Les éditions Gallimard et l’Institut Pasteur embarquent dans l’aventure arctique

Communiqué de presse
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Dans ce contexte de crise sanitaire d’une ampleur extraordinaire, chacun rêve de voyage, d’espace et de découverte. Les marins, eux, piaffent d’impatience à l’idée de renouer avec la compétition et le large, avec le mythique Vendée Globe dans le viseur.


Le 4 juillet prochain, aux Sables d’Olonne, ils s’aligneront au départ de la Vendée - Arctique - Les Sables d’Olonne avec, devant les étraves, un voyage inédit vers des latitudes inusitées pour les coureurs au large modernes. Une course originale, tant d’un point de vue sportif qu’emblématique, offrant une expression différente à la compétition, en faisant des écrivains des Éditions Gallimard et des chercheurs de l’Institut Pasteur, ses partenaires, dans le but de porter un message d’unité.

Pour cela, quel meilleur vecteur qu’un projet d’écriture ? Les textes produits par des marins et des auteurs seront ainsi réunis, à l’automne 2020, à l’aube du Vendée Globe, dans un recueil illustré publié par les Éditions Gallimard, intitulé « Prélude littéraire au Vendée Globe. Regards d’écrivains et de marins ». Antoine Gallimard, particulièrement attaché à ce projet, a choisi Erik Orsenna marin, écrivain et ambassadeur de l’Institut Pasteur comme parrain de l’opération.

Lors de la période de confinement récente, chacun a éprouvé un besoin d’évasion mais aussi de se plonger dans des univers littéraires inédits. Cela, les organisateurs de la Vendée - Arctique - Les Sables d’Olonne l’ont bien compris. Car c’est bien dans le cadre de cette course exceptionnelle, dans un contexte tout aussi exceptionnel, que ce projet d’écriture insolite sur des thématiques liées à la mer, au voyage et à la compétition a trouvé sa genèse, sur une idée originale de Gwen Chapalain / Sea to See.

« La force de ce projet est de pouvoir faire ressentir ce qu’une course en mer dégage d’émotions aussi bien pour son classement dans la course que pour ce que la mer nous renvoie de nous-même. Le rôle de l’éditeur est de proposer au lecteur de partager ces moments exceptionnels que vivent nos champions. Si de grands écrivains comme Conrad, Melville ou Moitessier ne nous avaient pas apporté l’air du large nous ne connaitrions pas ce que la mer a de fascinant », explique Antoine Gallimard, président des éditions Gallimard, fier d’associer sa maison à la course. Pour cause, il le sait, l’envie d’explorer, de comprendre, de vaincre, de raconter et cela dans un environnement à la croisée de la technique, de la technologie, de l’évasion et de l’aventure sont autant de moteurs pour les marins et les écrivains.
 

Un projet fédérateur

Dix-neuf navigateurs se sont livrés à ce fameux exercice d’écriture tandis que douze auteurs des éditions Gallimard se sont associés au projet. Leurs textes seront dévoilés sur une plateforme dédiée pendant la course, chaque jour à 17 heures, de même que les capsules vidéo réalisées par les chercheurs de l’Institut Pasteur sur lesquelles les organisateurs de la course ont souhaité porter un coup de projecteur. Le but : sensibiliser le public aux actions menées par la fondation au quotidien et en temps de crise.

« Nous sommes très honorés que cette Vendée – Arctique – Les Sables d’Olonne porte les couleurs de l’Institut Pasteur. Ce dernier œuvre pour l’amélioration de la santé humaine, animé par l’éthique et le respect des valeurs pasteuriennes que sont la persévérance, la transmission, l’humanisme et l’universalisme. Le fait d’avoir un partenariat avec une épreuve de voile, qui préfigure d’une course autour du monde, rejoint cette idée d’universalisme et c’est important pour notre Institut qui se situe au cœur du Réseau International des Instituts Pasteur, réseau de coopération internationale en santé publique, enseignement et recherche, qui regroupe 32 instituts dans le monde », souligne Jean-François Chambon, Directeur de la Communication et du Mécénat de l’Institut Pasteur.
 

Des familles réunies

Concrètement, ce partenariat va également se traduire par deux autres actions fortes. D’une part, à chaque vue de la cartographie de la course, les passionnés de voile seront appelés à faire un don pour l’Institut Pasteur – dont 33% du budget repose sur la générosité du public -, et, d’autre part, au départ et à l’arrivée les bateaux porteront les couleurs de la fondation.

« Les marins et les chercheurs ont ceci en commun qu’ils avancent vers l’inconnu. Et s’affrontant à plus vaste, à plus fort, ils ont appris le respect. Qui n’empêche pas la détermination », assure Erik Orsenna, ambassadeur de l’Institut Pasteur et parrain de l’opération. « Je suis marin depuis l’âge de huit ans, écrivain depuis l’âge de huit ans également, et vulgarisateur scientifique depuis 15 ans. Au fond, cette Vendée – Arctique – Les Sables d’Olonne réalise le rêve de tous : réunir des familles. Ce projet auquel sont associés les coureurs du Vendée Globe, les éditions Gallimard et l’Institut Pasteur est l’exemple même de la famille recomposée ».
 

