Le 12 septembre, l’Institut Pasteur a accueilli une rencontre intitulée « Sepsis - tous unis contre un fléau méconnu », sous l’égide du ministère des solidarités et de la santé. Le sepsis est le terme anglo-saxon et international employé pour caractériser une réponse inflammatoire généralisée associée à une infection grave (septicémie). Au-delà de donner de la visibilité à cette maladie méconnue, cette rencontre était l’occasion de présenter l’action entreprise par la Direction générale de la santé.
Est-ce que le sepsis est un problème de santé publique en France ? Chez l’enfant ? Chez l’adulte ? Quelle prise en charge pour cette maladie ? Comment contrôler l’infection ? Ces questions ont été abordées par des experts, lors de l’événement, en présence de représentants de sociétés savantes, réunies par la Direction générale de la santé (DGS). Une table ronde a complété la discussion sur le thème : « Quelle feuille de route pour vaincre le sepsis ? ».
Le Pr Stewart Cole, directeur général de l’Institut Pasteur a introduit la rencontre en rappelant que « le sepsis est la complication la plus grave des infections quel que soit le pathogène responsable ». Il a ajouté que « malgré une forte mobilisation scientifique, il n’y a toujours pas de traitement du sepsis, hormis le contrôle de l’infection » et rappelé qu’il est admis que des efforts considérables sont nécessaires pour améliorer l’impact du sepsis et sa prise en charge, avec une mobilisation large des professionnels de santé. Le directeur a salué aussi la contribution à la recherche sur le sepsis de Jean-Marc Cavaillon, chercheur pasteurien expert du sujet. D’ailleurs, Jean-Marc Cavaillon fait partie avec les représentants de 12 sociétés savantes d’un groupe de travail sur le sepsis, constitué par la DGS et mené par le Pr Djillali Annane, qui animait la rencontre du 12 septembre.
Ce groupe de travail doit élaborer une analyse précise de la situation du sepsis en France afin d’envisager d’éventuelles mesures visant à améliorer la prise en charge des patients concernés par cette maladie, et notamment :
- réaliser l’état des lieux de la prévention, du diagnostic et de la prise en charge clinique de l’état septique en France ;
- analyser les recommandations de l’OMS et proposer un plan d’action hiérarchisé adapté à la situation de notre pays.
Rappelons que la 70e assemblée mondiale de la santé, en mai 2017, a élaboré des recommandations sur l’amélioration de la prévention, du diagnostic et de la prise en charge clinique de l’état septique, à destination des États membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’Assemblée mondiale de la santé reconnaissait alors le sepsis comme une priorité de santé publique mondiale et demandait aux états de mettre en place des mesures appropriées pour en diminuer l’impact mondial. D’où l’action de la DGS en France.
La rencontre publique du 12 septembre 2018, organisée à l’Institut Pasteur, a pu donner non seulement de la visibilité à cette maladie méconnue qu’est le sepsis, et à l’action entreprise par la DGS sur le sujet.
Le sepsis en chiffres
- Une personne meurt de sepsis dans le monde toutes les 5 secondes
- Dans les pays industrialisés, on dénombre 95 cas de sepsis pour 100 000 habitants pour les moins de 65 ans, et 1220 cas pour les plus de 65 ans
- Le sepsis néonatal tue environ 350 000 nouveaux nés par an
Sepsis / septicémie
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