Le prix Georges, Jacques et Elias Canetti fête ses 19 ans !
Le Prix Georges, Jacques et Elias Canetti est né en 2006 à la suite de la donation, par la famille Canetti, à l’Institut Pasteur de 158 lettres manuscrites échangées entre les trois frères Canetti : Georges, médecin et chercheur à l’Institut Pasteur ; Jacques, producteur musical et fondateur du théâtre des Trois Baudets ; Elias, Prix Nobel de littérature.
Le Prix Canetti est un hommage au Professeur Georges Canetti (1911-197) qui a consacré toute sa vie à la recherche sur la tuberculose. Il a été l’un des pionniers des traitements associant plusieurs antibiotiques - les bithérapies, puis les trithérapies-. Il a mis au point une méthode d’antibiogramme toujours utilisée et a découvert une mycobactérie rare qui porte aujourd’hui son nom : Mycobacterium canetti.
Depuis sa création, le Prix Georges, Jacques et Elias Canetti récompense chaque année des chercheurs de l’Institut Pasteur pour leurs travaux sur l’étude des maladies infectieuses.
Lire le livret feuilletable du Prix Georges, Jacques et Elias Canetti
Sylvain Brisse
Pour ses travaux sur la surveillance épidémiologique des bactéries résistantes aux antibiotiques.
Sylvain Brisse dirige l’unité de Biodiversité et épidémiologie des bactéries Pathogènes, à laquelle sont rattachés les Centres nationaux de référence de la diphtérie et de la coqueluche
depuis 2016.
Il est diplômé de l’École normale supérieure de Paris en 1992 et titulaire d’un doctorat en biologie des populations et écologie de l’Université de Montpellier en 1997. Après un stage postdoctoral aux Pays‑Bas de 1998 à 2002, Sylvain Brisse rejoint le laboratoire de Patrick Grimont à l’Institut Pasteur. Entre 2019 et 2022, il a dirigé le Centre de ressources biologiques de l’Institut Pasteur.
Le travail de Sylvain Brisse a apporté d’importantes contributions à la biologie des populations et à la surveillance épidémiologique des bactéries résistantes aux antimicrobiens chez les pathogènes humains tels que Klebsiella pneumoniae. En 2004, il a décrypté la microévolution de la bactérie Mycobacterium canettii, chez laquelle il a été le premier à détecter
la recombinaison homologue et à noter qu’il s’agit de l’espèce bactérienne ancêtre de Mycobacterium tuberculosis.
À l’Institut Pasteur, Sylvain Brisse coordonne depuis 2005 la plateforme de taxonomie génomique des souches bactériennes de l’Institut Pasteur (BIGSdb‑Pasteur). Il préside depuis janvier 2023 la Commission des laboratoires de référence et d’expertise (l’ensemble des Centres nationaux de référence hébergés à l’Institut Pasteur).
Olaya Rendules‑Garcia
Pour ses travaux sur l’adaptation des bactéries et les échanges génétiques responsables de la transmission de la résistance aux antibiotiques.
Olaya Rendules‑Garcia a dirigé le groupe Évolution et écologie moléculaire microbienne à l’Institut Pasteur, au sein de l’unité Génomique évolutive des microbes dirigée par Eduardo Rocha.
Microbiologiste formée en Espagne, elle entre à l’Institut Pasteur en 2008 pour effectuer sa thèse au sein de l’unité Génétique des biofilms. En 2012, elle rejoint l’université de
Zurich pour un premier postdoctorat sur la biologie évolutive, puis intègre à nouveau l’Institut Pasteur pour un second postdoctorat en 2015, au sein de l’unité Génomique évolutive des
microbes où elle prendra la tête d’un groupe en 2019.
Avec son équipe, Olaya Rendules-Garcia étudie les capsules bactériennes. Cette couche la plus externe de certaines bactéries est en contact direct avec leur environnement et joue
un rôle majeur dans leur virulence et leur résistance aux antibiotiques.
En utilisant la bactérie Klebsiella pneumoniae comme modèle, la chercheuse développe un projet multidisciplinaire pour fournir une vue d’ensemble du rôle des capsules et de la manière dont elles affectent l’évolution du génome d’une espèce à court, moyen et long terme..
Étienne Simon-Lorière
Pour son travail sur la génomique évolutive des virus à ARN.
Étienne Simon‑Lorière dirige actuellement l’unité Génomique évolutive des virus à ARN au sein du département de virologie de l’Institut Pasteur.