Planning de publication

Planning de publication

Direction le cercle polaire arctique


 

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Le dossier de presse est accessible ici.

 

Prélude arctique : Vidéos et publications des auteurs, navigateurs et chercheurs

Jour #1 : Liberté

Après 24h de course, voici les premières lectures des marins et des écrivains des Éditions Gallimard sur le thème de la liberté. Le casting du jour est composé de Clarisse Crémer, Armel Tripon et Erik Nigon côté marins et de l’écrivain Alain Duault. À l’Institut Pasteur, Michaela Müller-Trutwin prend la parole.

Les marins, qui sont-ils ? La talentueuse Clarisse Crémer, bizuth sur le prochain Vendée Globe, qui dispute aujourd’hui sa première course en solitaire en IMOCA, Armel Tripon, vainqueur de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe 2018 en Multi50 et Erik Nigon, finalement absent du plateau de la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne - pour prêter son bateau à Clément Giraud, qui doit absolument terminer la course pour se qualifier sur le Vendée Globe 2020.

Qui est l’écrivain Alain Duault ? En plus de ses talents d’écriture, l’écrivain est aussi animateur de radio et télévision spécialisé dans la musique classique et l’opéra. Grand Prix de poésie de l’Académie française, il a publié plusieurs ouvrages de poésie aux éditions Gallimard, dont La Cérémonie des inquiétudes, dernièrement paru.

Du côté des chercheurs, c’est Michaela Müller-Trutwin - Directrice unité HIV, Inflammation et persistance qui ouvre la marche. Elle parle de ses missions à l’Institut Pasteur et de la place qu’occupe la liberté dans ses recherches. Le parallèle entre les marins et les chercheurs ? La passion !

 

 

Michaela Müller-Trutwin

"Le point commun est d’avoir un grand objectif, qui dépasse ce qui est connu, ce qui semble faisable. Y croire et y travailler pendant des années, faire des sacrifices, ne pas voir sa famille… Travailler dur pour cette passion, sans savoir si on va y arriver."

 

Clarisse Crémer

La fascination pour le champ des possibles

"Au cœur d’une course au large, on choisit de ne pas se laisser tenter par la découverte de la terre, on reste en mer et l’aventure se résume à ce qu’il se passe à bord de notre embarcation."

Erik Nigon

L’appel du large


"Ma liberté naît de mon besoin d’autonomie, de mon désir de prendre des risques [...] et de ma volonté d’être responsable de ma vie. En course au large en solitaire, la liberté nous expose".

Armel Tripon

Refuge


"À vivre en mer, on en devient substance. Ces gris de suroît que l’on jugerait mornes et fades, jouent de nuances, éveillant [...] un appétit sans fin pour la contemplation."

 

Alain Duault

"Le marin seul au milieu de l’océan, soulevé par la formidable puissance symphonique des vagues, est ce frère de Beethoven, solitaire mais grand d’être debout face à la tempête, pour lofer, pour ariser, pour chanter."

 

 


Jour #2 : Solitude et Intimité

Aujourd’hui, les marins et les écrivains des Éditions Gallimard parlent de solitude et d’intimité.

Samantha Davies explique qu’en mer, elle n’est jamais vraiment seule : « Je suis avec mon incroyable bateau. Je ne peux pas être ici sans lui, et il ne peut pas être là sans moi » preuve de la relation intime qui les lie. Sébastien Simon, vainqueur de la Solitaire Urgo le Figaro en 2018, parle de cet apprentissage de la solitude, entre stress et plaisir.

Quant à Karine Tuil, elle livre sa vision de « terrienne » loin de cet univers maritime. Écrivain français vivant et travaillant à Paris, Karine Tuil est diplômée d’une maîtrise de droit des affaires et d’un DEA de droit de la communication. Elle est l’auteur de onze romans traduits en plusieurs langues. Les Choses humaines, son dernier roman paru aux éditions Gallimard, a obtenu le prix Interallié 2019 et le Goncourt des lycéens 2019.

À l’Institut Pasteur, Olivier Schwartz, Directeur unité Virus et immunité - qui travaille actuellement sur le Coronavirus - s’exprime sur ses travaux de recherche. Pour lui, les ressemblances entre le métier de chercheur et de marin sont nombreuses. Cependant « Nous, chercheurs, nous ne travaillons pas en solitaire. La recherche est un métier d’équipe, c’est l’effort que nous faisons ensemble entre chercheurs et cliniciens qui nous permet de progresser ».

 

 

Olivier Schwartz

"De tous temps, les marins ont été des expérimentateurs et des explorateurs [...]. Il y a donc beaucoup de ressemblances entre le métier de chercheur et le métier de marin."

 

Sébastien Simon

L'apprentissage de la solitude

"On se demande parfois quels sont les moments de contentement en mer. [...] Parfois, il y a des petits instants où l’on se sent bien. Cela peut même être très court mais les émotions sont décuplées avec la fatigue. Un coucher de soleil, une belle manœuvre, le fait de reprendre la tête de la course peut nous faire basculer dans une émotion forte."

