Les bactéries sont partout sur terre – à titre d’exemple, notre corps est composé d’autant de bactéries que de cellules humaines – et pourtant ces micro-organismes d’environ un micromètre, n’ont pas fini de nous livrer tous leurs secrets. Rencontre avec Mélodie Duval qui a choisi d’en élucider les mystères.
Un itinéraire passionnant mais exigeant
Elle en parle avec passion, de leur histoire, de leur incroyable capacité d’adaptation à toute épreuve. Cette rencontre avec les bactéries a débuté lors de ses premières années à la faculté de Strasbourg.
Son arrivée à l’université a été une véritable révélation. Elle y découvre la science – la microbiologie en particulier – mais aussi une forme d’autonomie qui lui convient parfaitement. À partir de là, tout peut avancer : elle enchaîne une licence en sciences de la vie, biochimie et biologie moléculaire, puis un master et en 2015, elle obtient une thèse remarquée sur une protéine impliquée dans l’expression des gènes de la bactérie Escherichia coli. Ces années lui font aussi découvrir le monitorat, durant lesquelles elle encadre parfois des élèves plus âgés qu’elle ! Mélodie réalise alors qu’elle aime aussi transmettre et partager la science.
À l’Institut Pasteur
Lorsqu’on lui propose en 2016 de devenir post-doctorante à l’Institut Pasteur dans l’unité dirigée par le Professeur Pascale Cossart, (responsable de l’unité des Interactions bactéries-cellules et Secrétaire perpétuelle à l’Académie des sciences) elle n’hésite pas une seconde.
Elle quitte alors sa région natale et se retrouve propulsée dans ce laboratoire où l’on compte des scientifiques venus des 4 coins du monde et où il règne une atmosphère effervescente :
« Chaque semaine on se retrouve et nous échangeons beaucoup sur nos différents travaux, les idées des uns et des autres sont toujours une source d’information et d’inspiration. »
Cette unité travaille sur la bactérie Listeria monocytogenes qui est responsable d’infections alimentaires graves. Mélodie choisit d’orienter ses travaux de recherche sur la résistance des bactéries aux antibiotiques. Ce sujet est un enjeu majeur de santé aujourd’hui, car ces bactéries sont capables de survivre aux traitements et de transmette cette adaptation génétique aux générations suivantes.
Pour notre chercheuse, les résultats de ses travaux ont déjà porté leur fruit. En 2017, elle isole et caractérise un nouveau gène de résistance à la lincomycine, un antibiotique naturellement présent dans le sol.
Et demain ?
Enthousiaste et curieuse par nature, Mélodie est convaincue de l’intérêt majeur des bactéries pour notre société « elles sont utilisées partout, en santé, dans l’industrie, pour découvrir de nouveaux outils moléculaires ». Son contrat de post-doctorante s'achève prochainement et la jeune femme recherche désormais un poste dans l’industrie où elle pourra appliquer ses connaissances, ou dans le secteur académique afin de poursuivre des travaux de recherche, et pourquoi pas à l’avenir, ouvrir sa propre équipe.
Mélodie Duval en quelques dates
2016-2018 : Post-doctorante dans l’unité des Interactions bactéries-cellules, Institut Pasteur
2017 : Prix Madeleine Lecocq de l’Académie des sciences
2011-2015 : Thèse en Biologie moléculaire à l’université de Strasbourg