Après avoir obtenu un doctorat en virologie et biologie moléculaire en 2009 au sein de l’université Paris VI, il effectue un postdoctorat à la l’Université de Pennsylvanie aux États‑Unis, avant de rejoindre l’Institut Pasteur où il prend la direction d’un groupe à 5 ans en 2018. En 2024, ce groupe est transformé en unité pérenne de l’Institut Pasteur.
Les recherches d’Étienne Simon-Lorière portent sur la découverte, l’émergence, la transmission et l’évolution des virus à ARN. Son équipe utilise la génomique virale pour étudier les
processus évolutifs des virus à ARN, en particulier les virus respiratoires et les arbovirus. Une partie de leurs travaux est développée en soutien avec des organismes de santé publique à l’international, dans le but de renforcer les capacités de réponse aux épidémies et pandémies.
Mélanie Hamon
Pour son travail sur les modifications épigénétiques induites lors d’infections bactériennes, notamment par la bactérie Streptococcus pneumoniae, responsable d’infections respiratoires sévères surtout chez les personnes fragiles (personnes âgées, jeunes enfants et patients immunodéprimés).
Mélanie Hamon dirige le groupe de recherche à 5 ans "Chromatine et infection" à l’Institut Pasteur
Elle est titulaire d’un doctorat en microbiologie et immunologie de l’université de Californie à Los Angeles aux États-Unis (2004) et d’une habilitation à diriger les recherches de l’université Pierre et Marie Curie (2013). En 2005, elle rejoint l’Institut Pasteur pour faire son stage postdoctoral dans l’unité de Pascale Cossart. Elle est intégrée comme assistante de recherche à l’Institut Pasteur en 2008, promue chargée de recherche en 2011, puis sélectionnée en 2016 pour diriger son propre groupe de recherche au sein du département de Biologie cellulaire et infection.
Le groupe "Chromatine et infection" travaille sur l’interaction des bactéries avec la cellule hôte. Elle se focalise sur les modifications épigénétiques induites lors d’infections bactériennes et qui impactent l’expression des gènes humains. Deux modèles bactériens sont à l’étude dans son laboratoire : Streptococcus pneumoniae, responsable d’infections respiratoires sévères, et Listeria monocytogenes, causant des infections d’origine alimentaire.
Mélanie Hamon est lauréate du prix Deschiens de l’Académie nationale de médecine (2015) et du prix de la fondation iXblue pour la recherche (2020).
En parallèle à ses activités de recherche, Mélanie Hamon est une cycliste aguerrie.
Ludovic Tailleux
Pour ses travaux sur le bacille de la tuberculose.
Ludovic Tailleux est chargé de recherche à l’Institut Pasteur. Il travaille au sein de l’unité de "Pathogénomique mycobactérienne intégrée", dirigée par Roland Brosch (lauréat du prix Canetti 2007).
Ludovic Tailleux est titulaire d’un doctorat en immunologie de l’université de Paris VII (2003) et d’une habilitation à diriger les recherches l’université de Paris V (2016). Il effectue son stage postdoctoral à l’Institut Pasteur dans l’unité de Brigitte Gicquel (prix Canetti en 2008) et y est recruté en tant que chargé de recherche en 2006. Il est promu directeur de recherche en 2015.
Il utilise une approche pluridisciplinaire combinant l’immunologie, la microbiologie et la génétique, pour mieux comprendre comment l’agent étiologique de la tuberculose, la bactérie Mycobacterium tuberculosis, interagit avec les cellules du système immunitaire humain.
Son travail a permis une meilleure compréhension du comportement de M. tuberculosis dans les cellules dendritiques humaines (cellules clés pour induire une réponse du système immunitaire) et a permis d’identifier le principal récepteur de M. tuberculosis à la surface de ces cellules.
Ludovic Tailleux travaille actuellement sur l’identification de molécules capables d’augmenter la résistance des cellules humaines à l’infection par M. tuberculosis et/ou qui augmenteraient l’efficacité des antibiotiques.
Il est également lauréat du prix Jacques Monod (2003).
Nadia Naffakh
Pour ses travaux sur le virus de la grippe.
Nadia Naffakh est directrice de recherche au CNRS. Elle dirige l’unité "Biologie des ARN et Virus Influenza" au sein du département de virologie à l’Institut Pasteur.