Samantha Davies

Le solitaire, une adrénaline unique

"Il est 3 h 30 du matin, une nuit noire, quelque part dans l’Atlantique Nord. « Nous » filons à des vitesses constamment supérieures à 20 nœuds. Le bruit à l’intérieur du bateau est assourdissant alors que les foils percent les vagues et que le vent hurle dans le gréement. [...] Mais je ne suis pas seule. Je suis avec mon incroyable bateau."

Karine Tuil

L’expérience de l’humilité

"Les marins – et tous ceux qui répètent à l’envi qu’ils se sentent plus à l’aise en mer que sur terre, affirmant être dans leur élément – m’ont toujours éblouie, non pas parce qu’ils avaient réussi à apprivoiser ce qui me semblait indomptable mais parce qu’ils avaient assimilé la possibilité du non-retour, la réalité de l’incertitude sans pour autant renoncer, sans faillir."

 


Jour #3 : Risque et Sécurité

Tandis que la course bat son plein, les textes du skipper Arnaud Boissière (La Mie Câline - Artisans Artipôle) et de l’écrivain Laurence Cossé sont dévoilés. À l’institut Pasteur, Gérard Eberl, Directeur unité Microenvironnement et immunité prend la parole. Le thème du jour rassemblant recherche, littérature et embruns : risque et sécurité.

En cette journée de résultats de baccalauréat, Arnaud Boissière raconte sa première nuit seul en mer, sur son mini 6.50, qu’il compare à l’épreuve de philosophie du bac, entre angoisses et appréhensions. Pour lui, « la sécurité liée à la navigation en solitaire est devenue une sorte de rituel, entre superstition et rationalité. »

Laurence Cossé, fille de marin, nous livre une mésaventure maritime. Auteur de romans, de nouvelles, de pièces pour le théâtre et la radio, elle a obtenu en 2015 le Grand Prix de littérature de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre. Son dernier roman, Nuit sur la neige, est récemment paru aux éditions Gallimard.

À l’Institut Pasteur, Gérard Eberl - Institut Pasteur Directeur unité Microenvironnement et immunité - parle de la place qu’occupe le risque dans ses travaux de recherche. Pour lui, chercheurs et marins ont en commun le fait d’avancer vers l’horizon sans savoir ce qui se trouve après : « J’imagine qu’un marin avance chaque jour sans savoir de quoi sa prochaine journée sera faite, et pour nous c’est la même chose. »

 

 

Gérard Eberl

"Les marins solitaires me font penser à ce que l'on fait. On avance vers l'horizon et on ne sait pas ce qu'il y a après  [...]. Nous avancons vers l'horizon et nous sommes seuls face à l'infini. Ce n'est plus l'infini maintenant, mais ça a été l'infini pendant longtemps, la mer."

 

Arnaud Boissières

Pas de place pour le hasard

"La sécurité en mer, en solitaire, est un exercice périlleux. Il y a beaucoup de doutes, de peurs et d’angoisses. La préparation n’a rien à voir avec une navigation en équipage. C’est un peu comme se retrouver seul, en forêt, dans la nuit quand on a dix-sept ans. On prend le matériel basique du scout : une boussole, un bonnet en polaire, des chaussures de marche et une lampe de poche…"

Laurence Cossé

Perdue en mer

"Le skipper était un fondu de vingt-cinq ans qui naviguait toujours sur-toilé, avec l’assentiment général. Un jour de grand vent et de houle où nous avions tiré au large pour faire de la route, je me vois encore me caler à la meilleure place du cockpit, au vent, contre le roof, à côté de la descente. Nous étions au grand largue. Mon souvenir suivant est celui d’un désarroi complet : je ne savais plus ni qui j’étais ni où je me trouvais."

 

 


Jour # 4 : Aventure

Au menu de ce mercredi 8 juillet : l’aventure. Les aventuriers de la mer Kojiro Shiraishi (DMG MORI Global One) et Yannick Bestaven (Maître CoQ IV), l'écrivain Colette Fellous dévoilent leur texte. Jean-Claude Manuguerra, Directeur unité Environnement et risques infectieux à l'Institut Pasteur parle de sa vision de l'aventure dans la recherche.

Pour Kojiro Shiraishi, l’aventure « C’est un moyen de profiter de la vie sur cette terre. Il ne faut pas comparer les aventures non plus. Grande ou petite, chacune d’entre elles est importante. » Pour Yannick Besatven « les pionniers, les vrais aventuriers, sont celles et ceux qui ont vécu toutes ces premières fois ».
 
De la maison d’Édition Gallimard, nous vous dévoilons le texte de Colette Fellous. Née en 1950 à Tunis, l’écrivain a publié de nombreux ouvrages, dont le dernier, Kyoto Song, qui vient de paraître aux éditions Gallimard.  Elle a été longtemps productrice sur France Culture des émissions Nuits magnétiques puis Carnet nomade, et dirige la collection « Traits et portraits » au Mercure de France. Elle nous livre son « pacte » signé avec la mer : « J’étais devenue un minuscule point au milieu du bleu, du gris, du noir, de toutes ces nuances que je n’avais jamais vues jusque-là, alors je devais faire preuve de courage et être très méthodique, trouver les bons gestes. Joie de retrouver peu à peu les contours de la côte avec dans le corps, cette aventure unique que je venais de vivre et que je devais garder, surtout ne rien dire à personne. »
 
A l’Institut Pasteur, Jean-Claude Manuguerra, Directeur unité Environnement et risques infectieux prend la parole. Consciencieux, le chercheur débute son intervention par la définition le mot aventure : action dont l’issue est incertaine ou risquée. Cette définition semble tout à fait s’adapter à la recherche, mais aussi aux marins solitaires, engagés sur des courses exigeantes comme la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne ou le Vendée Globe.

