Tout voyageur peut être amené à faire face à des risques sanitaires bien différents de ceux qu’il rencontre habituellement dans son quotidien. Il doit donc impérativement se préparer, notamment en consultant un centre médical spécialisé dans la médecine des voyages, comme le Centre médical de l’Institut Pasteur (CMIP).
Les voyages forment la jeunesse, et la jeunesse est insouciante. Mais faut-il pousser l’insouciance jusqu’à négliger sa santé lorsque l’on part en voyage ? Bien sûr que non ! D’autant que le voyageur peut être amené à faire face à des risques sanitaires bien différents de ceux qu’il rencontre habituellement dans son quotidien. S’il souhaite rentrer de son périple dans le même état de santé qu’à son départ, il doit donc impérativement se préparer, notamment en consultant un centre médical spécialisé dans la médecine des voyages. Et cela, quelle que soit la destination envisagée ! Car contrairement aux idées reçues, les risques ne concernent pas uniquement des destinations dites exotiques : peu de gens ont à l’esprit, par exemple, qu’un pays comme l’Autriche comporte de nombreuses régions boisées où randonner, en plus des parcs boisés en ville - comme à Vienne -, fréquentées par des tiques pouvant potentiellement transmettre une pathologie dangereuse, l’encéphalite à tiques ! Cette pathologie étant présente dans toute l’Europe de l’Est, de l’Alsace à la Sibérie, il peut être ainsi recommandé de se faire vacciner si l’on souhaite séjourner dans cette zone...
De la veille épidémiologique aux conseils aux voyageurs
« La médecine des voyages, c’est un peu un filtre, souligne le docteur Paul-Henri Consigny, directeur du Centre médical de l’Institut Pasteur (CMIP). Elle confronte l’état de santé du voyageur aux conditions sanitaires qu’il va rencontrer sur place pour s’assurer qu’il est apte au voyage envisagé, et déterminer les mesures de prévention à prendre... voire déconseiller le voyage ». Cela suppose, de la part des médecins du voyage, une veille épidémiologique sans relâche pour actualiser la liste des risques pour chaque destination. Parce qu’il surveille particulièrement les maladies émergentes, l’Institut Pasteur a ainsi pu largement contribuer à la sensibilisation du public lors de l’épidémie de chikungunya, une pathologie alors peu connue, intervenue en 2006-2007 dans l’Océan Indien.
Les médecins des voyages ont également une connaissance intime des maladies susceptibles d’être rencontrées, et surtout de leurs symptômes. C’est une expertise indispensable au retour du voyageur : « Un médecin peu familier des maladies tropicales pourrait passer à côté d’un paludisme contracté en voyage, dont les premiers symptômes peuvent ressembler à un état grippal », confirme Paul-Henri Consigny.
La fiche d'information de la maladie COVID-19, causée par le nouveau coronavirus
Il y a enfin un point souvent négligé sur lequel la médecine des voyages permet d’insister : la responsabilité du voyageur vis-à-vis de son pays de destination. Car s’il faut bien sûr éviter de ramener une pathologie dans ses bagages, il ne faut pas davantage en apporter aux régions que l’on visite, où les conséquences peuvent s’avérer dramatiques. Les îles Samoa, dont la couverture vaccinale est faible, viennent ainsi de connaître une épidémie de rougeole qui a provoqué plusieurs dizaines de décès, à cause d’un virus importé par un touriste néo-zélandais...
La check-list santé du voyageur
- Avant le voyage :
- S’assurer d’être à jour des vaccins du calendrier vaccinal français.
- Effectuer les vaccinations préconisées, qu’elles soient réglementairement obligatoires ou pas, en fonction de la destination choisie.
- S’informer sur les bonnes pratiques d’hygiène et sur les risques sanitaires que l’on va rencontrer sur place, en particulier sur le paludisme qui peut relever d’une prévention médicamenteuse.
- Pour tout cela, consulter un centre médical spécialisé, comme le Centre médical de l’Institut Pasteur.
- Pendant le voyage :
- Se laver régulièrement les mains pour éviter une contamination bactérienne, virale ou parasitaire.
- Surveiller la qualité hygiénique des aliments.
- Se protéger des animaux pouvant transmettre des pathologies (principalement les moustiques).
- Respecter les recommandations spécifiques liées à ses activités (trek, plongée...) ou à ses pratiques (maladies sexuellement transmissibles...).
- Après le voyage :
- Se rendre impérativement dans un centre médical spécialisé pour consultation en cas de symptômes observés au retour, même bénins en apparence, afin de s’assurer de ne pas être atteint par une pathologie potentiellement dangereuse ou susceptible de déclencher une épidémie : il y a eu dernièrement, par exemple, des cas de transmission de Zika par des moustiques tigres (désormais implantés dans certaines régions françaises) qui avaient piqué en France des touristes de retour de voyage et qui étaient porteurs de ce virus.
Pour en savoir davantage sur la médecine des voyages
Destiné à un large public médical, l’ouvrage Médecine des voyages et tropicale, dont la quatrième édition est parue en septembre dernier aux éditions Elsevier, fourmille d’informations pratiques importantes pour la préparation des voyages. Il contient également des fiches maladies détaillées et une aide décisionnelle pour les médecins confrontés à des patients présentant des symptômes de maladies tropicales. Le docteur Paul-Henri Consigny, spécialiste des maladies infectieuses et tropicales et directeur du Centre médical de l’Institut Pasteur (CMIP), en est l’un des coauteurs.