Ancienne élève de l’École normale supérieure de Paris (1985-1989), Nadia Naffakh est agrégée en sciences de la vie et de la terre (1989), titulaire d’une thèse de doctorat en virologie (1994) et d’une habilitation à diriger les recherches de l’université Paris Diderot-Paris 7 (2008). Elle entre à l’Institut Pasteur en 1992 pour préparer sa thèse de doctorat dans l’unité de Jean-Michel Heard. En 1997, elle rejoint l’unité "Génétique moléculaire des virus à ARN" dirigée par Sylvie van der Werf où elle est recrutée en tant que chargée de recherche au CNRS (CR2). Elle est promue CR1 en 2001 puis directrice de recherche (DR2) en 2011. En 2003, Nadia Naffakh effectue une année sabbatique aux National Institutes of Health (NIH), à Bethesda aux Etats-Unis. Elle est nommée chef de groupe en 2005 au sein de l’unité de Sylvie van der Werf, et se voit confier la direction de l’unité "Biologie des ARN et Virus Influenza" en 2020.
L’équipe de Nadia Naffakh travaille sur les virus Influenza, des pathogènes respiratoires qui représentent un problème majeur de santé publique et de santé animale : épidémies de grippe annuelles, épizooties fréquentes et pandémies occasionnelles. Ses projets de recherche portent sur les interactions virus-cellule hôte qui sous-tendent la synthèse, la maturation et le trafic intracellulaire des ARN viraux, soit des étapes clés du cycle de réplication virale. L’objectif, à terme, est d’identifier de nouvelles cibles pour le développement de molécules thérapeutiques, et de mieux connaître les mécanismes qui déterminent la virulence et le potentiel zoonotique des virus Influenza.
En parallèle à son activité de recherche, Nadia Naffakh est engagée dans des activités de soutien aux populations déplacées ou réfugiées, en France et dans son pays d’origine, la Syrie.
Javier Pizarro-Cerda
Pour son travail sur la bactérie Listeria monocytogenes, responsable d’infections alimentaires graves en particulier chez les personnes immunodéprimées et les femmes enceintes.
Javier Pizarro-Cerda dirige l’unité "Yersinia" au sein du département Microbiologie de l’Institut Pasteur.
Avec son équipe, il s’occupe de la surveillance du risque épidémique de la peste, du développement d’un vaccin contre son agent : la bactérie Yersinia pestis.
Après des études universitaires au Costa Rica, Javier Pizarro-Cerda, arrive en France en 1994 faire sa thèse de doctorat à l’université d’Aix-Marseille. En 1999, Il rejoint l’Institut Pasteur effectuer son stage postdoctoral dans l’unité de Pascale Cossart. Il est intégré comme assistant de recherche à l’Institut Pasteur en 2002 puis promu directeur de recherche en 2015.
Parmi l’une des avancées majeures de son travail : l’identification d’une nouvelle toxine bactériocide que la bactérie Listeria monocytogenes produit dans l’intestin de son hôte pour déséquilibrer son microbiote. Rappelons que Listeria monocytogenes est responsable d’infections alimentaires graves en particulier chez les personnes immunodéprimées et les femmes enceintes.
Javier Pizarro-Cerda est membre de l’Academia Europaea (2019), président du COMESP à l’Institut Pasteur (un comité d’évaluation des activités scientifiques) et membre du comité d’organisation de l’axe maladies à transmission vectorielle et œuvre pour renforcer les liens entre l’Institut Pasteur et l’Amérique du sud.
En parallèle à ses activités de recherche, Javier Pizarro-Cerda est un passionné de musique et de voyages.
Laleh Majlessi
Pour son travail sur les réponses immunitaires innées et adaptatives de l’hôte contre la bactérie Mycobacterium tuberculosis, et notamment sur l’influence des systèmes de sécrétion spécialisés de ce bacille responsable de la tuberculose chez l’homme.
Laleh Majlessi est directrice de recherche à l’Institut Pasteur. Elle assure, avec Pierre Charneau, la codirection scientifique du laboratoire Commun Pasteur-TheraVectys.
Laleh Majlessi est née en Iran. Elle effectue ses études universitaires à l’université Paris VII et entre à l’Institut Pasteur en 1990 pour effectuer son travail de DEA puis de thèse de doctorat en immunologie dans le laboratoire de Guy Bordenave.
