La recherche sur l’antibiorésistance est un axe prioritaire du nouveau plan stratégique de l’Institut Pasteur et une thématique essentielle pour la santé humaine. Environ 700 000 personnes dans le monde meurent par an à cause de la résistance aux différents traitements antimicrobiens existants : infections bactériennes, dont la tuberculose, HIV, paludisme, infections par des champignons. À l’occasion de la visite de Jim O’Neill, ancien secrétaire d’État britannique, l’Institut Pasteur organise une table ronde sur la problématique de la résistance aux agents antimicrobiens le jeudi 26 septembre 2019 à 12h. Les enjeux économiques, et notamment le financement du développement de nouvelles stratégies thérapeutiques, sont au cœur de ce débat. Parlementaire et économiste, Jim O’Neill est l’auteur d’un célèbre rapport sur la résistance aux agents antimicrobiens ayant permis d’alerter l’opinion publique internationale sur cet enjeu.
Les antibiotiques ont représenté une avancée médicale majeure au cours du XXème siècle. Non seulement iIs éliminent de manière efficace les bactéries pathogènes avec le plus souvent peu d’effets indésirables, mais ils permettent de lutter contre un grand nombre d’infections telles que les pneumonies, bronchites, otites, méningites, infections urinaires, septicémies, maladies sexuellement transmissibles, etc.
Cependant, leur efficacité est aujourd’hui menacée avec l’émergence dans le monde entier de pathogènes résistants à ces traitements, qui mettent en péril la santé des populations. Chaque année, la résistance aux médicaments pour traiter la tuberculose, à elle seule, est responsable de 250 000 morts.
En Europe, la résistance aux antibiotiques des bactéries pathogènes est à l’origine de plus de 30 000 décès tous les ans. En France plus particulièrement, près de 140 000 nouveaux cas d’infections à bactérie résistante ont été identifiés en 2016, ce qui représente 12% de toutes les infections bactériennes ayant nécessité une hospitalisation. Comparativement aux infections à bactéries sensibles aux antibiotiques, les infections à bactéries résistantes entraînent 20% de décès supplémentaires à l’hôpital.
Ces bactéries multirésistantes sont une menace globale de santé publique avec le risque de réémergence d’infections incurables, une augmentation de la mortalité et des surcoûts considérables. Au vu de l’urgence de la situation, l’OMS a lancé le Système de surveillance global de la résistance antimicrobienne (GLASS) afin d’épauler les pays de moyens et bas revenus à surveiller la résistance aux antibiotiques.
A l’Institut Pasteur, plus de 60 équipes, multidisciplinaires, étudient de nouvelles pistes pour lutter contre les résistances et pour la mise au point de nouveaux agents antimicrobiens.
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