La 7ème cérémonie en l’honneur des jeunes diplômés ayant réalisé leur thèse de science à l’Institut Pasteur au cours de l’année universitaire 2018-2019 s’est tenue le 13 décembre 2019. Cette cérémonie souligne depuis 2013 l’excellence de la communauté scientifique internationale à l’Institut Pasteur. Cette année, quatre jeunes chercheuses du Réseau International des Instituts Pasteur étaient présentes parmi les jeunes scientifiques pasteuriens.
Introduite par Olivier Schwartz, directeur scientifique de l’Institut Pasteur, la cérémonie a démarré par une conférence exceptionnelle du Prix Nobel de Chimie 2014 Monsieur le Pr. Stefan W. Hell. Pierre-Marie Girard, directeur international de l’Institut Pasteur a présenté les diplômés du Réseau International des Instituts Pasteur avec Monica Sala, directrice de l’Enseignement à l’Institut Pasteur.
Les instituts européens du Réseau mis à l’honneur
Les doctorantes du Réseau sont issues d’instituts européens et ont réalisés leurs travaux à l’Institut Pasteur Héllénique (Grèce), l’Institut Pasteur de Lille (France), Sciensano (Belgique), Institut de Microbiologie Stephan Angeloff (Bulgarie) sur des thématiques variées.
Anabelle PERRIER
Laboratoire de virologie moléculaire et cellulaire, Centre d’Infection et d’Immunité de Lille,
Institut Pasteur de Lille
Trafic intracellulaire de la protéine M du coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV)
Anabelle Perrier s’est intéressée, au cours de ses travaux de thèse, aux étapes d’assemblage des protéines du coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV).Le MERS-CoV est un coronavirus hautement pathogène qui a émergé en Arabie Saoudite en 2012 et est, jusqu’à maintenant, responsable d’une épidémie de pneumonie sévère. C’est le second coronavirus qui a émergé au cours de cette décennie après le SARS-CoV en 2003 en Chine. Plus précisément, Anabelle Perrier a étudié le chemin suivi de ces protéines dans la cellule, de leur lieu de production à celui de leur assemblage.
Ses travaux ont conduit à l’identification sur une des protéines du MERS-CoV, la protéine de membrane M, d’une séquence signal impliquée dans son adressage vers un compartiment spécifique de la cellule qui est le réseau trans-Golgi. L’identification de ce signal est déterminant pour une meilleure compréhension de l'étape d'assemblage et plus généralement du cycle viral des coronavirus.
Anabelle Perrier recherche actuellement une opportunité pour poursuivre sa carrière dans la recherche et le développement dans des industries pharmaceutiques et biotechnologiques.
Régine KIASUWA MBENGI
Centre du Cancer, Sciensano
Université Libre de Bruxelles
Évolution de la position socio-économique de travailleurs belge suite à un cancer : mesures et déterminants.
Diplômée en 2008 en Sciences Humaines et Politiques, Régine Kiasuwa Mbengi a poursuivi sa formation à l’École de Santé Publique de l’Université Libre de Bruxelles (ULB) avec un Master en politiques et gestion des systèmes de santé pour réaliser ensuite un doctorat en santé publique de cette même université. Elle a réalisé ses travaux de thèse au Centre du Cancer de Sciensano, sur des projets européens d’action commune concernant la lutte contre le cancer. Elle a ainsi couplé différentes bases de données du système belge afin de suivre l’évolution de la position socio-économique des travailleurs belges ayant eu un cancer. Deux revues de littérature et trois études de cohorte ont permis de dégager des résultats uniques qui permettent de bien comprendre la problématique, quantifier le phénomène et suggérer au gouvernement des moyens d’améliorer le système.
Régine Kiasuwa Mbengi est en charge, au Centre du Cancer, des matières liées à la réinsertion professionnelle des patients-travailleurs atteints de cancer et poursuit son travail dans ce domaine.
Irini PAPAZIAN
Laboratoire de Génétique moléculaire, Institut Pasteur Hellénique
Étude des rôles des TNF solubles et transmembranaires dans les pathologies du Système Nerveux Central (SNC).
Irini Papazian a réalisé son doctorat dans le laboratoire de Génétique moléculaire à l’Institut Pasteur Hellénique où elle travaille actuellement. Bien que les inhibiteurs des Facteurs de Nécrose Tumorale (TNF) soient des médicaments à succès pour les maladies immunitaires chroniques, telles que la polyarthrite rhumatoïde, ils aggravent l’état des patients atteints de sclérose en plaques et peuvent même provoquer cette maladie chez certains patients traités avec ces molécules.
Au cours de sa thèse, Irini a étudié le blocage de la neuroprotection du TNF pour savoir s’il est à l’origine des effets indésirables de ces inhibiteurs . Ses travaux ont mis en évidence les effets neurotoxiques d’un récepteur au TNF, le TNFR1, dans le développement de la maladie. Ces données renforcent l’idée qu’une inhibition sélective de TNFR1 constituerait une approche thérapeutique contre les maladies inflammatoires du SNC telles que la sclérose en plaques. Actuellement, Irini Papazian poursuit ses travaux en étudiantl'interface entre le système immunitaire et le système nerveux central (SNC) dans les maladies inflammatoires telles que la sclérose en plaques. Ils sont cofinancés par le Multiple Sclerosis Trials Collaboration (MSTC), UK et des appels à projets compétitifs du Secrétariat général des Sciences et Technologies du Ministère hellénique du Développement et l’Investissement.
Adelina STOYANOVA
Département de Virologie, Institut de Microbiologie Stephan Angeloff
Schéma de traitement alternatif consécutif contre les infections à Coxsackievirus.
Adelina Staoyanova est chercheuse au département de virologie de l'Institut de microbiologie Stephan Angeloff. L’apparition de souches d’entérovirus résistantes aux médicaments rendent les traitements actuels peu efficaces. Adelina Stoyanova a, au cours de sa thèse, recherché de nouveaux schémas pour l'application in vivo de combinaisons triples de médicaments anti-entéroviraux ayant des modes d'action différents contre les infections à Coxsackievirus B. Elle a ainsi identifié, dans un modèle animal, une nouvelle approche consistant en l’administration alternée consécutive (CAA) qui diminue le taux de mortalité, augmente le temps de survie et la protection des souris infectées. Cette stratégie empêche le développement d'une résistance aux médicaments et fournit une activité antivirale significative. Elle poursuit son travail sur le développement de différentes combinaisons CAA et la clarification des caractéristiques génotypiques et phénotypiques de la descendance virale obtenue suite aux traitements.
Le travail de cette thèse a été financé par le Fonds national bulgare pour la science et le programme de financement de l'Académie bulgare des sciences pour les jeunes scientifiques.