Dans ce contexte de crise sanitaire d’une ampleur extraordinaire, chacun rêve de voyage, d’espace et de découverte. Les marins, eux, piaffent d’impatience à l’idée de renouer avec la compétition et le large, avec le mythique Vendée Globe dans le viseur.
Le 4 juillet prochain, aux Sables d’Olonne, ils s’aligneront au départ de la Vendée - Arctique - Les Sables d’Olonne avec, devant les étraves, un voyage inédit vers des latitudes inusitées pour les coureurs au large modernes. Une course originale, tant d’un point de vue sportif qu’emblématique, offrant une expression différente à la compétition, en faisant des écrivains des Éditions Gallimard et des chercheurs de l’Institut Pasteur, ses partenaires, dans le but de porter un message d’unité.
Pour cela, quel meilleur vecteur qu’un projet d’écriture ? Les textes produits par des marins et des auteurs seront ainsi réunis, à l’automne 2020, à l’aube du Vendée Globe, dans un recueil illustré publié par les Éditions Gallimard, intitulé « Prélude littéraire au Vendée Globe. Regards d’écrivains et de marins ». Antoine Gallimard, particulièrement attaché à ce projet, a choisi Erik Orsenna marin, écrivain et ambassadeur de l’Institut Pasteur comme parrain de l’opération.
Lors de la période de confinement récente, chacun a éprouvé un besoin d’évasion mais aussi de se plonger dans des univers littéraires inédits. Cela, les organisateurs de la Vendée - Arctique - Les Sables d’Olonne l’ont bien compris. Car c’est bien dans le cadre de cette course exceptionnelle, dans un contexte tout aussi exceptionnel, que ce projet d’écriture insolite sur des thématiques liées à la mer, au voyage et à la compétition a trouvé sa genèse, sur une idée originale de Gwen Chapalain / Sea to See.
« La force de ce projet est de pouvoir faire ressentir ce qu’une course en mer dégage d’émotions aussi bien pour son classement dans la course que pour ce que la mer nous renvoie de nous-même. Le rôle de l’éditeur est de proposer au lecteur de partager ces moments exceptionnels que vivent nos champions. Si de grands écrivains comme Conrad, Melville ou Moitessier ne nous avaient pas apporté l’air du large nous ne connaitrions pas ce que la mer a de fascinant », explique Antoine Gallimard, président des éditions Gallimard, fier d’associer sa maison à la course. Pour cause, il le sait, l’envie d’explorer, de comprendre, de vaincre, de raconter et cela dans un environnement à la croisée de la technique, de la technologie, de l’évasion et de l’aventure sont autant de moteurs pour les marins et les écrivains.
Un projet fédérateur
Dix-neuf navigateurs se sont livrés à ce fameux exercice d’écriture tandis que douze auteurs des éditions Gallimard se sont associés au projet. Leurs textes seront dévoilés sur une plateforme dédiée pendant la course, chaque jour à 17 heures, de même que les capsules vidéo réalisées par les chercheurs de l’Institut Pasteur sur lesquelles les organisateurs de la course ont souhaité porter un coup de projecteur. Le but : sensibiliser le public aux actions menées par la fondation au quotidien et en temps de crise.
« Nous sommes très honorés que cette Vendée – Arctique – Les Sables d’Olonne porte les couleurs de l’Institut Pasteur. Ce dernier œuvre pour l’amélioration de la santé humaine, animé par l’éthique et le respect des valeurs pasteuriennes que sont la persévérance, la transmission, l’humanisme et l’universalisme. Le fait d’avoir un partenariat avec une épreuve de voile, qui préfigure d’une course autour du monde, rejoint cette idée d’universalisme et c’est important pour notre Institut qui se situe au cœur du Réseau International des Instituts Pasteur, réseau de coopération internationale en santé publique, enseignement et recherche, qui regroupe 32 instituts dans le monde », souligne Jean-François Chambon, Directeur de la Communication et du Mécénat de l’Institut Pasteur.
