Après des études à l’École normale supérieure, une agrégation de sciences et un an à enseigner au lycée de Nîmes, Charles Chamberland, très attiré par la recherche, intègre à 24 ans, en 1875, le laboratoire de Louis Pasteur rue d’Ulm à Paris.
La collaboration avec Louis Pasteur
Sa première mission sera de démontrer que les conclusions d’un médecin anglais partisan de la génération spontanée sont erronées… En 1878, Louis Pasteur associe son nom à une publication fameuse sur « La théorie des germes et ses applications à la médecine et à la chirurgie », qui stipule que toute maladie infectieuse est causée par un germe donné. L’année suivante, Pasteur le nomme directeur adjoint de son laboratoire. Chamberland s’implique dans l’étude de la maladie du charbon chez le mouton qui conduira en 1881 à un vaccin vétérinaire contre cette maladie, vaccin qu’il contribua grandement à mettre au point. Puis il prend part à l’étude de la rage avec Louis Pasteur et Émile Roux (autre disciple de Pasteur qui entra dans son laboratoire deux ans après Chamberland) : elle mènera au vaccin qui fera la gloire de Louis Pasteur dès les premières vaccinations chez l’Homme en 1885.
Ce succès est à l’origine de la création de l’Institut Pasteur et Chamberland participe activement à l’organisation du futur Institut, qui ouvre en 1888. Il est alors nommé responsable du Service de microbie appliquée à l’hygiène et du Service des vaccins, et deviendra sous-directeur de l’Institut Pasteur en 1904.
Des outils nommés Chamberland
Au cours des années où il assista Louis Pasteur, Chamberland mena aussi ses propres travaux et conçut des outils de stérilisation qui eurent un grand succès (voir encadré). Il s’engagera aussi en politique. Élu député du Jura en 1885, il fut l’un des auteurs du premier projet de loi sur l’hygiène publique. « Celui qui éveillait la sympathie de tous ceux qui entraient en relation avec lui » selon Émile Roux, meurt prématurément, à 57 ans, d’un cancer du poumon.
L'autoclave et le filtreEn 1879, Charles Chamberland soutient sa thèse de doctorat ès sciences physiques « Recherches sur l’origine et le développement des organismes microscopiques », qui marque le point de départ de ses travaux sur la stérilisation des milieux de culture. Il conçoit une étuve à désinfection qui portera son nom : l’autoclave Chamberland, et qui devint vite l’outil indispensable des laboratoires de bactériologie, des services de chirurgie et des postes de désinfection. Quelques années plus tard, en 1884, il met au point un filtre conçu à partir d’une bougie de porcelaine poreuse de son invention, afin d’éliminer les microbes de l’eau de boisson. L’instrument reçoit le nom de « Filtre Chamberland - méthode Pasteur ». Ce filtre eut un immense succès pendant de nombreuses années. Il permit de lutter contre la propagation de la fièvre typhoïde présente à Paris à cette époque et fut utilisé dans les laboratoires de recherche, permettant notamment la découverte des toxines de la diphtérie et du tétanos. |
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Photo: Charles Chamberland © Institut Pasteur/Musée Pasteur