Au Niger, les infections respiratoires et les pneumonies sont la deuxième cause de mortalité infantile hospitalière (10 à 20% des décès selon les informations sanitaires). Comme dans la plupart des pays africains, peu de données sur la surveillance et l’étiologie de ces infections sont disponibles alors qu’elles sont essentielles pour guider les politiques de Santé Publique. De plus au Niger, le traitement antibiotique pour les infections respiratoires aigües se fait souvent sur la base de signes cliniques sans analyses biologiques préalables.
Le 21 Juillet dernier, le Centre de Recherche Médicale et Sanitaire (CERMES) de Niamey organisait une cérémonie célébrant la clôture du projet TONIRA. Conduit par le Dr Jean-Paul Moulia-Pelat, qui fêtait à cette occasion son départ du CERMES, ce projet initié en 2013 a permis d’évaluer l'efficacité d'un suivi renforcé des enfants de moins de 5 ans hospitalisés pour infection respiratoire.
791 ont été inclus dans le projet, la moitié a été revue au bout de 6 mois et l'autre moitié de manière plus rapprochée à 1,3 et 6 mois, afin d’essayer de déterminer les stratégies optimales de prise en charge des enfants.
« Nous avons mis en place une organisation inédite au Niger. Dans chaque site partenaire, nous avons utilisé le test Binax. Celui-ci permet en 10 min, à partir d’un échantillon d’urine, de suspecter la présence de pneumocoque chez l’enfant. Les médecins rapidement informés, peuvent orienter leur prescription pour choisir le bon antibiotique » explique Jean-Paul Moulia-Pelat.
De fait, le pneumocoque s’est avéré être l’agent infectieux le plus fréquemment observé en particulier lors du premier semestre de l’année. Cette bactérie est également responsable de méningites. Le projet a également montré la nécessité d’encourager la pratique des hémocultures dans les services de pédiatrie de l’hôpital National de Niamey et de l’Hôpital de Lamordé pour un meilleur diagnostic spécifique.
En 3 ans, TONIRA a permis de renforcer les capacités techniques et la formation du personnel du CERMES et des principales structures hospitalières de Niamey. Il a initié une véritable dynamique de collaboration entre ces structures sur laquelle il est aujourd’hui possible d’envisager de nouvelles actions de santé publique.
Un rapport reprenant en détail les résultats et recommandations du projet a été remis au ministère de la santé nigérien et aux partenaires. Celui-ci préconise en outre la mise en place d’un carnet de santé qui permettrait à tous les intervenants de santé (hôpitaux, ONG, premier secours…) d’avoir une meilleure connaissance de l’histoire des patients et un suivi plus performant.
Le projet Tonira a été financé grâce au soutien de la Fondation Total.
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Mis à jour le 23/08/2016
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