Le nouveau plan stratégique 2019 2023 de l’Institut Pasteur

Communiqué de presse
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Suite à sa prise de fonction à la direction générale de l’Institut Pasteur en janvier 2018, le Professeur Stewart Cole a établi un nouveau plan stratégique 2019-2023 pour l’Institut. Le conseil d’administration de l'Institut Pasteur a adopté, le 21 décembre 2018, à l’unanimité, ce plan d’actions à la fois ambitieux et réaliste pour les cinq prochaines années.

Trois axes scientifiques prioritaires ont été fixés :

  • les maladies infectieuses émergentes ;
  • la résistance aux agents antimicrobiens ;
  • les maladies de la connectivité cérébrale et les maladies neurodégénératives.

L’ambition de ce plan est de dynamiser la recherche fondamentale et d’accroître son impact sur la santé humaine, tout en poursuivant les missions historiques de l’Institut Pasteur en recherche, en santé publique, en formation et en innovation.
La santé humaine au cœur des actions du nouveau plan stratégique.

Les missions de l’Institut Pasteur ont pour finalité de contribuer à l’amélioration de la santé humaine de manière directe par des interventions médicales innovantes, ou indirecte par le développement des connaissances scientifiques et des savoir-faire. Engagé dans une recherche d’excellence pour l’amélioration de la santé dans le monde, l’Institut Pasteur souhaite développer des technologies permettant de mieux appréhender la complexité des systèmes biologiques. Certains de ces progrès technologiques ouvrent de nouveaux domaines de recherche (big data, modélisation, …), avec l’espoir d’offrir des moyens d’intervention à l’échelle des populations, prenant en compte leur environnement, dans une approche de santé globale.

Dans le cadre de ce nouveau plan, les missions de santé publique de l’Institut Pasteur seront poursuivies et développées, avec également pour objectif de catalyser les activités de recherche, par exemple dans le domaine de la vaccinologie. Le développement de projets de recherche en santé humaine implique aussi de renforcer les relations entre l’Institut Pasteur et tous les acteurs de la sphère clinique et médicale.

Contribuer à lutter contre les menaces sanitaires du XXIe siècle

L’émergence de nouvelles épidémies, le développement de la résistance aux agents anti-infectieux, les pathologies associées à l’allongement de l’espérance de vie, l’augmentation constante de l’incidence des cancers, le réchauffement climatique, la mondialisation et les enjeux qui en découlent constituent des défis majeurs pour la recherche biomédicale du XXIe siècle. Face à l’émergence de ces nouvelles menaces sanitaires, et dans un contexte de développement de la compétition internationale et de transformations rapides et profondes des connaissances et des méthodes scientifiques, l’Institut Pasteur réaffirme ses priorités à court, moyen et long termes, pour se positionner parmi les institutions internationales de recherche biomédicale leaders dans ces domaines et répondre aux grandes questions scientifiques et sanitaires du monde d’aujourd’hui.

Pour relever ces défis, le plan stratégique de l’Institut Pasteur fixe trois axes scientifiques prioritaires :

  • Les maladies infectieuses émergentes ;
  • La résistance aux agents antimicrobiens ;
  • Les maladies de la connectivité cérébrale et les maladies neurodégénératives.
Stewart Cole
 

Stewart Cole, directeur général de l’Institut Pasteur

L’ambition du nouveau plan stratégique 2019-2023 est de dynamiser les activités de recherche fondamentale de l’Institut Pasteur, afin de pérenniser l'excellence scientifique de l'Institut dans un environnement international toujours plus compétitif, et d’apporter des réponses concrètes à certains enjeux majeurs de santé publique.

 

Trois axes scientifiques pour dynamiser la recherche fondamentale et accroître son impact sur les enjeux de santé

Les activités de recherche menées par les 136 unités de l’Institut Pasteur couvrent de nombreux domaines interconnectés, dont la microbiologie, l’immunologie, la génomique, la biologie structurale et cellulaire, la biologie du développement et des cellules souches, les neurosciences, la chimie, l’analyse des données biologiques massives et la recherche clinique. Les recherches dans ces domaines seront poursuivies, car elles constituent le socle des activités scientifiques de l’Institut sur :

  • les molécules, les cellules et les organismes vivants ;
  • les microbes et leurs hôtes ;
  • le cancer ;
  • la vision intégrative de la santé et des maladies (individus et populations).

Les efforts du nouveau plan seront plus particulièrement concentrés sur trois axes scientifiques, comme dans l’objectif d’accroitre notre impact dans ces domaines.

Axe 1. Les maladies infectieuses émergentes

La lutte contre les infections émergentes constitue une tradition historique de l’Institut, avec un héritage exceptionnel. Beaucoup de maladies infectieuses émergentes sont des zoonoses dont l’agent d’origine animale a franchi la barrière d’espèces pour atteindre l’homme. Les recherches de l’Institut Pasteur s’intéressent aux mécanismes pathologiques des virus pandémiques et (ré)émergents (VIH, VHC, grippe, chikungunya, dengue, Zika, fièvres hémorragiques...), des bactéries (Neisseria meningitidis, Salmonella spp., Vibrio cholerae, Leptospira et, plus récemment, Yersinia pestis…) et des parasites (Plasmodium falciparum, P. vivax, Leishmania, Trypanosoma...). La recherche sur les insectes et autres vecteurs est aussi un des axes d’étude prioritaires.