En 1995, elle est recrutée en tant qu’assistante de recherche à l’Institut Pasteur, promue chargée de recherche en 1998 puis directrice de recherche en 2016. Laleh Majlessi soutient son habilitation à diriger les recherches en 2011 à l’université Paris VII.
En 2000, Laleh Majlessi rejoint le laboratoire de Claude Leclerc, lauréate du prix Canetti 2012. Elle initie et développe un travail de recherche sur la réponse immunitaire à l’infection par Mycobacterium tuberculosis (bactérie responsable de la tuberculose) et collabore avec l’équipe de Stewart Cole sur l’effet immunogène des facteurs de virulence de M. tuberculosis.
Ce travail sera poursuivi ensuite en collaboration avec Roland Brosch, lauréat du prix Canetti 2007, au sein de l’unité de "Pathogénomique mycobactérienne intégrée" qu’il dirige à l’Institut Pasteur.
Ainsi, le travail de Laleh Majlessi a permis des avancées majeures dans notre compréhension des mécanismes de protection immunitaire contre les agents infectieux.
Actuellement, Laleh Majlessi concentre ses efforts sur le développement d’un candidat vaccin contre le coronavirus SARS-CoV-2, responsable de la pandémie de Covid-19.
Claude Parsot
Pour ses travaux sur la shigellose, une maladie diarrhéique qui sévit dans les régions tropicales.
Claude Parsot est directeur de recherche à l’Institut Pasteur et travaille au sein de l’unité des "Bactéries pathogènes entériques" dirigée par François-Xavier Weill (lauréat du prix Canetti 2013)
Claude Parsot est entré à l’Institut Pasteur en 1981 pour effectuer son travail de thèse dans le laboratoire de Georges Cohen sur les voies de biosynthèse des acides aminés. En 1988, il rejoint le laboratoire de John Mekalanos à Harvard Medical School, à Boston aux États-Unis, pour travailler sur la régulation des gènes de virulence de la bactérie responsable du choléra.
De retour à l’Institut Pasteur en 1990, Claude Parsot intègre l’unité de Philippe Sansonetti pour travailler sur une autre bactérie pathogène entérique : Shigella flexneri. L’une des avancées majeures du travail réalisé par Claude Parsot et son équipe concerne l’identification d’un système « seringue-aiguille » utilisée par S. flexneri pour injecter ses facteurs de virulence dans la cellule hôte (système de sécrétion de type III).
En reconnaissance de la qualité de ses travaux, Claude Parsot a reçu la médaille Louis Pasteur de l’Académie des sciences en 2006
En 2010, Claude Parsot a été nommé directeur de l’enseignement à l’Institut Pasteur, poste qu’il a occupé jusqu’en 2014.
Fernando Arenzana-Seisdedos
Pour ses travaux sur le sida mettant en évidence le rôle des chimiokines qui offrent de nouvelles perspectives thérapeutiques.
Fernando Arenzana-Seisdedos est médecin et biologiste. Il occupe actuellement le poste de de directeur scientifique-adjoint à l’Institut Pasteur de Shanghai en Chine.
Après des études de médecine pédiatrique à l’université de Séville, sa ville natale, Fernando Arenzana r
En 2007, Fernando Arenzana est nommé directeur de l’unité de "Pathogénie virale" à l’Institut Pasteur.
Avec son équipe, ils étudient les interactions que le virus du sida établit avec les cellules qu’il infecte et montrent le rôle des chimiokines, des molécules produites par l’organisme et qui se lient naturellement aux cellules cibles du virus en utilisant les mêmes récepteurs que lui. Elles rentrent ainsi en compétition avec le virus et elles inhibent son entrée dans ces cellules. Ces travaux ont inspiré le développement de nouvelles approches thérapeutiques de l’infection VIH. Ils ont aussi permis de mettre en lumière comment le virus parvient à échapper à l’inhibition par les chimiokines en utilisant des récepteurs cellulaires « inaccessibles » aux chimiokines.
François-Xavier Weill
Pour ses travaux sur les salmonelles et certaines espèces d’Escherichia coli afin de lutter et de prévenir les infections alimentaires.
François-Xavier Weill est directeur de recherche à l’Institut Pasteur. Il dirige l’unité des "Bactéries pathogènes entériques", le centre national de référence des Escherichia coli, Shigella et Salmonella et le centre collaborateur de l’OMS pour typage et antibiorésistance des Salmonelles.