 

 

Jean-Claude Manuguerra

"Le fait [que les marins] soient face à la nature. Pour ça, ils doivent être humbles, comme nous, parce que la nature est très inventive. C'est la source des nouveaux virus qui attaquent l'homme et les animaux domestiques. C'est une source de surprises et de défis."

 

Kojiro Shiraishi

La curiosité en toile de fond

"Enfant, en marchant sur la plage de ma ville natale, j’étais curieux de savoir ce qui se trouvait au bout des océans. C’était mon point de départ. Je ne sais toujours pas pourquoi je me suis interrogé sur ce sujet précis, mais j’ai ressenti quelque chose de fort qui m’a fait vibrer au plus profond de moi."

Yannick Bestaven

S’élancer face à l’inconnu

"L’aventure est une entreprise comportant des difficultés, une entreprise extraordinaire et, surtout et avant tout une grande part d’inconnu ! Nos pudeurs, nos peurs, nos coups de mou, nos joies, nos extases… Des mystères à partager ou à préserver ?"

Colette Fellous

La mer enlève et rend la mémoire

"L’image qui me secourt depuis toujours, et qui m’apparaît aussitôt sans que j’aie besoin de la convoquer, c’est la mer. Je l’appelle ma magicienne parce qu’elle fait se rejoindre tous les points de ma vie et les rassemble en un dessin mystérieux qu’elle me donne sans cesse à déchiffrer."

 


Jour #5 : Océans et Mers

Capricieux, ingérables, doux, violents… Les adjectifs ne manquent pas lorsque l’on parle de mers et d’océans, thème de ce jeudi 9 juillet.

Alan Roura, benjamin de la Classe IMOCA et très prochainement papa (raison pour laquelle il ne participe pas à la course), livre un texte sur l’océan Atlantique, auquel il est très attaché : « L’Atlantique n’a rien à envier à ses petits camarades de contrées éloignées. Il possède tout pour nous rendre heureux, tout comme pour nous faire vivre les pires cauchemars. »
 
Raphaël Haroche, auteur-compositeur-interprète, est né à Paris en 1975. Il a publié son premier ouvrage aux éditions Gallimard, Retourner à la mer, qui a reçu le prix Goncourt de la nouvelle en 2017. Il parle de son frère et son amour pour la mer : « Mon frère s’est engagé sur un bateau, il est allé en Islande et aux îles de la Sonde, il a fait le tour du monde, parfois je recevais un mot de Manille ou de Nassau, rejoins-moi, il fait chaud, la bière est glacée, j’écoute la mer en pensant à toi, j’écoute son chant, il n’y a rien de plus mystérieux ni de plus émouvant, partout le même et toujours différent, un jour tu comprendras. »

Avec ses équipes, Laure Bally-Cuif étudie les cellules souches, et plus particulièrement celles du cerveau. Leur modèle d’études est le cerveau d’un poisson téléostéen, le poisson zébré. Pour en savoir plus, découvrez sa vidéo ci-dessous. Les points communs entre les chercheurs et des marins ? « Le challenge de se lancer vers l’inconnu, et de s’émerveiller devant cet inconnu. »

 

 

Laure Bally-Cuif

"Le marin, quand il s'élance dans sa course, doit être porté par deux forces : la première qui est le challenge de se lancer dans l'inconu, et puis la deuxième qui serait de ne jamais oublier de se laisser émerveiller par cet inconnu qu'il va rencontrer sur sa route."

 

Alan Roura

Mon Atlantique

"L’Atlantique n’est pas uniquement un océan.[...] D’abord, ses îles et ses côtes nous laissent le souffle coupé puis le cœur gros. Ensuite, sa houle si imprévisible et son écume de vagues nous accompagnent, tout comme ses nuages, ses grains, ses levers et couchers de soleil… Magnifique mais aussi tellement capricieux et ingérable. Passer d’une mer douce et tranquille, avec comme seuls bruits ceux d’une voile qui vient contrer la houle sous le roulis du bateau ou d’une écoute qui claque, à une mer tourmentée et violente, soufflant la moindre éclaircie qui oserait pointer le bout de son nez."

Raphaël Haroche

Parce que la mer était là

"Mon frère n’était pas tout à fait terrien. Comme nous il marchait dans la lande ou les cailloux, comme nous il aimait l’odeur de l’herbe après la pluie, il n’était pas particulièrement malheureux, pas vraiment heureux non plus, il semblait simplement attendre que les saisons passent, il ne faisait qu’attendre assis à la fenêtre, que la mer monte, attendre comme un prisonnier attend une amnistie. Lorsqu’il y avait du vent d’ouest, celui qui apportait l’humidité de la mer, il restait dans le jardin, [...] il avait beau être immobile, cela donnait l’impression d’un mouvement illimité."