Le plan stratégique 2019-2023 prévoit d’adopter des approches novatrices, incluant la modélisation et l’intelligence artificielle, pour investiguer et prédire la structure et la fonction des agents pathogènes, poser des diagnostics, mettre en évidence des cibles thérapeutiques et immunologiques et anticiper l’issue des infections.

Axe 2. La résistance aux agents antimicrobiens

Les travaux de recherche de l’Institut dans le domaine de la résistance aux agents antimicrobiens, déjà importants, seront encore approfondis, notamment en intégrant des données cliniques et de terrain aux approches moléculaires, génétiques et physiologiques.

Des programmes de découverte d’antimicrobiens en lien avec les institutions partenaires intéressées seront mis en œuvre.

Plus spécifiquement les objectifs dans cet axe seront :

  • de comprendre l’émergence de la résistance en rapprochant épidémiologie, génomique, statistique et modélisation pour identifier des facteurs contribuant à la dissémination de lignées résistantes ;
  • d’étudier les mécanismes moléculaires de la croissance microbienne, du métabolisme et de l’acquisition de la résistance. Les interactions complexes entre l’hôte et les communautés de micro-organismes doivent être mieux prises en compte pour expliquer cette résistance ;
  • d’identifier de nouveaux médicaments et stratégies thérapeutiques en réponse à la résistance aux antimicrobiens : de développer de nouveaux vaccins et immunothérapies qui cibleront les microbes et les souches résistantes.

Axe 3. Les maladies de la connectivité cérébrale et les maladies neurodégénératives.

La diversité des compétences de l’Institut Pasteur en recherche fondamentale dans les domaines des neurosciences, de la génétique, de la biologie des cellules et du développement, de l’immunologie, de la microbiologie et de la biologie des infections seront exploitées pour appréhender la complexité des fonctions cérébrales.

Les projets portent sur les déficits sensoriels (surdité), sur les troubles neurodéveloppementaux (autisme) et psychiatriques (troubles de l’humeur et addictions) et sur les maladies neurodégénératives (maladies d’Alzheimer et de Parkinson) et autres atteintes neurologiques (sepsis, troubles neurovasculaires).

Les recherches en biologie cellulaire s’intéressent également à la transmission des protéines malformées entre neurones et les mécanismes moléculaires de neurodégénérescence. Ces maladies dites de la connectivité cérébrale résultent d’altérations du réseau neuronal cérébral et des relations entre le cerveau et les autres organes.

Sur la durée du plan, les liens entre les différentes équipes du campus travaillant sur ces thématiques seront intensifiés afin de renforcer l’approche multidisciplinaire. Les programmes de recherche sur la biologie moléculaire et la pharmacologie de la dégénérescence neuronale et connectionnelle et la conception de nouveaux médicaments anti-neurodégénératifs seront également intensifiés. Certaines équipes s’intéresseront à la neuro-inflammation, à l’impact des microbes et du microbiote sur les fonctions cérébrales. La biologie des cellules souches neuronales sera étudiée. Les analyses génomiques, moléculaires et cellulaires, seront associées à de nouvelles techniques de microscopie, et aux approches de réseaux neuronaux et artificiels intacts. Des études comportementales et sociales associées aux analyses physiologiques seront également réalisées.

Dans le cadre de ces priorités, et particulièrement celui concernant les maladies de la connectivité cérébrale et les maladies neurodégénératives, l’Institut Pasteur renforcera ses partenariats avec les autres institutions, françaises ou internationales, présents sur ces domaines.

Afin de soutenir l’ambition scientifique portée par le plan stratégique et de fédérer l’ensemble des équipes de l’Institut Pasteur autour de projets partagés, quatre priorités transversales seront poursuivies :

  • renforcer le Réseau International des Instituts Pasteur (au nombre de 32) et mettre en œuvre une politique active de partenariats internationaux ;
  • favoriser la créativité et l’ouverture vers la société ;
  • mieux travailler ensemble et responsabiliser chacun pour favoriser un environnement de travail attractif et collaboratif ;
  • développer les ressources financières pour renforcer et pérenniser l’Institut Pasteur.

En s’appuyant sur la recherche fondamentale, seule à même d’apporter de nouvelles connaissances sur le vivant et donc, d’apporter de nouveaux moyens d’action pour lutter contre les maladies, l’Institut Pasteur entend refaire du développement des applications de la recherche un des axes de sa politique scientifique.

Enfin, la générosité publique (dons, legs et mécénat), l’une des trois sources de financement de l’Institut Pasteur et un de ses piliers historiques continuera à constituer un formidable encouragement pour les chercheurs, portés par la confiance de des donateurs.

Plan stratégique 2019-2023

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