Médecin et biologiste, François-Xavier Weill s’intéresse depuis 20 ans à la diversité, à l’évolution génétique et à la circulation des bactéries pathogènes, en particulier celles résistantes aux antibiotiques. Ses travaux de génomique microbienne ont permis de mieux comprendre l’histoire évolutive de pathogènes majeurs comme les agents du choléra, des fièvres typhoïde et paratyphoïdes, de la dysenterie, de salmonelloses alimentaires... Ses travaux publiés dans des revues scientifiques prestigieuses ont pu, pour certains, être transposés en Santé publique.
François-Xavier Weill est lauréat des prix Deschiens et Eloi Collery de l’Académie nationale de médecine (en 2007 et 2018 respectivement) et du prix Canetti (2013).
Claude Leclerc
Pour ses recherches portant sur de nouvelles stratégies vaccinales notamment pour les vaccins contre la tuberculose et pour deux vaccins anti-cancer en cours d’essai clinique.
Claude Leclerc est professeur honoraire à l’Institut Pasteur où elle a dirigé l’unité de recherche "Régulation immunitaire et vaccinologie" de 1992 à 2018.
Claude Leclerc entre à l’Institut Pasteur en 1973, d’abord en tant qu’étudiante en DEA pour suivre le cours "d’immunologie approfondie" puis en tant que thésarde dans le laboratoire de Louis Sélim Chedid. En 1981, elle soutient une thèse de doctorat d’état en immunologie de l’université Paris VII et est intégrée comme assistante de recherche à l’Institut Pasteur. Elle est promue chargée de recherche en 1984, chef de laboratoire en 1987 puis professeur en 2002. En 2003, elle est nommée directrice de l’unité Inserm 352/ U883/U1041.
Le travail de recherche de Claude Leclerc est centré autour du développement de stratégies vaccinales, avec comme objectif d’améliorer la tolérance et la qualité de la réponse immunitaire d’un vaccin.
Parmi les avancées majeures de son travail, la mise au point de trois candidats-vaccins thérapeutiques (notamment contre le cancer du col de l’utérus), qui sont actuellement en développement clinique et une meilleure compréhension des mécanismes moléculaires à la base de l’interaction entre la tumeur et le système immunitaire.
En reconnaissance de ses travaux en immunologie, Claude Leclerc a été récompensée par de nombreux prix et distinctions honorifiques : prix Grorges Zermati (1996), prix Paris de la Ligue contre le Cancer (2004), prix de l’université de Yanghzhou (2007), et prix Canetti (2012).
Claude Leclerc a aussi obtenu la Chaire d’excellence Louis Pasteur en 2016 et a été élue membre de l’Académie française de pharmacie en 2017.
Françoise Dromer
Pour saluer et encourager ses recherches sur la cryptococcose, une infection opportuniste majeure chez les patients infectés par le VIH.
Françoise Dromer est professeur à l’Institut Pasteur où elle dirige l’unité de "Mycologie moléculaire" et le centre national de référence "Mycoses invasives et antifongiques" depuis 2002.
Médecin, Françoise Dromer cherche à améliorer le pronostic des mycoses graves par la compréhension des mécanismes de survenue de ces infections. Son laboratoire étudie plus particulièrement Cryptococcus neoformans ; une levure capsulée responsable d’infections pulmonaires et d’atteintes neuroméningées chez les patients immunodéprimés.
Avec son équipe et ses collègues cliniciens et mycologues de l’hôpital Saint-Louis et de l’hôpital Necker à Paris, Françoise Dromer apporte son expertise à l’identification de champignons pathogènes rares, responsables de mycoses invasives et assure, au niveau national, la surveillance des mycoses invasives et de la résistance aux antifongiques en lien avec Santé publique France.
En parallèle à ses activités de recherche, Françoise Dromer est directrice adjointe de la direction des carrières et de l’évaluation scientifiques.
En reconnaissance de son travail, Françoise Dromer a reçu en 2001 le prix Deschiens de l’Académie nationale de médecine et a été élue membre de l’Académie américaine de microbiologie en 2006.
Caroline Demangel
Pour son travail sur Mycobacterium ulcerans, la bactérie responsable de l’ulcère de Buruli.
Caroline Demangel est directrice de recherche à l’Institut Pasteur, où elle dirige l’'unité "Immunobiologie de l’infection" au sein du département d'immunologie.
