Diabète de type 1, sclérose en plaques, polyarthrite rhumatoïde, lupus érythémateux disséminé, vitiligo, maladie de Crohn, syndrome de Guillain-Barré… Ces maladies apparemment bien différentes ont un point commun : elles sont dues à un dérèglement du système immunitaire, qui se met à « attaquer » l’organisme qu’il doit normalement protéger.
Question science - médecine, issue de La lettre de l’Institut Pasteur, n° 120 à paraître en mai 2023
Notre système immunitaire est naturellement capable de reconnaître et d’agir sur les composantes de notre organisme. Cette autoréactivité permet aux lymphocytes B (producteurs d’anticorps) et aux lymphocytes T (tueurs de cellules et médiateurs de l’inflammation) de cibler les cellules infectées ou les cancers. Heureusement, l’organisme développe une tolérance immunitaire aux constituants du soi. Pour éviter les attaques contre les tissus sains, les lymphocytes les plus autoréactifs sont ainsi contre-sélectionnés lors de leur développement dans la moelle osseuse ou le thymus, et éliminés. Parallèlement, des mécanismes inhibiteurs de l’inflammation existent pour limiter sa durée et son étendue.
Les trois facteurs majeurs de l’auto-immunité
De nombreux facteurs peuvent venir dérégler ces mécanismes, et diminuer la tolérance du système immunitaire à son propre organisme. Parmi eux, les hormones sexuelles : 8 personnes sur 10 touchées par une maladie auto-immune sont des femmes. Le terrain génétique est également important, d’où le caractère souvent familial de certaines de ces maladies comme le diabète de type 1. Enfin l’environnement (exposition aux microbes, à certaines substances chimiques, aux U.V., au tabagisme…) joue également un rôle majeur.
Les maladies dites « auto-immunes » touchent environ 5 millions de personnes en France et constituent le troisième groupe de maladies en termes de morbidité et de mortalité dans les pays industrialisés, après les cancers et les maladies cardiovasculaires. Elles ne sont pas guérissables, bien que des traitements comme les immunothérapies permettent de freiner leur évolution, voire d’en supprimer les symptômes. Chaque maladie auto-immune répond à une prise en charge spécifique.
Retrouvez cet article dans le numéro 120 de La lettre de l’Institut Pasteur, à paraître en mai 2023. En version PDF sur notre site web.
Ce numéro sera dédié aux nouvelles immunothérapies anticancéreuses, qui mobilisent la réponse immunitaire de l’organisme pour lutter contre la tumeur.