 

 


Jour #6 : Inconnu et Voyage

Aujourd’hui les marins Miranda Merron (Campagne de France), Fabrice Amedeo (Newrest - Art & Fenêtres), l’écrivain Sylvain Prudhomme et le chercheur Arnaud Fontanet parlent d’inconnu et de voyage.

Miranda Merron parle des parfums de mer. Fabrice Amedeo livre son ressenti de marin confiné, à 5 mois d’un tour du monde à la voile.

Sylvain Prudhomme voyage dans les montagnes kirghizes. Né en 1979, il est auteur de romans et de reportages. Ses livres ont reçu de nombreux prix littéraires et sont traduits dans plusieurs langues. Paru chez Gallimard dans la collection « L’Arbalète », son dernier titre, Par les routes, a reçu le prix Femina 2019.

La ténacité en commun

Arnaud Fontanet est médecin épidémiologiste spécialisé dans les maladies infectieuses et directeur département Santé Globale. « L’inconnu est partout dans mes recherches, car je travaille sur les nouveaux virus émergeants, comme le Coronavirus », explique-t-il. Il dit partager deux choses avec les marins solitaires de la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne : « le goût des grands espaces, car j’ai toujours travaillé à l’international, mon terrain d’exercice habituellement c’est l’Afrique, c’est l’Asie. Il se trouve qu’avec la COVID-19 c’est la première fois que je travaille en France. L'autre point commun est la ténacité ».

 

 

Arnaud Fontanet

"Je travaille dans un domaine où quelques fois les conditions d'exercice sont difficiles, et cela me fait penser, dans cette façon que l'on a de s'accrocher, [...] aux marins qui eux doivent affronter des périodes de tempêtes, des périodes difficiles...".

 

Miranda Merron

Parfums de mer

"L'odeur la plus extraordinaire reste celle, envoûtante, de la terre humide à l’approche de la côte la nuit, quand le vent vient du littoral, que ce soit sous la nuit tropicale d’une île antillaise ou bien le rivage de la côte sud de l’Angleterre ou du Cotentin. Après une longue période en mer, les premières minutes de ce délicieux mélange riche de végétation, de terre, de bois sont magiques. Avant qu’on s’y habitue à nouveau, trop vite, au point de finir par ne presque plus le sentir."

Fabrice Amedeo

Voyage à la rencontre du monde

"Quand je largue les amarres des Sables-d’Olonne ou d’ailleurs, [...] je pars avant tout pour un voyage. Un périple loin de la terre qui me fait renouer avec le monde, le vrai, tel qu’il se révèle à celles et ceux qui s’éloignent des contrées habitées pour se rendre là où la nature se manifeste à l’état brut, là où le divin se révèle et enchante les sens à travers des nuages colorés, des crépuscules embrasés ou des crêtes de vagues magnifiées par la fatigue."

Sylvain Prudhomme

La mer ne baigne pas le Pamir

"J’ai quitté de bonne heure le lac Song-Kul, où les bergers transhument l’été avec leurs troupeaux de juments. J’y étais monté une semaine plus tôt, avec l’un d’eux, à cheval. [...] Depuis l’aube je marche – vite, toujours plus vite, avec une hâte inquiète. Qu’arrivera-t-il si la nuit me surprend ? J’ai beau tout faire pour rester calme, je sens sous moi mes jambes qui avancent inarrêtables, furieuses. L’adrénaline a du bon : je progresse sans effort. Sans fatigue."

 


Jour #7 : Rencontres et Hasard

Ce samedi 11 juillet, le texte du marin Stéphane Le Diraison se dévoile, absent de la course en raison d’un chantier retardé sur son bateau, mais qualifié et inscrit au prochain Vendée Globe, ainsi que le texte de l’écrivain parrain de l'opération Erik Orsenna et du chercheur Thomas Bourgeron. Le thème du jour : rencontres et hasard.

Stéphane Le Diraison (Time for Oceans) parle de ses rencontres aux hasards de l’océan, en Atlantique nord, sur les mers australes, sur le fleuve Saint-Laurent et en Bretagne.

Erik Orsenna, de l’Académie française, économiste de formation, ancien conseiller culturel de François Mitterrand, a reçu le prix Goncourt en 1988. Navigateur passionné, il a présidé longtemps le Centre de la mer (Rochefort). Il est ambassadeur de l’Institut Pasteur depuis 2016. Impliqué dès sa génèse, ill est le parrain de ce projet collaboratif. Il décrit dans son texte le trait d’union entre la communauté littéraire, scientifique et maritime.

Thomas Bourgeron est directeur unité Génétique Humaine et Fonctions Cognitives à l’Institut Pasteur. Il étudie l’autisme. Le lien entre la recherche et les marins ? « Comme eux, au départ on est proche de la terre, on voit la côte, on a nos repères. On a des résultats qui sont à peu près compatibles avec ce que l’on trouve dans la littérature. Après on s’éloigne un peu, on se retrouve en pleine mer… Là on a plus du tout de repère. Parfois on est totalement perdu, parfois on découvre de nouveaux continents, des trésors et on est extrêmement heureux»

 

 

Thomas Bourgeron

"On voit bien l'horizon quand on est en mer. Dans la recherche, on a l'impression qu'on a trouvé quelque chose et puis on retrouve un horizon et on a de nouvelles questions [...]. On est parfois un peu perdu mais on avance."