Titulaire d’un diplôme d’Ingénieur de l’Institut national d’agronomie Paris-Grignon (AgroParisTech, 1988), Caroline Demangel s’oriente vers un doctorat en biotechnologie dans la société Bertin (Plaisir, France, 1992). Après sa thèse, elle opte pour une carrière dans la recherche académique et effectue un stage post-doctoral à l’Institut Pasteur dans le laboratoire de Jean-Claude Mazié (1993-1995). Elle y est recrutée en tant que chargée de recherche en 1996.
En 1998, Caroline Demangel se rend au Centenary Institute à Sydney en Australie, et développe, au sein du laboratoire de Warwick Britton, son expertise sur la réponse immunitaire et le développement de stratégies vaccinales contre l’infection par les mycobactéries.
De retour à Paris en 2002, elle rejoint l'équipe de Stewart Cole à l'Institut Pasteur pour développer de nouvelles approches de diagnostic et de traitement des maladies mycobactériennes, avec un intérêt particulier pour la lèpre et l’ulcère de Buruli.
L’équipe dirigée par Caroline Demangel étudie actuellement les mécanismes moléculaires utilisés par les mycobactéries pathogènes pour établir des infections chroniques chez l'homme et cherche à identifier les facteurs de virulence de ces bactéries qui sont capables d’interférer avec l'immunité de l'hôte. L’objectif ultime de ces études est de développer des approches innovantes pour mieux traiter les infections mycobactériennes et d'identifier de nouveaux composés naturels ayant un potentiel immunomodulateur.
Caroline Demangel a soutenu son habilitation à diriger les recherches en 2006 à l’université Paris VII, est actuellement directrice-adjointe du département Immunologie à l’Institut Pasteur.
Lluis Quintana-Murci
Pour ses travaux, à l’interface de la recherche fondamentale en génétique des populations et de la recherche appliquée en épidémiologie et santé humaine, qui ont permis de mieux comprendre comment notre environnement a influencé notre adaptation biologique aux agents infectieux et notre susceptibilité actuelle aux maladies infectieuses.
Lluis Quintana-Murci est professeur au Collège de France et à l’Institut Pasteur. Il dirige l’unité de "Génétique évolutive humaine" à l’Institut Pasteur.
Né en 1970 à Palma de Majorque (Espagne), Lluis Quintana-Murci, poursuit ses études universitaires à Barcelone (Espagne), prépare son doctorat en génétique des populations à l’université de Pavie (Italie), et soutient son habilitation à diriger des recherches à l'université Pierre-et-Marie-Curie à Paris. En 2001, il est recruté au CNRS en tant que chargé de recherche puis promu directeur de recherche en 2008.
Les travaux de Lluis Quintana-Murci et de son équipe ont pour objectif d’identifier, chez l’homme, les bases génétiques de la résistance ou susceptibilité́ aux infections microbiennes. Les résultats de leur travail nous permettent de mieux appréhender comment la sélection naturelle a ciblé les gènes de l’immunité́ innée au cours de l’évolution.
Lluis Quintana-Murci a exercé les fonctions de directeur scientifique de l’Institut Pasteur entre 2016 et 2017. Ses travaux ont été récompensés par de nombreux prix prestigieux : médaille de bronze du CNRS (2008), prix Dagnan-Bouveret de l’Académie des sciences (2009), prix Canetti (2009), médaille d’argent du CNRS (2013), Grand prix de la recherche médicale de la Ville de Paris (2014), Prix Mergier-Bourdeix de l’Académie des sciences (2015), prix Duquesne (2020) et prix Allianz de l’Académie des sciences (2020).
Lluis Quintana-Murci est titulaire de la chaire "Génomique humaine et évolution" au Collège de France, membre de l’EMBO, de l’Academia Europaea et de l’Académie des sciences.
Brigitte Gicquel
Pour ses travaux sur la tuberculose.
Brigitte Gicquel est professeur à l’Institut Pasteur où elle a dirigé l’unité de "Génétique mycobactérienne".
Après des études de médecine à l’université de Paris VII, Brigitte Gicquel entre à l’Institut Pasteur en 1973 et consacré une grande partie de sa carrière scientifique à la génétique de s mycobactéries et plus spécifiquement Mycobacterium tuberculosis.
Avec son équipe, elle met au point des outils génétiques puissants pour étudier cette bactérie et devient pionnière dans l’identification, dès 1998, des premiers gènes responsables de sa virulence. L’étude de ces gènes et de leurs produits est aujourd’hui à la base de la recherche de futurs antibiotiques.
