Depuis le 20 mai 2015, une épidémie de MERS-CoV sévit en Corée du Sud, le virus ayant été rapporté du Moyen-Orient par un voyageur. À ce jour (vendredi 26 juin 2015), on compte 180 cas, dont 31 morts en Corée. Dans le cadre de sa mission pour la santé mondiale, l’Institut Pasteur, grâce à sa force d’investigation des épidémies, est mobilisé dans la surveillance de l’évolution de l’épidémie.
Communiqué de presse
Paris, le 26 juin 2015
Une des vocations de l’Institut Pasteur est de mettre la recherche au service de la santé publique et de partager ses connaissances et son expertise avec la communauté internationale. L’Institut Pasteur s’engage à apporter son soutien à la lutte contre l’épidémie de MERS-CoV se déployant actuellement en Corée du Sud.
Du 8 au 13 juin 2015, une mission conjointe d’experts de différentes disciplines a été menée par l’OMS en Corée du Sud pour aider le pays à contrôler l’épidémie. L’épidémiologiste Maria Van Kerkhove, à la tête de la force d’investigation des épidémies du Center for Global Health de l’Institut Pasteur à Paris, et le Professeur Malik Peiris, virologue au Pôle de recherche de l’Université de Hong Kong-Pasteur, ont été sollicités pour participer à cette mission en tant que conseillers techniques.
Au cours de cette mission, il a été découvert que l’épidémie en Corée du Sud était semblable à celles observées dans les établissements de santé du Moyen-Orient ces deux dernières années, à ceci près que les praticiens hospitaliers coréens n’avaient jamais rencontré de cas de MERS-CoV auparavant et n’étaient pas sensibilisés à sa prise en charge. Les services des urgences surpeuplées et l’habitude des patients de consulter plusieurs établissements avant d’être pris en charge pour leurs soins ont favorisé la propagation de l’épidémie dans différents hôpitaux du pays. Le séquençage du virus en Corée du Sud a révélé qu’il était identique à ceux circulant au Moyen-Orient. Les scientifiques, dont Malik Peiris qui étudie les caractéristiques des virus MERS-CoV de plusieurs pays du Moyen-Orient et d’Afrique, pensent que le virus n’a pas évolué pour se rendre plus transmissible.
La réponse précoce ayant été insuffisante pour contenir rapidement l’épidémie, Maria Van Kerkhove déclare : « L’épidémie n’est pas terminée, mais au vu des actions prises par le Gouvernement sud-coréen, les bonnes mesures sont en place pour l’éradiquer. Je fais preuve d’un optimisme prudent quant à la baisse réelle du nombre de cas observée ces derniers jours. Il faudra plusieurs semaines pour savoir si cette tendance se confirme. »
Et Christian Bréchot d’ajouter : « Les missions des Dr Maria Van Kerkhove et Malik Peiris en Corée, ainsi que l’engagement de l’Institut Pasteur de Corée, dirigé par le Dr Hakim Djaballah, illustrent l’action du Center for Global Health Pasteur (avec la création de sa force d’investigation des épidémies) et du Réseau international des Instituts Pasteur. L’Institut Pasteur collaborera avec les autorités sud-coréennes et l’OMS dans la lutte contre ce fléau. »
Les conseillers et le Comité d’urgence de l’OMS ont lancé un véritable cri d’alarme à l’occasion de la neuvième réunion de ce dernier concernant MERS-CoV la semaine dernière. L’Institut Pasteur met à contribution ses ressources auprès de la communauté internationale pour contrôler l’épidémie de MERS-CoV en Corée du Sud et au Moyen-Orient et surveiller son éventuelle propagation dans d’autres pays.