Des familles réunies
Concrètement, ce partenariat va également se traduire par deux autres actions fortes. D’une part, à chaque vue de la cartographie de la course, les passionnés de voile seront appelés à faire un don pour l’Institut Pasteur – dont 33% du budget repose sur la générosité du public -, et, d’autre part, au départ et à l’arrivée les bateaux porteront les couleurs de la fondation.
« Les marins et les chercheurs ont ceci en commun qu’ils avancent vers l’inconnu. Et s’affrontant à plus vaste, à plus fort, ils ont appris le respect. Qui n’empêche pas la détermination », assure Erik Orsenna, ambassadeur de l’Institut Pasteur et parrain de l’opération. « Je suis marin depuis l’âge de huit ans, écrivain depuis l’âge de huit ans également, et vulgarisateur scientifique depuis 15 ans. Au fond, cette Vendée – Arctique – Les Sables d’Olonne réalise le rêve de tous : réunir des familles. Ce projet auquel sont associés les coureurs du Vendée Globe, les éditions Gallimard et l’Institut Pasteur est l’exemple même de la famille recomposée ».
Planning de publication
Direction le cercle polaire arctique
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Prélude arctique : Vidéos et publications des auteurs, navigateurs et chercheurs
Jour #1 : Liberté
Après 24h de course, voici les premières lectures des marins et des écrivains des Éditions Gallimard sur le thème de la liberté. Le casting du jour est composé de Clarisse Crémer, Armel Tripon et Erik Nigon côté marins et de l’écrivain Alain Duault. À l’Institut Pasteur, Michaela Müller-Trutwin prend la parole.
Les marins, qui sont-ils ? La talentueuse Clarisse Crémer, bizuth sur le prochain Vendée Globe, qui dispute aujourd’hui sa première course en solitaire en IMOCA, Armel Tripon, vainqueur de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe 2018 en Multi50 et Erik Nigon, finalement absent du plateau de la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne - pour prêter son bateau à Clément Giraud, qui doit absolument terminer la course pour se qualifier sur le Vendée Globe 2020.
Qui est l’écrivain Alain Duault ? En plus de ses talents d’écriture, l’écrivain est aussi animateur de radio et télévision spécialisé dans la musique classique et l’opéra. Grand Prix de poésie de l’Académie française, il a publié plusieurs ouvrages de poésie aux éditions Gallimard, dont La Cérémonie des inquiétudes, dernièrement paru.
Du côté des chercheurs, c’est Michaela Müller-Trutwin - Directrice unité HIV, Inflammation et persistance qui ouvre la marche. Elle parle de ses missions à l’Institut Pasteur et de la place qu’occupe la liberté dans ses recherches. Le parallèle entre les marins et les chercheurs ? La passion !
Jour #2 : Solitude et Intimité
Aujourd’hui, les marins et les écrivains des Éditions Gallimard parlent de solitude et d’intimité.
Samantha Davies explique qu’en mer, elle n’est jamais vraiment seule : « Je suis avec mon incroyable bateau. Je ne peux pas être ici sans lui, et il ne peut pas être là sans moi » preuve de la relation intime qui les lie. Sébastien Simon, vainqueur de la Solitaire Urgo le Figaro en 2018, parle de cet apprentissage de la solitude, entre stress et plaisir.
Quant à Karine Tuil, elle livre sa vision de « terrienne » loin de cet univers maritime. Écrivain français vivant et travaillant à Paris, Karine Tuil est diplômée d’une maîtrise de droit des affaires et d’un DEA de droit de la communication. Elle est l’auteur de onze romans traduits en plusieurs langues. Les Choses humaines, son dernier roman paru aux éditions Gallimard, a obtenu le prix Interallié 2019 et le Goncourt des lycéens 2019.
À l’Institut Pasteur, Olivier Schwartz, Directeur unité Virus et immunité - qui travaille actuellement sur le Coronavirus - s’exprime sur ses travaux de recherche. Pour lui, les ressemblances entre le métier de chercheur et de marin sont nombreuses. Cependant « Nous, chercheurs, nous ne travaillons pas en solitaire. La recherche est un métier d’équipe, c’est l’effort que nous faisons ensemble entre chercheurs et cliniciens qui nous permet de progresser ».