Alors que la première vague épidémique touchait à sa fin, en mai 2020 en France, la persistance de certains symptômes de la Covid-19 plusieurs semaines ou mois après l’infection commença à être relevée. Ce phénomène, aujourd’hui appelé « Covid long » (ou Syndrome Post-Covid-19), touche plus de 20 % des patients après 5 semaines, et plus de 10 % des patients après 3 mois. Les formes graves ou sévères de l’infection initiale par le SARS-CoV-2 semblent être des facteurs de risque impliqués dans la survenue de ce Covid long.
Les symptômes prolongés dont se plaignent le plus fréquemment les patients à la suite d’une Covid-19 sont une fatigue pouvant être sévère, des troubles neurologiques (perte du goût, de l’odorat, maux de tête voire déclin cognitif), des troubles cardiaques et respiratoires, des troubles digestifs ou encore des troubles psychiatriques et des manifestations cutanées. Les traitements actuels sont essentiellement symptomatiques : rééducation et réadaptation sont privilégiées, souvent accompagnées d’un soutien psychologique. Le repositionnement de certains médicaments, utilisés pour traiter des symptômes similaires dans le cadre d’autres pathologies, est à l’étude.
Malgré un recul encore limité, le pronostic des patients atteints du Covid long semble favorable. Les recherches sur les mécanismes du Covid long montrent qu’il pourrait être dû aux dommages causés par l’infection initiale, mais aussi par la persistance du virus et de l’inflammation dans certaines zones du corps humain. D’après une étude* sur l’anosmie, le virus SARS-CoV-2 peut être détecté au sein de l’épithélium olfactif pendant plusieurs mois. L’épithélium olfactif pourrait constituer une porte d’entrée vers le cerveau et expliquer certaines manifestations neurologiques du Covid long.
Illustration d'une muqueuse saine et d'une autre infectée au virus Sars-Cov2 avec persistance
* Étude menée par Pierre-Marie Lledo, responsable de l’unité Perception et mémoire (Institut Pasteur/CNRS), Hervé Bourhy, responsable de l’unité Lyssavirus, épidémiologie et neuropathologie à l’Institut Pasteur (Université de Paris) et Marc Lecuit, responsable de l’unité Biologie de l’Infection (Institut Pasteur, Inserm, Université de Paris, AP-HP).