La peste, la fièvre jaune et le choléra
Entré à 37 ans à l’Institut Pasteur, il côtoie le premier cercle des pasteuriens, qui l’envoient deux ans plus tard sur le front de la peste aux Indes: il y fait sa découverte majeure, sur le rôle de la puce dans la transmission de la maladie (voir ci-dessous). Il dirige ensuite l’Institut Pasteur de Saïgon au Vietnam. Deux ans plus tard, il participe à une longue mission au Brésil pour étudier la fièvre jaune et suggérer des mesures de prévention. De retour en France, il enseigne à l’École du service de santé des Troupes coloniales à Marseille, puis repart en mission, toujours sur la fièvre jaune, en Martinique. Il s’attaquera ensuite au choléra à Constantinople où il est détaché pour diriger l’Institut impérial de bactériologie, avant d’être nommé à la tête du Service de santé des troupes d’Indochine. Ce sera son dernier séjour hors de la métropole : à 56 ans, en conflit avec les autorités militaires, il quitte les Troupes coloniales, se retire dans sa Drôme natale et s’investit dans la santé publique de sa région.
Une renommée de botaniste
Si le nom de Paul-Louis Simond signe de nombreux travaux scientifiques, il a aussi été donné à… une dizaine d’orchidées, baptisées par le Muséum de Paris à qui ce passionné de botanique avait fait don de 226 aquarelles d’orchidées d’Indochine accompagnées de ses descriptions manuscrites. Cette fleur est d’ailleurs sur son « ex-libris » aux côtés de la salamandre (pour ses premières recherches à l’Institut Pasteur), du rat, de la puce, et du moustique de la fièvre jaune...
Découverte à Karachi : la puce, vecteur de la pesteEn 1897, à la demande de l’Institut pasteur, Paul-Louis Simond prend le relais d’Alexandre Yersin pour mener une campagne de sérothérapie contre la peste bubonique dans la région de Bombay aux indes, frappée par une grave épidémie. il sillonne la région, les malades affluent, il s’épuise… et il observe. La présence chez certains malades d’une petite cloque (phlyctène) évoquant les suites d’une piqûre d’insecte lui laisse penser que le rat ne transmet pas directement la maladie à l’homme. C’est à Karachi, où il est envoyé plus tard sur une nouvelle flambée de peste, qu’il prouve par une expérience décisive la transmission de la peste par la puce, du rat au rat et par déduction du rat à l’homme. « Ce jour-là, le 2 juin 1898, j’éprouvais une émotion inexprimable à la pensée que je venais de violer un secret qui angoissait l’humanité depuis l’apparition de la peste dans le monde », écrit-il. En complétant la dératisation par la désinsectisation, sa découverte permit une diminution considérable de la maladie dans de nombreux pays. |
Chronologie de la vie de Paul-Louis Simond> 30 juillet 1858 > 1882-1886 > 1886-1887 > 1890-1894 > 1895-1897 > 1897-1898 > 1898-1901 > 1901-1905 > 1906-1910 > 1908-1909 > 1911-1913 > 1914-1917 > 1919-1947 > 18 mars 1947 |
Photo : Paul-Louis Simond Mission Brésil, fièvre jaune, 1901 - 1905 © Institut Pasteur/Musée Pasteur