Des articles parus en février 2021 dans la presse prétendent faire des révélations concernant le développement de candidats vaccins contre la Covid-19 à l’Institut Pasteur. Ces articles contiennent de nombreuses contrevérités et présentent un point de vue partial sur la façon dont un des programmes de recherche d’un candidat vaccin contre la Covid-19 a été conduit et encadré.
Ces articles mettent en cause de manière injustifiée l’intégrité scientifique des équipes qui ont mené ce programme en travaillant intensément depuis le début de l’épidémie dans l’objectif de développer ce candidat vaccin.
Ces articles laissent ainsi entendre que les tensions internes entre deux chercheurs au sein du « laboratoire d’innovation : vaccins » auraient été à l’origine des résultats décevants de l’essai clinique chez l’homme de ce candidat – dans le cadre d’un programme de recherche conduit par l’Institut Pasteur et ses partenaires industriels (la société de biotechnologie Thémis et le groupe Merck). Cela ne reflète ni la réalité ni l’important travail de l’ensemble des personnes impliquées dans cette recherche.
Dans l’objectif de rétablir la réalité des faits, l’Institut Pasteur rappelle les éléments suivants :
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La conduite de ce programme a suivi des procédures objectives et indépendantes sur le plan scientifique qui ont notamment permis de sélectionner le meilleur candidat pour entrer en phase d’essai clinique chez l’homme (phase 1), en mai 2020, au moment où il fallait faire ce choix. Cette décision a été prise collégialement par un comité scientifique associant les chercheurs concernés, la responsable du programme au sein de l’Institut, des experts de Thémis et Merck/MSD ainsi que des experts indépendants.
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Le rachat en mai 2020 de la société Thémis par le groupe Merck (MSD en Europe) a constitué une excellente opportunité pour permettre le développement de ce programme et plus largement celui de la « plateforme rougeole », à la base de ce candidat vaccin. Le professionnalisme et la grande capacité de production du groupe pharmaceutique Merck étaient en effet indispensables pour mener à bien les essais cliniques sur l’homme et le développement industriel.
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Les décisions de ne pas poursuivre le développement de ce candidat-vaccin ont été prises en janvier 2021, parallèlement par Merck et l’Institut Pasteur à la suite de résultats intermédiaires montrant une bonne tolérance mais des réponses immunitaires induites inférieures à celles observées chez les personnes guéries d'une infection naturelle, ainsi qu’à celles obtenues avec les premiers vaccins, alors déjà approuvés, contre le SARS-CoV-2/Covid-19.
Sur la base des analyses effectuées sur ces résultats, l’Institut Pasteur a décidé d’entreprendre d’autres recherches afin d’identifier les étapes qui pourraient déboucher sur de nouveaux candidats basés sur cette même plateforme.
Plus d’informations sur les programmes de recherche de l’Institut Pasteur pour lutter contre l’épidémie de SARS-Cov-2
Outre les développements vaccinaux liés à la plateforme rougeole, l’Institut Pasteur poursuit également ses recherches engagées sur les deux autres programmes de candidats vaccins contre le SARS-CoV-2 :
- Le premier est développé avec la société de biotechnologie TheraVectys, issue de l'Institut Pasteur. L’objectif commun est d’engager le plus rapidement possible un essai clinique.
- Le second projet est un candidat vaccin à ADN et s’inscrit encore dans une perspective de recherche.
- D’autres projets de recherche, utilisant différentes plateformes, sont également en cours.
La réponse de l’Institut Pasteur à la pandémie repose également sur d’autres travaux conduits par les équipes de chercheurs et de scientifiques de l’Institut : surveillance, séquençage, modélisations, développements de tests de diagnostic, compréhension des mécanismes du virus et de ses mutations, recherche de nouvelles thérapeutiques.
Le document Bilan 2020 des programmes de recherche Covid-19 de l’Institut Pasteur témoigne de la mobilisation collective et multidisciplinaire de nombreuses équipes sur le campus pour répondre aux évolutions de l’épidémie.