Mi-janvier 2017, la grippe poursuit sa progression et atteint la plupart des régions françaises. Les autorités sanitaires constatent d’ailleurs une augmentation des recours aux soins en médecine ambulatoire. L’occasion de rappeler que, si la grippe saisonnière reste la plupart du temps bénigne, elle peut cependant être à l’origine de décès, principalement chez les personnes au système immunitaire affaibli.
Avec 409 consultations pour syndrome grippal pour 100 000 Français, et 16% des consultations de SOS Médecins pour syndromes grippaux, l’épidémie de grippe est intense sur l’ensemble du territoire français. Ces chiffres de Santé Publique France (anciennement l’Institut de veille sanitaire - InVS) s’appuient sur un réseau de médecins libéraux, urgentistes, laboratoires, réanimateurs et épidémiologistes, qui surveille l’épidémie de grippe. Dans son bulletin épidémiologique hebdomadaire daté du 18 janvier, l'autorité sanitaire constate une « persistance de l’augmentation de l’épidémie dans la plupart des régions avec notamment augmentation des recours aux soins en médecine ambulatoire. » Il s’agit d’une épidémie de grippe à virus A (H3N2), sévère chez les personnes âgées.
Rappelons que les épidémies de grippe touchent chaque année des millions de personnes dans le monde. Si la grippe saisonnière reste la plupart du temps bénigne, elle est cependant à l’origine de centaines de milliers de décès annuels, principalement chez les personnes au système immunitaire affaibli. D'ailleurs, Santé Publique France note, toujours dans son bulletin du 18 janvier, une « part des hospitalisations très élevée notamment chez les personnes âgées » et un « nombre de foyers d’infections respiratoires aigües élevé en Ehpad ». L’épidémie semble toutefois se stabiliser « dans quatre régions et une diminution en Auvergne-Rhône-Alpes. »
En charge de la surveillance de la grippe, le Centre national de référence (CNR) des virus influenzae à l’Institut Pasteur analyse, chaque jour, en ce moment même, 40 à 50 prélèvements effectués en médecine générale et à l'hôpital. Vincent Enouf, responsable adjoint du CNR l’expliquait cette semaine sur France Inter : « Le virus grippal détecté majoritairement (à 99%) est un virus de type A(H3N2). Il est connu pour sa virulence et les épidémies de grande ampleur qu’il provoque. » L’occasion de rappeler que les analyses effectuées à ce jour indiquent que ce virus est en adéquation avec la souche vaccinale qui compose le vaccin anti-grippal produit l’été dernier (hémisphère nord). En effet l’efficacité du vaccin dépend du degré de similitude entre les souches vaccinales et les virus en circulation, mais l’âge et l’état immunitaire du sujet vacciné entre également en ligne de compte (lire notre fiche maladie consacrée à la grippe).
Retrouvez l’interview de Vincent Enouf en podcast sur France Inter.
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