Les travaux de Brigitte Gicquel ont également permis la mise au point d’un candidat-vaccin, grâce à l’étude du potentiel vaccinal de nombreux bacilles atténués pour leur virulence créés au laboratoire et le développement d’un test de diagnostic rapide de la tuberculose (1 jour au lieu de 3 à 6 semaines).
Tout au long de sa carrière, Brigitte Gicquel a travaillé en étroite collaboration avec les pays dans lesquels la tuberculose est très répandue (Centrafrique, Madagascar et la Chine, etc.) afin d’y améliorer les méthodes de diagnostic et de mener des études épidémiologiques permettant notamment d’analyser l’émergence des multi-résistances du bacille aux antibiotiques.
Brigitte Gicquel, a aussi coordonné de nombreux projets européens sur la tuberculose, en particulier pour la recherche de nouveaux vaccins et pour discuter les questions d’éthique concernant les essais cliniques dans différents pays.
Roland Brosch
Pour ses travaux sur la tuberculose.
Roland Brosch est professeur à l’Institut Pasteur. Il dirige, depuis 2008, l’unité de "Pathogénomique mycobacteriene intégrée" au sein du département Microbiologie.
Roland Brosch a obtenu son doctorat à l’université de Salzbourg en Autriche, son pays natal. Après quelques années de formation postdoctorale à l’université du Wisconsin à Madison (Etats-Unis) et à l’Institut Pasteur à Paris (laboratoire du Dr Jocelyne Rocourt et du Pr Patrick Grimont). En 2000, il est recruté en tant que chargé de recherche dans l’unité de "Génétique moléculaire bactérienne" dirigée par le Pr Stewart T. Cole.
Roland Brosch travaille depuis plus de 20 ans sur les mycobactéries et plus particulièrement sur l’agent étiologique de la tuberculose : Mycobacterium tuberculosis. Son travail en génomique et génétique moléculaire sur cette bactérie a permis de retracer son histoire évolutive et d’écarter l’hypothèse courante selon laquelle Mycobacterium bovis, l’agent responsable de la tuberculose bovine, était l’ancêtre de M. tuberculosis. Il démontre que Mycobacterium canetti, une variante très rare des bacilles tuberculeux, isolée pour la première fois en 1969 par Georges Canetti, ressemble sur un plan phylogénétique à l’ancêtre de M. tuberculosis.
En comparant le génome de M. tuberculosis avec celui de la souche vaccinale atténuée M. bovis BCG, Roland Brosch réussit à identifier les facteurs responsable de l’attenuation du BCG. Son étude approfondie d’une région clé qui est présente chez M. tuberculosis et absente chez M. bovis BCG lui permet de mettre en évidence l’existence d’un système de sécrétion protéique indispensable à la croissance de la bactérie dans la cellule de l’hôte et à sa virulence.
Actuellement, Roland Brosch et son équipe concentrent leurs efforts sur le développement de souches vaccinales plus protectrices que le BCG et sur l’identification de composés moléculaires capables de limiter la croissance de M. tuberculosis dans les modelés d’infection précliniques.
Roland Brosch est membre de l’Académie de microbiologie européenne (EAM, 2017) et l’Académie de microbiologie américaine (AAM, 2019).
Pedro Alzari
Pour ses travaux visant à identifier et à caractériser de nouvelles cibles thérapeutiques contre la tuberculose.
Pedro Alzari est professeur à l’Institut Pasteur où il dirige l’unité de "Microbiologie structurale" depuis 1998.
Pedro Alzari est titulaire d’un doctorat en physique de l’université de La Plata en Argentine (1985). Il a été recruté en tant que chargé de recherche à l’Institut Pasteur en 1987, promu directeur de recherche en 1994 puis professeur en 2004.
Son laboratoire explore les voies de signalisation cellulaire à l’origine du développement et de la virulence des bactéries pathogènes, en particulier Mycobacterium tuberculosis.
Pedro Alzari a exercé plusieurs fonctions à l’Institut Pasteur, notamment en tant que directeur-adjoint du département Biologie structurale et chimie (2006-2009), membre du conseil scientifique de l’Institut (2009-2013), directeur scientifique de la Protéopole (2010-2014) et membre de l’Assemblée des 100 (depuis 2017).
Pedro Alzari est lauréat du prix Thérèse Lebrasseur de la Fondation de France (2000) et du prix Canetti (2006).