 

Stéphane Le Diraison

Aux hasards de l'océan

"La mer fascine les hommes autant qu’elle les effraie. Immense, insaisissable, colérique, versatile, elle ne se laisse pas dompter et nous tolère simplement. Avec un long apprentissage et une bonne dose d’humilité, on peut apprendre à la connaître. En contrepartie, elle offre une palette infinie de découvertes."

Erik Orsenna

Bateaux, labos, folios

"Continuer de rêver autant que vouloir. Vouloir autant que rêver. [...] Plonger au plus proche de la vie. Être le vent, et la pluie et le soleil. Dormir parfois, mais savoir peupler ses jours et ses nuits.
Et puis, surtout continuer ! Se faire gifler d’eaux salées, et de déconvenues. Et puis recommencer, et remonter vague après vague, chapitre l’un après l’autre déchiré, hypothèse l’une après l’autre abandonnée."

 

 


Jour #8 : Temporalité

Aujourd'hui, le marin Giancarlo Pedote (Prysmian Group), l'écrivain Aurélien Bellanger et le chercheur Etienne Simon-Lorière (directeur de l'unité génomique évolutive des virus à ARN) parlent de la temporalité.

Giancarlo Pedote, skipper italien de la flotte, fait part, dans son texte, de son état d'esprit en mer et plus particulièrement du ryhtme effrené que la course au large entraîne : "Dans cette immobilité, l’esprit se rebelle. Il aimerait que le temps passe plus vite, il aimerait pousser le bateau. Imaginer que les autres vont vite est une torture."

Aurélien Bellanger, né en 1980, a publié de nombreux ouvrages chez Gallimard dont le dernier paru, Le Continent de la douceur. A travers son texte, l'écrivain questionne les mystères de la navigation qui sont souvent à l'origine d'une certaine fascination : " La contemplation de quelque chose de proche et de lointain, de menaçant, aussi, d’inaccessible, surtout. Il y avait là un mystère aussi commun qu’irréductible."

Etienne Simon-Lorière est virologue. Ses recherches concernent l'évolution des virus à ARN et en particluier comment ils émergent et se diffusent dans les population. Lors de la pandémie, il a été directeur d'une étude au sein de l'Institut Pasteur sur la popagation du SARS-Cov-2 en France, disant que l'épidémie qui a frappé notre pays serait plutôt due à une nouvelle souche, dont l'origine n'est pas forcément, ni directement, liée à la Chine ou l'Italie.

"Dans nos recherches, c'est le vivant qui dicte notre rapport au temps et le jeu consiste à chercher à accélerer ou ralentir les choses pour pouvoir observer ces processus biologiques. "
Les marins autour du monde sont, pour lui, un message d'espoir car ils nous prouvent que grâce aux nouvelles technologies, nous sommes capables de repousser les limites de l'exploit et des connaissances.

 

 

Etienne Simon-Lorrière

"Les navigateurs, seuls sur l'océan, c'est aussi un message d'espoir de se dire que si l'on est préparé, à la fois sur les aspects technologiques et sur une préparation mentale et physique, on peut repousser plus loin des limites, que ce soit en terme d'exploit ou en terme de connaissance ."

 

Giancarlo Pedote

Ici et maintenant

"Trop souvent, l’esprit veut commander le rythme du temps. On ne peut pas faire passer ce temps plus ou moins vite. On peut faire plus ou moins de choses simultanément. Mais dans tous les cas, le risque est de manquer l’ici, le maintenant, parce que nous sommes pris dans la mémoire du passé ou perdus dans l’illusion de l’avenir."

Aurélien Bellanger

La mer à portée de main

"Mais à force d’interroger ainsi le destin [...], il finissait par perdre un peu de sa netteté : le ciel, même au repos, se colorait de bleu, la mer blanchissait et le bateau finissait par adopter une inclinaison irrattrapable. Alors le jouet était cassé et l’océan lointain recouvrait ses mystères."

 

 


Jour #9 : Technique et Technologie

La tête de flotte prend la plume ! Charlie Dalin et Kevin Escoffier se sont essayés à l’exercice d’écriture sur le thème technique et technologie. Les écrivains Pierre Assouline et Olivier Rolin se sont joints à eux. À l’institut Pasteur, Christophe d’Enfert, Directeur Scientifique prend la parole sur le sujet.

À la lecture des textes, on peut dire que le sujet était plutôt bien choisi pour les marins, très inspirés. Charlie Dalin nous parle de sa machine : « La machine s’anime, s’exprime grâce à nous et à notre attention de tous les instants.»  Kevin Escoffier de sa passion pour la technique :  « La technique n’est pas totalement maîtrisable. Elle oblige à ne jamais arrêter de se questionner, à se remettre en question. Elle contraint à observer, écouter, comparer. C’est aussi pour cela qu’elle me passionne autant. »
 
Pierre Assouline est journaliste et écrivain. Il a publié de nombreuses biographies sur des figures aussi passionnantes et diverses que Simenon, Camondo ou Cartier-Bresson. Il est l’auteur de douze romans, parmi lesquels Lutetia, Sigmaringen, Retour à Séfarad et, dernièrement paru, Tu seras un homme, mon fils, qui a reçu le prix des Écrivains du Sud 2020. Il livre un texte intitulé Mystique de l’aviron. 

