Quelles sont les causes ?
La maladie d’Alzheimer est causée par une lente dégénérescence des neurones. La mémoire à court terme est la première affectée (dégénérescence des neurones au niveau de l’hippocampe), puis la maladie s’étend petit à petit à l’ensemble du cerveau.
Cette dégénérescence est due à la modification de deux molécules :
- le peptide bêta amyloïde : naturellement présent dans le cerveau, il s’accumule anormalement et forme des plaques (dites plaques amyloïdes ou plaques « séniles »). Cette accumulation est toxique pour les cellules nerveuses chez les patients atteints ;
- la protéine tau : cette protéine de structure des neurones est modifiée chez les patients atteints, ce qui provoque successivement la désorganisation des neurones, une accumulation de filaments à l’intérieur de ces derniers (dégénérescence neurofibrillaire), puis la mort des cellules nerveuses.
La dégénérescence est très lente et des années peuvent s’écouler avant l’apparition des symptômes.
Quels sont les facteurs de risque ?
Les principaux facteurs de risques connus sont les suivants.
- L’âge
- L’âge est le plus grand facteur de risque connu de démence, mais la démence n’est pas une conséquence inéluctable du vieillissement.
- Par ailleurs, la démence ne touche pas exclusivement les personnes âgées : la démence d’apparition précoce (définie comme l’apparition des symptômes avant l’âge de 65 ans) représente jusqu’à 9 % des cas.
- La génétique
- Plusieurs gènes seraient liés à une sensibilité accrue à la maladie (gènes du métabolisme du peptide amyloïde, gènes impliqués dans l’inflammation, gènes entrainant la communication entre neurones…).
- À l’inverse, il apparaît que certains gènes protègeraient de la maladie.
- L’environnement
- La maladie pourrait être favorisée chez les personnes sédentaires, ayant subi des anesthésies répétées, ou exposées à des facteurs de risque cardiovasculaires non pris en charge (diabète, hypertension…).
- Il existe une « réserve cognitive », face à l’inéluctable, sur laquelle l’environnement a un impact positif. Ainsi, la fonction des neurones perdus serait compensée en stimulant le cerveau et l’apparition des premiers symptômes et/ou leur sévérité retardés par la poursuite d’études, par une activité professionnelle stimulante, ou encore par une vie sociale active…
Quels sont les symptômes ?
Les premiers symptômes sont une perte d’autonomie et un retentissement progressif sur les activités du quotidien (toilette, déplacement, habillage…). L’évolution de la maladie se fait sur plusieurs années.
D’autres symptômes peuvent ensuite se manifester selon le stade de démence.
- Léger : une partie de la zone cérébrale responsable de la mémoire à court terme est touchée ; le patient souffre d’oublis qui peuvent paraître anodins, mais qui augmentent avec le temps (perte d’objet par exemple).
- Modéré : différentes régions du cerveau sont touchées ; le patient perd progressivement son autonomie, il a du mal à reconnaître les personnes de son entourage (avoir du mal à réaliser des tâches ou à prendre des décisions par exemple).
- Sévère : les lésions cérébrales se multiplient ; le patient perd toute sa mémoire et presque toute son autonomie pour les gestes du quotidien (se perdre, avoir du mal à effectuer des gestes habituels, développer des troubles du langage...).
Comment diagnostiquer la maladie ?
S’il n’existe pas de traitement pour soigner la maladie d’Alzheimer, on peut néanmoins ralentir sa progression, d’autant plus efficacement si le diagnostic est précoce. Cela permet aussi au patient de prendre des dispositions au regard de sa vie future, tant qu’il possède encore toutes ses facultés de discernement et de prise de décision.
La Haute autorité de santé (HAS) a publié un guide des pratiques diagnostiques à destination des professionnels de santé. On y retrouve les différentes étapes qui mènent au diagnostic de la maladie (bilan clinique et biologique, tests neuropsychologiques, imagerie médicale).
Le plus souvent, la personne vient consulter son médecin traitant à cause de complications de la vie quotidienne : oublis, difficulté à gérer certaines tâches, perte de repères dans l’espace et le temps, troubles de l’humeur…
Le médecin généraliste réalise d’abord un entretien, qui permet d’exclure une autre cause aux symptômes évoqués par le patient. Il propose ensuite un dépistage composé de tests neuropsychologiques, qui évaluent certains aspects de la mémoire et de la réalisation de tâches simples. En outre, différents examens d’imagerie permettent de visualiser la présence des plaques amyloïdes ou l’atrophie de certaines structures du cerveau (hippocampe). La maladie d’Alzheimer est la première piste évoquée devant un syndrome démentiel.
Quels sont les traitements ?
Actuellement, il n’existe aucun traitement curatif contre la maladie d’Alzheimer, ce qui en fait un fardeau sanitaire et sociétal pour tous les pays dont la population vieillit.
Il existe quatre médicaments disponibles sur le marché : le donépézil, la rivastigmine, la galantamine et la mémantine. Ces molécules ne guérissent pas le patient, mais permettent de ralentir l’évolution de la maladie ou d’améliorer certains troubles du comportement. Notamment, on peut observer une certaine amélioration dans la réflexion, la mémoire, la communication, ou les activités quotidiennes.
Du fait de la perte de repères, la maladie d’Alzheimer est éprouvante, à la fois pour les personnes malades, leurs familles, et les personnes aidantes. Les actions thérapeutiques reposent sur :
- la prise en compte du retentissement psychologique de la maladie,
- et la mise en place d’activités qui améliorent le quotidien du patient et sa relation avec son entourage (proches et soignants) ; ces activités peuvent toucher :
- à l’art (peinture, sculpture, écriture, musique, théâtre…) ;
- au corps (gymnastique douce, tai-chi-chuan, sophrologie, relaxation…) ;
- à la cognition (ateliers mémoire…).
Comment prévenir la maladie ?
En prévention de la maladie d’Alzheimer, il est recommandé d’adopter une bonne hygiène de vie.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « des études montrent qu’on peut réduire le risque de déclin cognitif et de démence en ayant une activité physique, en ne fumant pas, en évitant l’usage nocif de l’alcool, en contrôlant son poids, en consommant des aliments sains et en maintenant une tension artérielle, une glycémie et un taux de cholestérol adéquats. Les autres facteurs de risque comprennent la dépression, l’isolement social, le faible niveau de scolarité, l’inactivité cognitive et la pollution de l’air ».
Combien de personnes touchées ?
Selon l’OMS, 55 millions de personnes seraient atteintes de démence dans le monde.
En l’absence de traitement curatif, on pourrait compter 82 millions de personnes atteintes de démence en 2030, et 152 millions d’ici à 2050. Près de 10 millions de nouveaux cas sont déclarés chaque année. En 2019, le coût économique mondiale de la démence dans le monde était estimé à 1300 milliards de dollars.
En France, le nombre de personnes souffrant de démence a pu être estimé à 1 200 000 en 2014 (source Santé publique France). On estime qu’environ 900 000 Françaises/Français sont atteints de la maladie d’Alzheimer.
Sources :
- Principaux repères de l'OMS sur la démence (who.int)
- La maladie d’Alzheimer (sante.gouv.fr)
- Maladie d’Alzheimer et autres démences (santepubliquefrance.fr)
Septembre 2023