D'après l'Organisation Mondiale de la Santé 2,8 millions de personnes sont atteintes par la lèpre dans le monde et chaque année quelque 750 000 nouveaux cas sont recensés. Depuis le séquençage du génome du bacille de la lèpre en 2001 par l'équipe dirigée par Stewart Cole de l'Institut Pasteur d'importantes avancées ont été réalisées. De nouveaux tests de diagnostic, et des outils épidémiologiques sont en cours d'élaboration dans l'Unité de Génétique Moléculaire Bactérienne de l'Institut Pasteur.
Communiqué de presse
Paris, le 21 janvier 2004
"Le contrôle de la lèpre ne sera possible que par une identification rapide de tous les cas infectieux afin de les traiter et empêcher ainsi la transmission de la maladie ", souligne Stewart Cole. " C’est pourquoi la mise au point de tests sensibles et fiables est primordiale. Grâce à l’analyse du génome, nous avons déjà pu identifier, produire et purifier une quarantaine de protéines intéressantes pour le diagnostic. Des études préliminaires ont montré que certaines protéines étaient reconnues par le système immunitaire des malades, ce qui veut dire qu’elles pourraient servir pour la mise au point de tests de diagnostics précoces." Ces protéines candidates vont être testées cette année sur un large échantillon de malades en Asie et en Afrique.
Par ailleurs, les chercheurs de l’Institut Pasteur étudient actuellement des souches prélevées sur tous les continents dans le but de retracer la dissémination de la maladie. Grâce à la connaissance de la séquence génomique de l’agent responsable de la lèpre, Mycobacterium leprae, des outils sont en cours de mise au point pour l’épidémiologie. Comme l’explique Stewart Cole, "ces outils permettront de différencier les souches de Mycobacterium leprae prélevées sur des malades, en vue d’établir des rapports épidémiologiques et de suivre la lèpre en distinguant les cas de rechutes des nouvelles infections."
A plus long terme, l’étude du bacille de la lèpre pourra déboucher sur de nouveaux traitements, moins lourds que celui existant . Le traitement actuel est en effet efficace mais il requiert cependant une administration sur plusieurs mois, ce qui rend son utilisation difficile dans les pays en développement où sévit l’infection (Brésil, Inde, Madagascar, Mozambique, Myanmar, Népal …).
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