Dans un article publié sur internet dans le Korea Times le 5 octobre 2016, de graves accusations sont portées à l’encontre de l’Institut Pasteur de Corée, de l’Institut Pasteur à Paris et de son Directeur général. Un scientifique de l’Institut Pasteur de Corée se trouve ainsi accusé d’avoir fait courir un risque aux passagers d’un vol international, en octobre 2015, en transportant des échantillons de virus MERS-CoV. Dans ce même article, le Directeur général de l'Institut Pasteur à Paris est accusé d’avoir couvert ces faits. Des citations extraites d’emails présentés comme ayant été écrits par ce dernier, viennent en appui de ces accusations.
L’Institut Pasteur à Paris récuse formellement ces accusations, soutient qu’il n’y a pas eu de risque d’exposition à ce virus pour les passagers de ce vol et affirme que les extraits de messages qui tendent à accréditer cette thèse n’ont jamais été envoyés. Ces citations ont été fabriquées de toute pièce par l’envoi de faux emails usurpant le nom du Directeur général de l’Institut Pasteur, rédigés de telle sorte qu’ils étayent la thèse « catastrophiste » et fallacieuse soutenue par l’auteur de l’article. La publication de cet article dans le Korea Times manifeste clairement d’une volonté de nuire aux intérêts de l’Institut Pasteur de Corée comme à ceux de l’Institut Pasteur à Paris et de son Directeur général.
L’Institut Pasteur a adressé un communiqué, le 7 octobre 2016, au rédacteur en chef du Korea Times pour l’informer de la fausseté des verbatims mentionnés dans l’article et attribués au Directeur général de l’Institut Pasteur à Paris. Ce communiqué a également été adressé au Ministère de la recherche de Corée. L’Institut Pasteur de Paris a informé le Directeur général de l’ANSM le 7 octobre 2016 du déroulement des faits. Ce même jour le Directeur ad interim de l’Institut Pasteur de Corée a sollicité l’intervention du Korean CDC (Centers for Disease Control) qui s’est rendue sur site le 10 octobre pour une analyse de la situation et du respect des normes de sécurité.
Compte tenu de la gravité des allégations mensongères portées à son encontre, le Directeur général de l’Institut Pasteur à Paris prépare un dépôt de plainte.
En réponse à ces accusations, l’Institut Pasteur souhaite apporter les précisions suivantes :
Un dépôt d’échantillons biologiques, sans information préalable à ce dépôt, a bien eu lieu dans une unité de recherche le vendredi 16 octobre 2015. Le responsable de l’unité a informé par mail la responsable de la DRTE (en charge de la sécurité), que des échantillons signalés - par un mail adressé parallèlement - comme des «cellules Vero inactivées après exposition à des prélèvements environnementaux collectés dans une unité de soins ayant pu accueillir des patients atteints d’infection par MERS-CoV» avaient été déposés dans son laboratoire. L’origine de ces échantillons n’ayant pu être déterminée précisément, et compte tenu du non-respect des procédures de réception de produits biologiques à l’Institut Pasteur à Paris, le Directeur général de l’Institut Pasteur a décidé la destruction de ces échantillons. Cette destruction a été réalisée le 27 octobre 2015 par autoclavage. A aucun moment, il n’a été procédé à une mise en culture ou à des tests d’identification moléculaire sur ces échantillons. Le 23 octobre 2015, le scientifique de l’Institut Pasteur de Paris a informé la scientifique de l’Institut Pasteur de Corée qui était à l’origine du dépôt de ces échantillons de la décision de procéder à la destruction de ceux-ci.
A la suite de cet épisode, une investigation a été réalisée par l’IP de Corée pour préciser l’origine de ces échantillons, leur nature et les circonstances de leur dépôt. Sur la base des témoignages recueillis, nous pouvons retenir les éléments suivants :
- Les échantillons transportés avaient subi un traitement d’inactivation et ne présentaient donc pas de risque de contamination.
- Les échantillons ont été transportés en soute et non pas en cabine.
Il n’y a donc pas eu d’exposition à un risque de contamination pour les passagers du vol ou pour toutes les personnes qui auraient été en proximité avec ces échantillons transportés jusqu’au moment de leur destruction par l’Institut Pasteur de Paris.