Quelles sont les causes ?
La maladie de Lyme est transmise par les tiques, arthropodes hématophages (se nourrissant de sang) appartenant à l’ordre des Ixodida (famille des Ixodidae). L’agent responsable de la maladie de Lyme fût isolé pour la première fois chez une tique du genre Ixodes en 1982 par Willy Burgdorfer, d’où son nom : Borrelia burgdorferi. Il s’agit d’une bactérie à Gram négatif (genre Borrelia, famille Spirochaetaceae). De nombreuses autres espèces de Borrelia peuvent être transmises par les tiques.
Comment se transmet la bactérie ?
En Europe, Borrelia burgdorferi est transmise par l’espèce de tiques Ixodes ricinus qui y est largement répandue en dehors du pourtour méditerranéen et des régions en altitude. C’est une tique dure qui se rencontre dans différents types de milieux (forêt, pâtures boisées, jardin) présentant des conditions micro-climatiques compatibles avec leur survie et favorables à la fréquentation de ses hôtes. Le cycle de vie de la tique Ixodes se caractérise par 3 stades évolutifs :
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Les deux premiers stades, larves et nymphes, sont asexués. Chacun de ces stades est ponctué d’un unique repas sanguin sur un hôte vertébré, permettant le passage au stade suivant. Au cours du troisième stade d’évolution qui est sexué, les femelles se gorgent et pondent des œufs puis meurent. Le spectre d’hôte est large et comprend des oiseaux, des rongeurs ainsi que des cervidés. Le stade larvaire n’est pas considéré comme pouvant transmettre la maladie. En revanche, les larves sont capables d’acquérir la bactérie dès leur premier repas sanguin sur un hôte réservoir de la bactérie (rongeurs et oiseaux).
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C’est durant le second repas sanguin, qui permet le passage de la nymphe au stade adulte, que la bactérie déjà présente dans le système digestif de la nymphe passera la barrière intestinale. Elle rejoindra les glandes salivaires et sera transmise à l’hôte sur lequel la tique se trouve en train de se gorger de sang. Les nymphes représentent un risque élevé de transmission de la bactérie si elles sont infectées car, en raison de leur petite taille, elles passent inaperçues sur le corps et peuvent être confondues avec des grains de beauté.
La maladie de Lyme ne se transmet pas entre humains.
Quels sont les symptômes ?
La maladie évolue selon trois phases : primaire, secondaire et tertiaire.
La phase primaire est caractérisée par une plaque rouge indolore autour de la piqûre, s’étendant rapidement, et d’une taille supérieure ou égale à 5 cm au point d’inoculation. C’est ce que l’on appelle l’érythème migrant. Il s’agit de la manifestation la plus fréquente (environ 80% des cas). Si la maladie n’est pas traitée à ce stade précoce, des complications neurologiques, articulaires, cardiaques ou cutanées peuvent survenir lors des phases secondaire et tertiaire de la maladie.
La phase secondaire débute quelques semaines après l’éruption cutanée. Son expression clinique varie cependant fortement d’un patient à l’autre. Elle peut se manifester par des érythèmes migrants multiples, des manifestations neurologiques ou plus rarement articulaires, cutanées, cardiaques ou ophtalmologiques.
La phase tertiaire est une phase disséminée tardive et correspond à une évolution chronique de la maladie. A ce stade, on observe principalement des manifestations articulaires, cutanées ou nerveuses.
Même si la maladie n’est pas mortelle, en l’absence de traitement, elle peut laisser des séquelles handicapantes.
Comment diagnostiquer la maladie ?
L'érythème migrant est un marqueur diagnostique et aucun test de laboratoire supplémentaire n'est nécessaire.
Le diagnostic dépend de l'évaluation clinique et est soutenu par des tests de laboratoire lors des phases secondaires et tertiaire de la borréliose. Le test immunologique de type ELISA (enzyme-linked immunosorbent assay) est généralement prescrit pour détecter les anticorps dirigés contre les bactéries, et doit être suivi de tests complémentaires en cas de positivité.
Quels sont les traitements ?
À l’heure actuelle, les seuls moyens de traitement de la borréliose sont les antibiotiques, efficaces rapidement si le diagnostic est établi assez tôt. Les doses d’antibiotique dépendent de l’âge du patient, de ses antécédents médicaux, ses allergies ou encore de son état de santé.
Il n'y a pas de vaccin contre la maladie de Lyme.
Comment prévenir la maladie ?
Les mesures préventives les plus efficaces consistent à porter des vêtements longs et de couleurs claires facilitant le repérage des tiques pendant les activités de plein air, l'utilisation de répulsifs (attention aux contre-indications éventuelles), l'évitement des zones où la présence des tiques est avérée (zones boisées, herbes hautes, ...) et l’inspection scrupuleuse au retour de promenades. En cas de piqûre il est essentiel de retirer rapidement la tique à l’aide d’un tire-tique, le risque d’infection par la bactérie étant plus important si la tique reste longtemps attachée. Une surveillance accrue devra alors également être effectuée pendant 4 à 8 semaines.
Combien de personnes touchées ?
La borréliose de Lyme touche l’hémisphère nord (Amérique du Nord, Europe, Asie).
En Europe, il n'est possible d'estimer qu'approximativement l'incidence de la borréliose de Lyme, car pour la plupart des pays, il ne s’agit pas d’une maladie à déclaration obligatoire.
En France, entre 2009 et 2021, le nombre de cas annuels estimés a varié entre 26146 et 68530 avec une tendance à la hausse.
Retrouvez le détail du nombre de cas annuels de la maladie de Lyme sur le site de Santé publique France. Le risque d'infection dépend de la zone géographique, des facteurs écologiques et de l'augmentation des activités humaines en plein air. Le nombre de cas humains de borréliose de Lyme évolue au cours de l’année et est élevé du printemps à l’automne, en bonne corrélation avec le cycle de vie de la tique.
Janvier 2024