L’Institut Pasteur lance la 17e édition du Pasteurdon du 4 au 8 octobre 2023.
“LA RECHERCHE VIT EN NOUS”
Le Pasteurdon 2023 est une nouvelle fois l’occasion de partager avec le public la qualité, la diversité et les avancées de la recherche menée entre les murs de l’Institut Pasteur. Cet événement est aussi une opération d’appel aux dons, essentielle pour le financement des travaux des chercheuses et des chercheurs. Le fil rouge de cette édition associe ces deux objectifs en illustrant le rôle majeur joué par la recherche au coeur de nos vies et dans notre quotidien. L’Institut Pasteur a toujours eu pour vocation de répondre aux grandes questions scientifiques et aux défis sanitaires globaux depuis sa création il y a plus de 135 ans, alors que de nouveaux enjeux émergent régulièrement pour notre santé.
Louis Pasteur, son fondateur, est à l’origine de découvertes scientifiques majeures, notamment la vaccination contre la rage et la compréhension du processus de fermentation. Ses travaux ont amélioré notre quotidien et aussi sauvé la vie de millions de personnes. Son ambition était de mettre la recherche au service de la société. Depuis, des générations de Pasteuriennes et de Pasteuriens nourrissent cette ambition en cultivant l’excellence scientifique, l’envie d’innover et la transversalité des savoirs. Pas moins de 10 prix Nobel ont récompensé la recherche menée à l’Institut Pasteur à travers les années, comme la découverte du VIH par Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier il y a 40 ans. D’autres découvertes ont transformé notre vision de certaines maladies comme la codécouverte des premiers gènes associés à l’autisme par l’équipe de Thomas Bourgeron il y a 20 ans.
Du 4 au 8 octobre 2023 Le Pasteurdon peut également compter sur le soutien de l’ambassadeur de l’Institut Pasteur, l’écrivain et académicien Erik Orsenna, ainsi que sur celui des entreprises mécènes. |
LES THÈMES SCIENTIFIQUES DU PASTEURDON 2023
Chaque édition du Pasteurdon met en lumière une sélection de travaux qui illustrent la diversité des projets menés par les chercheuses et les chercheurs de l’Institut Pasteur.
- Les infections fongiques
Visibles ou invisibles, les champignons sont partout et peuvent représenter une menace grandissante. C’est le cas de Candida auris, un super champignon pouvant être responsable d’épidémies à l’hôpital et devenir multirésistant. Si la cohabitation avec les champignons est harmonieuse, un déséquilibre peut survenir et déclencher une infection fongique. Ce type d’infection nécessite de la vigilance car leur incidence est en augmentation au niveau mondial et des résistances aux traitements antifongiques sont identifiées. Fanny Lanternier, responsable du Centre national de référence des Mycoses invasives et antifongiques, et Sarah Delliere, chercheuse au sein de l’unité Immunobiologie d'Aspergillus à l’Institut Pasteur, étudient les risques liés aux infections fongiques et travaillent sur l’identification et la compréhension des mécanismes de résistance.
- Les menaces microbiologiques
La Cellule d’intervention biologique d’urgence (CIBU) a pour mission de répondre aux « urgences biologiques spécialisées » dans les contextes de risques infectieux qui peuvent mettre en danger la santé publique par l’identification du ou des agents pathogènes en cause. Le laboratoire sera notamment en vigilance accrue lors des prochains rendez-vous mondiaux sportifs accueillis en France (Coupe du monde de Rugby, Jeux Olympiques 2024), événements brassant des millions de personnes à travers le monde. L’équipe de Jean-Claude Manuguerra s’intéresse également à ce qui se passe au-delà de notre planète, puisqu’elle est aussi impliquée dans la mission (ESA / NASA) d’analyse d’échantillons provenant de la planète Mars.
- La vaccination contre les Papillomavirus humains
Comment parler de cette vaccination aux adolescents ? L’infection aux virus HPV est quasi systématique chez les jeunes adultes, autant chez les femmes que les hommes. D’habitude spontanément éliminée après quelques mois ou années, elle devient « persistante » dans environ 10% des cas, et peut provoquer différents types de lésions pré-cancéreuses pouvant évoluer au fil du temps en cancers. Judith Mueller, chercheuse au sein de l’unité Epidémiologie des maladies émergentes à l’Institut Pasteur participe au projet PrevHPV qui s’inspire de différentes disciplines comme l’épidémiologie, la psychosociologie ou l’économie du comportement et qui a pour but d’identifier les solutions en faveur d’une prévention optimale des cancers liés au papillomavirus, notamment par la vaccination à l’âge de 11 à 14 ans.
- Elucider les mécanismes de l’autisme
C’est le défi que relèvent chaque jour les chercheurs de l’Institut Pasteur depuis 20 ans pour faire progresser l’accompagnement des familles concernées. La découverte des premiers gènes liés à l’autisme en 2003 ouvre la voie à des recherches ciblées et transversales puisque les causes de l’autisme mêlent des facteurs génétiques et environnementaux. D’ambitieux programmes internationaux sont lancés, notamment pour identifier les biomarqueurs impliqués afin de pouvoir établir un diagnostic précis ainsi que d’innover pour un accompagnement personnalisé qui prend en compte les particularités de chaque personne autiste. Pour cela, l’équipe de Thomas Bourgeron de l’Institut Pasteur collabore avec l’IHU InovAND de l’hôpital Robert Debré en France et héberge Owey, une des plus grandes bases de données en Europe sur l’autisme.
- L’influence des sons sur le comportement humain
Dans le monde du vivant, la communication sonore est vitale pour partager des informations à distance et pour réagir de façon adaptée et concertée. La perte ou la dégradation de cette fonction sensorielle essentielle impacte fortement notre vie mentale et sociale. L’équipe Cognition et communication auditive, dirigée par Luc Arnal et Diane Lazard, s’intéresse à mieux comprendre les opérations cérébrales permettant le traitement de signaux de communication complexes – qu’ils soient verbaux, non-verbaux ou musicaux – et le déclenchement de réponses comportementales adaptées. Les scientifiques étudient notamment comment certains sons, par exemple des cris de bébé, des hurlements humains, ou des sirènes d’alarme, peuvent capter notre attention et induire des émotions négatives. Leurs travaux ont mis en évidence le rôle de circuits émotionnels profonds dans le traitement de ces sons désagréables. La compréhension de ces circuits pourrait permettre de mieux appréhender certaines maladies (malentendance, acouphènes) neurodéveloppementales (autisme, schizophrénie) ou neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer.