentant toutes les régions du monde et plus particulièrement l’Afrique, l’Asie et depuis fin 2010 la région des Amériques. Des cas isolés de choléra importés surviennent aussi de façon sporadique dans les pays développés. En France, le choléra est une maladie à déclaration obligatoire qui doit être notifiée aux Agences Régionales de Santé (ARS), lesquelles transmettent l’information à l’InVS. Toute souche suspecte de vibrion cholérique isolée en France doit être adressée au CNR pour confirmation d’identification. Cette confirmation par le CNR est obligatoire pour notification éventuelle à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) par le département des urgences sanitaires de la DGS, si le ou les cas entrent dans les critères de déclaration de l’algorithme de l’annexe 2 du RSI (2005). Cette maladie pouvant justifier une intervention urgente locale, nationale ou internationale, le CNR joue un rôle important pour la santé publique en confirmant -ou en infirmant– une suspicion de choléra.
Les vibrions non cholériques sont à l’origine de gastro-entérites, d’infections suppuratives et de septicémies. Les patients ayant une pathologie sous-jacente immunosuppressive sont exposés à une dissémination rapide de l’infection causée par ces germes. Dans la majorité des cas, ces infections sont associées à un contact direct avec l’eau de mer ou à la consommation de produits de la mer, et surviennent pendant les mois les plus chauds de l’année. Les modifications écologiques de l’environnement marin et le réchauffement climatique fournissent aux vibrions des conditions idéales pour leur prolifération. Le développement du commerce international, la consommation de produits de la mer à l’état cru, et l’accroissement du nombre de personnes immunodéprimées, font craindre une augmentation du nombre d’infections dues aux vibrions non cholériques dans les pays européens. Aussi, une surveillance microbiologique de ces germes dans l’environnement marin et dans les aliments, ainsi qu’une surveillance des infections qu’ils provoquent chez l’homme, devraient contribuer à en limiter les risques pour la santé publique.
Mis à jour le 6 octobre 2023