Les inhibiteurs de checkpoints immunitaires améliorent l’immunité cellulaire contre le SARS-CoV-2

Communiqué de presse
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Des chercheurs et médecins de l’AP-HP, de l’Institut Pasteur, d’Université de Paris et de Sorbonne Université, ont mené des travaux sur l’effet des inhibiteurs de checkpoints immunitaires (anti-PD1 et anti-CTLA4) sur l’immunité cellulaire contre le SARS-CoV-2.  Ces travaux, dont les résultats suggèrent que ces traitements ne sont pas délétères lors de l’infection par COVID-19 et semblent, au contraire, améliorer la réponse immunitaire cellulaire antivirale, ont fait l’objet d’une publication le 18 août 2021 au sein de la revue Science Advances.


Depuis la fin de l’année 2019, la pandémie de COVID-19 s'est propagée dans le monde entier, causant plus de quatre millions de décès. Malgré une recherche intensive permettant des progrès majeurs dans la compréhension de l’infection par le SARS-CoV-2, du rôle de l’inflammation et de l’immunité humorale (impliquant les lymphocytes B et les anticorps), la contribution de l'immunité cellulaire médiée par les lymphocytes T CD4+ et T CD8+ et des checkpoints immunitaires demeure peu comprise. 

Afin d’évaluer le rôle des checkpoints immunitaires durant l’infection par le SARS-CoV-2, les équipes ont mis en place un suivi clinique et biologique d’une cohorte de 292 patients atteints de mélanome et dont la moitié était traité par immunothérapie (anti-PD1 et/ou anti-CTLA4)) durant la première vague de COVID-19.  Ils ont alors identifié 15 patients atteints de COVID-19, pendant la phase aiguë ou convalescente permettant d’évaluer la sévérité clinique de l’infection chez ces patients, l’analyse des réponses immunitaires innées (inflammation, interféron) et des réponses immunitaires adaptatives (humorale et cellulaire) en utilisant des approches complémentaires de type transcriptomique, protéomique et cytométrie de masse.

Les analyses ont permis de constater que le traitement par les immunothérapies anti cancéreuses n’était pas associé à une forme sévère de la COVID-19 ; ne modifiait pas l’immunité innée ni la production d’anticorps anti-SARS-COV-2. Au contraire, il a été noté une expansion des cellules T mémoires effectrices CD8+, une activation accrue des cellules T et une meilleure réponse T spécifique anti-SARS-CoV-2.

Ces résultats suggèrent que l’immunothérapie anti-cancéreuse n’est pas délétère lors de la COVID-19. Elle semble, au contraire, améliorer la réponse immunitaire cellulaire antivirale. Cette étude est donc en faveur d’une évaluation plus large des conséquences cliniques et biologiques des inhibiteurs de checkpoints lors de l’infection par le SARS-CoV-2, avec possiblement un impact sur la prise en charge des patients susceptibles d’être atteints de formes graves et sur la stratégie vaccinale des patients ne répondant pas à la vaccination.
 


Source :

Immune checkpoint inhibitors increase T cell immunity during SARS-CoV-2 infection, Science Advances, 18 août 2021
Nader Yatim, Jeremy Boussier, Pauline Tetu, Nikaia Smith, Timothée Bruel, Bruno Charbit, Laura Barnabei, Aurélien Corneau, Laetitia Da Meda, Clara Allayous, Barouyr Baroudjian, Majdi Jebali, Florian Herms, Ludivine Grzelak, Isabelle Staropoli, Vincent Calmette, Jerome Hadjadj, Olivier Peyrony, Charles Cassius, Jerome Le Goff, Nora Kramkime, Selim Aractingi, Magnus Fontes, Catherine Blanc, Frederic Rieux-Laucat, Olivier Schwartz, Benjamin Terrier, Darragh Duffy and Celeste Lebbé. 

DOI : 10.1126/sciadv.abg4081

 

AURÉLIE PERTHUISON

Responsable des relations presse

ANNE BURLET-PARENDEL

Attachée de presse

MYRIAM REBEYROTTE

Attachée de presse

NATHALIE FEUILLET

Chargée des relations presse

 

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