Chikungunya

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En 2021, il y a eu 3 cas importés de chikungunya en France métropolitaine. 

Quelles sont les causes ? 

Le chikungunya est une maladie causée par un virus à ARN du même nom, appartenant au genre alphavirus. Son mode d’action est assez mal connu : on pense que le virus infecte principalement les muscles, les articulations, les tissus où circulent les globules blancs, et dans certains cas le système nerveux central. 

Lorsqu’un moustique non infecté pique une personne infectée par le virus, le moustique l’ingère. Le virus va se répliquer et peut être transmis à l’humain via une piqûre ultérieure. 

Comment se transmet la maladie ? 

Le virus chikungunya est un virus transmis par les arthropodes (un arbovirus). Ses vecteurs sont des moustiques femelles du genre Aedes, qui sont identifiables par leurs rayures noires et blanches. Les deux espèces incriminées sont Aedes albopictus et Aedes aegypti. La première est présente en France métropolitaine, la seconde aux Antilles, en Guyane, en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie. Ces deux moustiques sont également impliqués dans la transmission d’autres arbovirus, notamment la dengue, la fièvre jaune et le virus Zika. Le moustique pique généralement pendant la journée, en particulier tôt le matin et avant le coucher du soleil. 

Quels sont les symptômes ? 

Après un délai d’incubation de 2 à 10 jours, l’infection à virus chikungunya entraine des atteintes articulaires, souvent très invalidantes. Celles-ci concernent principalement les poignets, les doigts, les chevilles, les pieds, les genoux et, plus rarement, les hanches ou les épaules. A cette atteinte articulaire s’ajoutent fréquemment des maux de tête accompagnés de fièvre, des douleurs musculaires importantes, une éruption cutanée au niveau du tronc et des membres, une conjonctivite, ou encore une inflammation d’un ou plusieurs ganglions lymphatiques cervicaux. Des saignements des gencives ou du nez ont également été décrits. 

Dans certains cas, des formes neurologiques graves peuvent survenir, notamment des méningo-encéphalites et des atteintes des nerfs périphériques. Ces dernières sont principalement rencontrées chez des personnes âgées ou au système immunitaire affaibli, ainsi que chez des nouveau-nés infectés in utero en même temps que la mère. 

La maladie est rarement mortelle : la plupart des patients qui en décèdent sont également atteints d’autres maladies. La rémission des symptômes cliniques est généralement assez rapide, avec la disparition en quelques jours de la fièvre et des manifestations cutanées. Dans certains cas, des signes articulaires qui peuvent perdurer durant quelques semaines à plusieurs années, d’autant plus longtemps si l’âge du malade est avancé. 

En langue Makondée (un peuple d’Afrique australe), chikungunya signifie « qui marche courbé en avant », évoquant la posture adoptée par les malades en raison d'intenses douleurs articulaires. 

Comment diagnostiquer la maladie ? 

Le diagnostic du chikungunya repose sur les symptômes, l'historique des déplacements des patients dans des zones où le virus est endémique, ainsi que par des tests de laboratoire. Les tests diagnostiques incluent la sérologie pour détecter les anticorps contre le virus et les tests de biologie moléculaire comme la PCR pour détecter le matériel génétique du virus. 

Quels sont les traitements ? 

Il n'existe pas de traitement antiviral spécifique pour le chikungunya. 

La prise en charge médicale est purement symptomatique : elle repose sur des traitements anti-douleurs et anti-inflammatoires. Attention, il est important d’avoir exclu la dengue du diagnostic pour utiliser des anti-inflammatoires non stéroïdiens. Ces traitements ne peuvent cependant en aucun cas prévenir une évolution chronique. Une corticothérapie peut s’avérer nécessaire dans certaines formes sévères. 

A ce jour, il n’existe pas de vaccin contre le virus du chikungunya mais des recherches sont en cours. 

Comment prévenir la maladie ? 

La prévention de cette infection repose sur la lutte anti-vectorielle. A l’échelle individuelle, il s’agit de limiter sa propre exposition au moustique vecteur :  

  • porter des vêtements longs, 
  • appliquer des répulsifs cutanés 
  • utiliser des insecticides sur les vêtements et les moustiquaires 

Collectivement, une lutte anti-vectorielle à large échelle consiste à l’emploi d’insecticides ainsi qu’à l’élimination des points d’eau stagnante qui représentent de potentiels gîtes larvaires : pots de fleur, pneus usagés, déchets encombrants… 

Consulter sur le site de l'European Centre for Disease Prevention and Control les chiffres de la contamination par le virus du chikungunya dans le monde 

Combien de personnes touchées ?

En 2023 en France, 80% départements métropolitains sont touchés par la présence du moustique Aedes albopictus à cause de la température et l’humidité favorables à l’éclosion des œufs, et de nombreux voyageurs revenant de pays où le virus du chikungunya circule.  

Entre Janvier et fin Juillet 2023, environ 300 000 personnes avaient été infectées dans le monde entraînant plus de 300 décès. La grande majorité des cas a été reportée au Brésil et au Paraguay. 

Depuis sa première identification en Tanzanie en 1952, des épidémies de chikungunya ont été signalées dans plus de 60 pays à travers l'Afrique, l'Asie, l'Europe et les Amériques. 

Voir les données de Santé publique France sur le nombre de cas autochtones de chikungunya en France métropolitaine sur la période 2010-2022 


Pour en savoir plus sur la prévention et la gestion de cette maladie, veuillez consulter les sites suivants : 

 

"Géopolitique du moustique" - Aller plus loin avec nos experts !

 

 


Août 2024

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