Né le 17 mai  1947 à Boulogne-Billancourt, Olivier Rolin est un écrivain français. Son texte, Balcon en Mer nous apporte une description littéraire précise d’un bateau.

Au sein de l’Institut Pasteur, la technologie occupe une place de choix. Christophe d’Enfert, Directeur Scientifique à lnstitut Pasteur : « La technologie est aujourd’hui au cœur de la recherche en biologie ». Découvrez sa vidéo ci-dessous.

 

 

Christophe d'Enfert

"La recherche, c'est une multitude de petites étapes qui vont un jour mener à se cristalliser en une découverte, et c'est probablement la même chose qu'une traversée en solitaire où chaque mille nautique va représenter une petite étape qui rapproche de la destination finale. La recherche, c'est aussi à la fois un travail solitaire et un travail d'équipe. [...] Je pense que c'est la même chose que la navigation en solitaire. Le navigateur solitaire, sans l'équipe qui est restée à terre, il n'arrivera pas à destination."

 

Charlie Dalin

La performance, une symbiose homme et machine

"Je sais que lorsque je quitte le ponton, il n’y aura plus aucun répit, aucune pause, de jour comme de nuit, et que ce sera ainsi jusqu’à atteindre la ligne d’arrivée, en tête de préférence. Rien de plus satisfaisant que de lever les bras en premier, d’en finir avec la satisfaction du travail bien fait, de la course bien menée. L’émotion est toujours forte de voir le ponton d’arrivée se dessiner, sans la présence d’aucun autre concurrent...".

Kévin Escoffier

La découverte constante

"La technique nous amène régulièrement à adopter une posture schizophrène. En tant que skipper et développeur de mon bateau, je suis constamment tiraillé. [...] Je me sens parfois un peu funambule. Je marche sur un fil. Il faut que mon bateau soit solide, mais aussi suffisamment fin et léger pour pouvoir être le plus rapide possible. C’est l’une des complexités de notre sport car il est parfois difficile d’estimer les forces en présence au large."

Olivier Rolin

Balcon en mer

"Un jour, carrément couché à plat pont sous le balcon, je m’émerveillais des magnifiques trajectoires des dauphins qui se croisaient dans l’outremer devant l’étrave (il faut qu’il y ait un peu de brise et que le bateau aille assez vite, les dauphins qui sont des torpilles vivantes méprisent les traînards). Je laissais pendre mon bras gauche, sans doute dans le désir inconscient de me rapprocher de ces extraordinaires animaux."

 

Pierre Assouline

"Que celui qui n’a jamais galéré me jette la première pelle ! Seuls les béotiens diront « la rame » en lieu et place de la pelle. Le verbe a connu une telle fortune qu’on en oublierait l’origine. Qui n’a pas ramé dans sa vie ? Un faux mouvement d’un seul, souvent dû à un défaut de concentration, et la couleur à l’extrémité de la pelle est prise dans un tourbillon qui freine l’embarcation, ce qui peut non seulement ficher en l’air l’effort de tous, mais leur faire prendre l’eau."

 

 


Jour #10 : Dépassement de soi

Alors que les marins de la classe IMOCA s'apprêtent à franchir la ligne d'arrivée de la Vendée-Arctique-Les Sables d'Olonne en fin de journée après dix jours de course. Trois des marins participants ont choisi d'écrire sur le thème du dépassement de soi. Stéphanie Bodet, écrivaine, s'est joint à eux. Sandrine Etienne-Manneville, directrice de recherches, prend la parole sur le sujet également.

Le dépassement de soi est, pour les marins, un véritable mantra. Seuls dans un environnement hostile, ces denriers doivent constamment repousser leurs limites : "il faut faire front, résister, repousser ses limites, aller chercher au plus profond de soi ce que l’on ne soupçonnait pas de force physique et mentale, faire attention au bateau, ne pas casser, prendre soin de soi, ne pas se blesser, utiliser le moindre moment de répit pour se reposer, boire, manger… On revient aux fondamentaux existentiels", confie Manuel Cousin. 

Née en 1976, Stéphanie Bodet a remporté la coupe du monde d’escalade à l'âge de 23 ans, avant de se consacrer à l’exploration des grandes parois du monde. Elle a relaté son parcours dans À la verticale de soi et publié son premier roman, Habiter le monde, dans la collection « L'Arpenteur » (Gallimard, 2019).

Au sein de la recherche, le dépassement de soi est important. Sandrine Etienne-Manneville, directrice de recherche au CNRS et Directrice unité Polarité cellulaire, Migration et Cancer à l'Institut Pasteur , Directeur Scientifique à lnstitut Pasteur : "La recherche en soi est un dépassemebt de soi. On doit en permanence aller chercher plus loin, poser de nouvelles questions et trouver des outils pour y répondre".

