Les résultats ont été présentés lors de congrès internationaux à Philadelphie et à la Nouvelle-Orléans.
L’innocuité ainsi que l’induction d’anticorps neutralisants contre le virus du chikungunya d’un candidat vaccin prophylactique ont pu être confirmés par les résultats de l’étude clinique de phase 1, dont les détails ont été présentés lors de deux congrès internationaux. Le candidat vaccin de Themis Bioscience a été développé en collaboration avec l’Institut Pasteur de Paris sur la base d’une plateforme utilisant le vaccin contre la rougeole en tant que vecteur (Themaxyn®) ; cette collaboration sera étendue à d’autres applications.
Communiqué de presse
Vienne, le 20 novembre 2014
La société Themis Bioscience GmbH (‘Themis’), basée à Vienne (Autriche), a communiqué les résultats de l’étude de phase 1 de son candidat vaccin prophylactique contre le virus du chikungunya. Cette étude, réalisée chez 42 volontaires au sein du Département de Pharmacologie Clinique de l’Hôpital Général de Vienne (Allgemeines Krankenhaus der Stadt Wien), confirme les précédents résultats préliminaires. Le candidat vaccin est bien toléré, et présente également une réponse immunitaire adéquate sous la forme d’anticorps neutralisants chez l’ensemble des sujets vaccinés, à toutes les doses testées, et ceci de façon dose-dépendante. Les détails de l’étude clinique ont été présentés lors de deux conférences internationales qui se sont récemment tenus aux Etats-Unis, le 8ème congrès « Vaccine & ISV » à Philadelphie (26-28 Octobre), et la 63ème réunion annuelle de l’ « American Society of Tropical Medicine and Hygiene » à la Nouvelle-Orléans (2-6 Novembre).
Le fondateur et DG de Themis, Erich Tauber, commentant le succès de cette étude clinique : « Nous pouvons confirmer que notre candidat vaccin contre le virus du chikungunya est bien toléré et déclenche la réponse immunitaire attendue. Au regard de la menace croissante que représente ce virus, nous mettons tout en œuvre pour rendre accessible ce vaccin au plus vite. Nous renforcerons également notre partenariat avec l’Institut Pasteur ».
Une technologie à haut potentiel
Ce succès clinique marque une étape importante dans l’approche de l’Institut Pasteur de Paris, qui utilise le vaccin contre la rougeole, sur la base de ses caractéristiques favorables de sécurité et d’efficacité, comme vecteur de vaccination destiné à véhiculer des antigènes d’autres agents infectieux. Les gènes codant pour certaines protéines du virus du chikungunya sont insérés dans le génome de ce vaccin. Il en résulte l’expression stable et forte de ces gènes et une réponse immunitaire contre le virus du chikungunya.
Les résultats de phase 1 valident cette approche au niveau clinique et réglementaire. Des avancées ont été réalisées pour proposer une production à large échelle et à bas coût – un avantage significatif pour le développement de vaccins contre les maladies infectieuses.
L’excellence scientifique reconnue de l’Institut Pasteur tant dans la recherche, le diagnostic et la prévention des maladies infectieuses représente une contribution majeure dans le cadre de la collaboration avec Themis, dont le pipeline comporte également un candidat vaccin prophylactique contre la dengue utilisant la même plateforme Themaxyn®. La collaboration élargie avec l’Institut Pasteur portera sur l’utilisation de Themaxyn® pour de nouvelles cibles. Frederic Tangy, Directeur de Recherche CNRS et chef de l'Unité de Génomique Virale et Vaccination à I'Institut Pasteur, déclare : « Ces résultats de phase 1 démontrent la pertinence de notre approche : le vaccin contre la rougeole peut être utilisé avec succès comme vecteur pour développer une nouvelle génération de vaccins prophylactiques. L’Institut Pasteur est heureux de renforcer son partenariat avec Themis pour développer de nouveaux vaccins candidats ».
La mission de Themis
Erich Tauber ajoute : « L’expertise de Themis est d’assurer la transition des projets de R&D vers la clinique. Une fois la preuve de concept clinique démontrée, les droits portant sur le développement et la commercialisation du projet sont alors négociés avec d’autres parties. Le partenariat mis en place avec l’Institut Pasteur pour développer de nouveaux projets utilisant Themaxyn® s’inscrit dans cette vision. Nous sommes ravis que l’Institut Pasteur souhaite renforcer notre collaboration et nous témoigne cette marque de confiance ».
Illustration : Virus Chikungunya à la surface d'une cellule © Institut Pasteur/Thérèse Couderc
A propos de Themis :
Themis Bioscience GmbH développe des vaccins du stade préclinique aux phases cliniques précoces. La société, dont le siège est à Vienne, est spécialisée dans les maladies infectieuses tropicales émergentes. Les premiers candidats vaccins actuellement développés concernent le chikungunya et la dengue. Themaxyn®, la plate-forme innovante licenciée du prestigieux Institut Pasteur de Paris et protégée par de nombreux brevets, constitue la matrice de tous les candidats vaccins actuels de l’entreprise.
A propos de l’Institut Pasteur :
Centre de recherche biomédicale de renommée internationale, l’Institut Pasteur, créé en 1887 par Louis Pasteur, est une fondation privée reconnue d’utilité publique. Il a pour mission de contribuer à la prévention et à la lutte contre les maladies, en France et dans le monde, par la recherche scientifique et médicale, l’enseignement et des actions de santé publique. Près de 2400 personnes travaillent sur son campus à Paris. Parallèlement à des recherches sur le fonctionnement du vivant, une grande partie de ses travaux est consacrée à l’étude des maladies infectieuses, de maladies génétiques, neuro-dégénératives ou de certains cancers. L’Institut Pasteur est au cœur d’un Réseau international qui regroupe 32 instituts sur les cinq continents. Depuis sa création, dix chercheurs ont reçu le Prix Nobel de Physiologie ou Médecine.
A propos du virus du Chikungunya :
Le virus du chikungunya, transmis à l’homme par des piqûres du moustique tigre (de genre Aedes), provoque chez les patients des douleurs articulaires aiguës. Les traitements existants sont uniquement symptomatiques. La maladie est endémique principalement en Asie du Sud et en Afrique. En 2005, une importante épidémie de chikungunya a touché les îles de l’Océan Indien et notamment, l’Île de La Réunion, avec plusieurs centaines de milliers de cas déclarés. En 2007, la maladie a fait son apparition en Europe, où le moustique vecteur Aedes albopictus s’est établi. Les premiers cas autochtones dans le Sud de la France ont été recensés en 2010. Fin 2013 et en 2014, le chikungunya s’est propagé aux Antilles et a atteint le continent américain.