L’impact des vaccins sur la santé publique à l’échelle internationale a été colossal en termes de prévention des maladies, mesurable en millions de vies sauvées. Mais malgré ce constat positif, la mise au point de vaccins et d’immunothérapies contre des maladies mondiales négligées ou émergentes, ainsi que notre compréhension des déterminants de la protection vaccinale continuent de nous confronter à des défis majeurs. Pour résoudre ces problèmes, l’Institut Pasteur mise sur son expertise collective pour lancer l’Initiative de vaccinologie et d’immunothérapie. En 2020, avec la pandémie Covid-19, ses activités se sont principalement concentrées sur ce sujet.
Principales stratégies vaccinales concernant la Covid-19, au 31 décembre 2020
L’Institut Pasteur a travaillé en 2020 sur plusieurs projets de vaccins contre le virus SARS-CoV-2, responsable de l’épidémie de Covid-19. Quelques exemples :
- Sept stratégies vaccinales étaient en cours d’évaluation à l’Institut Pasteur à l’automne 2020, cinq pour l’induction de réponses humorales (anticorps, protéine du spicule), deux pour l’induction de réponses cytotoxiques.
- Les collaborations avec les industriels nationaux et internationaux ont été essentiels pour accélérer le développement de six de ces candidats vaccins.
- Développement de modèles animaux.
- Trois programmes de recherche en particulier ont bien avancé en 2020 (voir ci-dessous). Des progrès ont été réalisés dans trois programmes de recherche, en 2020; l’un d’eux a malheureusement dû être interrompu en janvier 2021, mais les travaux sur les deux autres se poursuivent.
- Un vaccin utilisant un vecteur lentiviral
- Composé d’un virus lentiviral (virus modifié génétiquement pour être inoffensif pour l’homme et pour produire la protéine Spike) ; administrable par voie nasale ; bonne efficacité et production d’anticorps très élevée dans des études précliniques ; développé avec la société de biotechnologie TheraVectys.
- Un vaccin à ADN
- Technologie très récente ; Le principe est d’injecter une molécule d’ADN dans des cellules humaines ; ces cellules reconnaissent la molécule d’ADN, et la transcrivent en une molécule d’ARN capable de produire la protéine Spike du virus SARS-CoV-2 ; cette protéine, qui forme des spicules tout autour du virus, est la clé d’entrée du virus dans la cellule. En partenariat avec InCellArt.
- Un vaccin utilisant le vecteur rougeole
- À la suite de résultats intermédiaires d’essai clinique de phase I, l’Institut Pasteur a arrêté le 25 janvier 2021 le développement de ce vaccin. C’est un vaccin à virus vivant atténué, le virus utilisé comme véhicule (ou vecteur) est celui du vaccin contre la rougeole et l’antigène exprimé celui de la protéine Spike du virus SARS-CoV-2 (protéine clé d’entrée du virus dans les cellules).
- La décision d’arrêter l’essai clinique ne remet pas en cause la poursuite des travaux contre le virus SARS-CoV-2 y compris basés sur cette plateforme utilisant le virus du vaccin contre la rougeole comme vecteur vaccinal, ni la poursuite d’autres projets de recherche vaccinale menés avec le partenaire Themis/Merck-MSD, avec cette même plateforme, et s’adressant à d’autres maladies infectieuses (fièvre de Lassa, chikungunya). Un candidat vaccin contre le chikungunya est en essai clinique de phase III (les résultats des phases 1 et 2 ayant été publiées dans The Lancet).
- Phase I en août 2020 en France et en Belgique ; Essai stoppé en janvier 2021 en raison de résultats intermédiaires insatisfaisants ; Financement CEPI : accès équitable ; Partenariat Themis – MSD/Merck.
L’initiative en vaccinologie et immunothérapie, ce sont :
- 12 équipes en recherche fondamentale
- 18 équipes et projets en innovation – candidates vaccins
- 4 équipes et projets en recherche clinique
- Une expertise qui inclut immunologistes, microbiologistes, virologistes, épidémiologistes, spécialistes des vaccins et immunothérapie, en collaboration avec le Réseau International des Instituts Pasteur, le Centre médical de l’Institut Pasteur et des partenaires externes.