Javier Pizarro-Cerdá reçoit le 12e prix Georges, Jacques et Elias Canetti, pour ses travaux sur la listériose

Communiqué de presse
|

Pierre Arditi a remis, le mardi 5 septembre 2017, à Javier Pizarro-Cerdá, chercheur à l’Institut Pasteur, le 12e prix Georges, Jacques et Elias Canetti pour ses travaux sur la listériose et, plus particulièrement, pour sa découverte du premier antibiotique sécrété par Listeria monocytogenes, bactérie responsable de cette maladie. La récompense lui a été remise en présence des fondateurs du prix, Bernard Canetti, Johanna Canetti et Françoise Canetti, et de Christian Bréchot, directeur général de l’Institut Pasteur, et de M. Gabriel Macaya-Trejos, ambassadeur du Costa Rica en France.

 

Depuis sa création en 2006, le prix Georges, Jacques et Elias Canetti a permis de soutenir chaque année des scientifiques de l’Institut Pasteur pour leurs travaux dans le domaine des maladies infectieuses. Le prix a pour ambition de reconnaître le talent, encourager la création, et récompenser la conquête des chercheurs.

Le lauréat 2017 est Javier Pizarro-Cerdá, microbiologiste cellulaire et directeur de recherche au sein du département de Biologie cellulaire et infection de l’Institut Pasteur. Il a rejoint l’Institut Pasteur en 1999, au sein de l’unité Interactions bactéries-cellules, dirigée par le Professeur Pascale Cossart. Les travaux du lauréat portent sur la bactérie Listeria monocytogenes, responsable de la listériose.

Grâce à l’utilisation de diverses technologies de pointe, le chercheur et son équipe ont approfondi les connaissances scientifiques sur les mécanismes moléculaires utilisés par L. monocytogenes pour engendrer des infections. Javier Pizarro-Cerdá et ses collaborateurs ont récemment décrit le premier antibiotique secrété par L. monocytogenes. Cet antibiotique élimine des bactéries protectrices présentes dans notre microbiote intestinal, facilitant ainsi le développement de la listériose. Grâce à cette découverte majeure, Javier Pizarro-Cerdá et son équipe contribuent aujourd’hui au développement de nouvelles thérapies antibactériennes.

En France, la listériose touche environ 400 personnes par an. C’est une maladie à déclaration obligatoire depuis 1998. Cette surveillance microbiologique étroite est assurée à l’Institut Pasteur par le Centre national de référence (CNR) des Listeria, en lien avec l’Institut de veille sanitaire (InVS).

La listériose est une infection grave, d’origine alimentaire, due à la bactérie L. monocytogenes. Elle entraîne une septicémie ou une infection du système nerveux central. Chez la femme enceinte, elle peut provoquer un avortement, un accouchement prématuré ou une infection néonatale grave. La listériose est mortelle dans 20 à 30% des cas survenant en dehors de la grossesse.

L’agent infectieux responsable de la listériose, L. monocytogenes, a été décrit pour la première fois dans les années 20, mais ce n’est que depuis la mise en évidence d’une origine alimentaire de l’infection chez l’homme, à l’occasion d’une épidémie au Canada en 1981, que la listériose est considérée comme un véritable problème de santé publique. En effet, de par son caractère ubiquitaire (présence dans l’eau, le sol, les végétaux) et ses caractéristiques physico-chimiques, cette bactérie a la capacité de coloniser les sites de fabrication des aliments. Elle n'altère ni l'aspect, ni l'odeur, ni le goût des aliments, ce qui la rend d'autant plus dangereuse. Les denrées principalement contaminées sont des produits animaux, comme le fromage et la charcuterie.
 



Le prix Georges, Jacques et Elias Canetti :

Le prix Georges, Jacques et Elias Canetti est né en 2006 suite à la donation par la famille Canetti à l’Institut Pasteur de 158 lettres manuscrites échangées entre les trois frères Canetti : Georges, chercheur, Jacques, producteur musical et Elias, prix Nobel de littérature. Ce prix est un hommage au Professeur Georges Canetti, chercheur à l’Institut Pasteur.

Georges Canetti consacra toute sa vie à l’étude de la tuberculose et fut notamment l’un des pionniers des traitements consistant à associer plusieurs antibiotiques (les bithérapies, puis les trithérapies). Il a mis au point une méthode d’antibiogramme toujours utilisée et découvert une mycobactérie rare qui porte aujourd’hui son nom : Mycobacterium canetti.

Le prix Georges, Jacques et Elias Canetti est financé prioritairement par la famille Canetti et ses amis, et ouvert aux dons publics. Depuis 2006, ce prix a permis de soutenir les travaux de :

• 2006 Pedro ALZARI, pour ses travaux visant à identifier et à caractériser de nouvelles cibles thérapeutiques contre la tuberculose.
• 2007 Roland BROSCH, pour ses recherches sur la mise au point d’un vaccin plus protecteur que l’actuel BCG.
• 2008 Brigitte GICQUEL, pour ses recherches sur les interactions entre le bacille de la tuberculose et les cellules de l’hôte infecté en vue de développer des moyens de prévention et de traitement.
• 2009 Lluis QUINTANA-MURCI, pour son étude mettant en évidence un facteur génétique de protection contre la tuberculose.
• 2010 Caroline DEMANGEL, pour ses travaux améliorant la compréhension des interactions entre mycobactéries et système immunitaire de l’hôte.
• 2011 Françoise DROMER, pour saluer et encourager ses recherches sur la cryptococcose, une infection grave et fatale en l’absence de traitement.
• 2012 Claude LECLERC, pour ses recherches portant sur de nouvelles stratégies vaccinales notamment pour les vaccins contre la tuberculose et pour deux vaccins anti-cancer en cours d’essai clinique.
• 2013 François-Xavier WEILL, pour ses travaux sur les salmonelles et certaines espèces d’Escherichia coli afin de lutter et de prévenir les infections alimentaires.
• 2014 Fernando ARENZANA, pour ses travaux sur le SIDA mettant en évidence le rôle des chimiokines qui offrent de nouvelles perspectives thérapeutiques.
• 2015 Claude PARSOT, pour ses travaux sur la shigellose, une maladie diarrhéique qui sévit dans les régions tropicales.
• 2016 Laleh MAJLESSI, pour ses recherches sur les interactions entre le système immunitaire de l’hôte et les mycobactéries, afin de contribuer à la mise au point de nouveaux candidats vaccins contre la tuberculose.
 

 

Retour en haut