 

 

Sandrine Etienne-Manneville

"Je suis très admirative des marins qui affrontent la mer seuls [...]. Ce qui est semblable avec les marins, c'est qu'on a une relation très étroite avec cette nature. On essaie de la comprendre et on essaie aussi de l'apprivoiser. Cependant, l'apprivoiser, c'est difficile et parfois elle nous surprend et elle fait des choses auxquelles on ne s'attend pas."

 

Thomas Ruyant

Le dépassement de soi : un moteur

"Les océans ne sont pas faits pour nous. Ils sont hostiles, mais nous essayons malgré tout de les rendre accessibles et de les maîtriser, tout en essayant de comprendre quel sera le meilleur chemin et le meilleur réglage pour aller plus vite que les autres. C’est cette alchimie, qui se trouve au large et parfois pas si loin des côtes, que j’ai besoin d’aller retrouver. De plus en plus souvent."

Maxime Sorel

Croire que rien n’est impossible !

"C’est bien cette envie de se dépasser qui permet d’affronter les plus grosses tempêtes en mer mais aussi à terre, parce qu’elles y sont parfois tout aussi violentes. C’est bien au fond de soi-même que l’on doit aller chercher cette énergie pour repousser ses limites, même si on est plus ou moins encadré ou aidé. Si on n’est pas convaincu de ce que l’on recherche, alors il ne faut pas forcer les choses."

Manuel Cousin

La force de l'enthousiasme

"Là, pas le choix, il faut faire front, résister, repousser ses limites, aller chercher au plus profond de soi ce que l’on ne soupçonnait pas de force physique et mentale, faire attention au bateau, ne pas casser, prendre soin de soi, ne pas se blesser [...]. On revient aux fondamentaux existentiels : garder, malgré l’épuisement, un maximum de lucidité pour agir plutôt que réagir...".

 

Stéphanie Bodet

"Un vent terrifiant s’était levé et notre corde s’était coincée dans une faille, nous empêchant de poursuivre notre descente en rappel. Perchée sur cette tour patagonne, à grelotter sous une couverture de survie, j’accrochais mon regard aux étoiles, songeant que quelle qu’en soit l’issue, cette vie-là était la bonne. « Ici, j’apprends à vivre », me disais-je en remuant mes orteils pour éviter les gelures."

 

 


Jour #11 : Défi et soif de vaincre

Dernier jour de diffusion des textes de marins et d'écrivains des Editions Gallimard. Damien Seguin et Claire Castillon ferment la marche sur le thème du défi et de la soif de vaincre. À l'institut Pasteur, Anna-Bella Failloux, Directrice unité de recherche et d'expertise Arbovirus et Insectes Vecteurs s'exprime sur ce même thème.

Damien Seguin - victime d'une avarie et contraint à l'abandon deux jours après le départ - livre aujourd'hui son texte sur le thème du défi et de la soif de vaincre. Intitulé "La témérité à toute épreuve" , il parle de son parcous et de son esprit de compétiteur.

Claire Castillon, romancière et nouvelliste a publié une vingtaine de romans et recueils de nouvelles dont Insecte, traduit en plus de vingt langues. Elle écrit aussi des romans pour la jeunesse. Son dernier roman, Marche blanche, vient de paraître aux éditions Gallimard. Elle nous parle de la vie de marins qu'elle décrit dans son texte intitulé "Refuge".

Anna-Bella Failloux, Directrice unité de recherche et d'expertise Arbovirus et Insectes Vecteurs nous expose ses travaux. Née à Tahiti, son lien avec la mer est très fort. Ce qui rassemble les "gens de mer" et les chercheurs? L'humilité !

 

 

Anna-Bella Failloux

"Je suis née sur une île, au milieu de l'océan [...]. Ma proximité avec les gens de la mer serait peut-être l'humilité. Dans le monde de la recherche, tous les travaux que l'on réalise individuellement correspondent à une petite avancée, comme un grain de sable sur une plage. Cette plage dans un pays, et ce pays sur un continent. Et ces tous petits grains de sable qui mis ensemble vont donner un paysage, et ce paysage c'est la connaissance scientifique qui avance. Tout seul, on ne peut rien mais ensemble on peut faire de grandes avancées."

 

Damien Seguin

La témérité à toute épreuve

"J’ai découvert l’univers de la voile à onze ans, lors de l’arrivée de la Route du Rhum 1990 à Pointe-à-Pitre. J’arpentais alors les pontons avec mon père. Dans toutes les passions, il y a un moment déclencheur. Pour moi, ça a été celui-là. Je me suis dit que je voulais faire comme tous ces marins."

Claire Castillon

Refuge

"Un marin, c’est quoi ? Un pull qui gratte ? Un homme aux yeux flous qui ne te voit pas quand il te regarde ? Non, un homme qui te confond avec l’horizon, le paysage. Un homme qui te fait croire que tu es bleu outremer et plurielle comme les terres qu’il a découvertes. Donc un poète. Mais muet. Un marin, c’est un homme qui penche ?"

 

 



Vendée Arctique

- Première diffusion le 30 juin 2020 - Dernière mise à jour le 16 juillet 2020 -

 

AURÉLIE PERTHUISON

Responsable des relations presse

ANNE BURLET-PARENDEL

Attachée de presse

MYRIAM REBEYROTTE

Attachée de presse

NATHALIE FEUILLET

Chargée des relations presse

 

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