Du 16 au 24 novembre, c’est la semaine européenne de la réduction des déchets. L’occasion de souligner les efforts de l’Institut Pasteur pour valoriser tous les rebuts qui peuvent l’être. En la matière, ses actions vont bien au-delà de ce qu’exige la réglementation : même les stylos et certains matériels de labo peuvent y être recyclés.
La loi oblige déjà les professionnels à trier le papier/carton, le métal, le plastique, le verre alimentaire, les biodéchets issus de la restauration, les déchets électriques et électroniques (D3E) et le bois, en vue de leur valorisation dans des centres de traitement agréés. Mais l’Institut Pasteur a souhaité aller au-delà. « En dix ans, nous avons mis en place des filières de valorisation pour de nombreux autres flux, comme les piles et batteries, les cartouches d’encre et toners usagés, le polystyrène, les stylos et feutres, etc., indique Abokouo Zago, responsable du service Gestion et valorisation environnementale des déchets (GVED)* à l’Institut Pasteur. Nous avons passé des accords avec des éco-organismes pour que chacun de ces matériaux puisse être réemployé ou recyclé. Nous remettons également en circulation les emballages cartons non souillés, de manière à ce qu’ils puissent être réutilisés in situ. »
* Le service GVED fait partie de la direction de la Responsabilité sociétale des entreprises et des ressources techniques.
Une trentaine de personnes dédiées à la gestion des déchets
Tout cela a un coût et demande du personnel. Une trentaine de salariés est déjà mobilisée dans le service. Mais, pour l’Institut Pasteur, cet investissement est essentiel : il ne peut ignorer les crises environnementales actuelles. Par ailleurs, « ayant moi-même travaillé en laboratoire pendant dix ans, en tant qu’ingénieure en biologie, je reste familière avec les déchets propres aux travaux de recherches : boîtes de cônes, plaques 96 puits, D3E (centrifugeuses, incubateurs…), etc. C’est pourquoi nous travaillons à la mise en place de nouvelles filières qui permettraient d’optimiser leur traitement », ajoute Abokouo Zago.
Prochain objectif : trier et collecter les mégots de cigarettes, les capsules de café et les gobelets biodégradables, là encore en vue de leur valorisation. « Nous ambitionnons de réduire au maximum le poids des déchets ménagers et assimilés ». En effet, même si l’incinération de ces derniers contribue à alimenter le réseau de chauffage urbain et à produire de l’électricité, mieux vaut réemployer ou recycler ce qui peut l’être, pour limiter la pression sur les ressources naturelles. Cela répond en outre à un enjeu sociétal : le secteur de la valorisation des déchets est très investi par les entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS).
Un volume de biodéchets alimentaires réduit de 80 %
Le service GVED assure la traçabilité de chaque flux de déchets, ainsi que la veille et le suivi des évolutions réglementaires dans le secteur. Il se tient au courant de l’émergence d’innovations susceptibles d’optimiser la gestion des déchets. C’est ainsi que lors de la mise en place du tri à la source des biodéchets en vue de leur valorisation sous forme de biogaz et de fertilisants, par méthanisation, l’Institut s’est équipé de machines pour les déshydrater. Cela a permis de réduire leur volume de 80 %, donc d’autant leur espace de stockage. Cela a aussi permis de limiter le nombre de rotations des camions de collecte, donc les nuisances pour le voisinage et notre empreinte carbone. De même, des débouchés ont pu par exemple être trouvés pour le polystyrène, utilisé dans la fabrication d’isolants, ou pour les instruments d’écriture (stylos, feutres…), dans la création de mobiliers de jardin.
Par ailleurs, une ressourcerie a été créée depuis 2019, où les salariés peuvent déposer et récupérer des fournitures de bureaux et de laboratoires en bon état mis à disposition par d’autres équipes. Car il est important de le rappeler : le meilleur déchet reste avant tout celui qu’on ne produit pas.
Les déchets dits « non dangereux », c’est quoi ?
On appelle ainsi tous les déchets qui ne présentent aucune propriété qui les rendrait dangereux.
L’Institut Pasteur en a collecté et envoyé en valorisation 1013 tonnes en 2023 :
- 734 t. de déchets ménagers
- 147 t. de déchets issus des bennes chantiers
- 110 t. de papier et carton
- 13 t. de déchets d’équipement électrique et électronique (D3E)
- 13 t. de polypropylène (boîtes de cônes)
- 4,05 t. de verre alimentaire
- 2,7 t. de biodéchets déshydratés (13,5 t. avant déshydratation)
- 1 t. de bouteilles en plastique
- 0,5 t. d’aluminium (canettes)
- 0,214 t de piles et batteries
- 0,548 t. de cartouches d’encre et toners usagés
- 0,407 t. de lampes (fluo, LED, etc.)
- 0,04 t. de stylos, feutres, marqueurs et autres correcteurs