Leader mondial reconnu dans le domaine des maladies infectieuses, de la microbiologie et de l’immunologie, l’Institut Pasteur se consacre également à l’étude de certains cancers, de maladies génétiques et neurodégénératives, ou encore à la génomique et à la biologie du développement. Ces travaux dédiés à l’amélioration des connaissances sur le vivant, permettent la découverte et le développement de nouveaux moyens de prévention et d’innovations thérapeutiques.
Le recours à des modèles animaux pour la recherche biomédicale fait partie des activités scientifiques préalables à la recherche sur l’homme et suscite des interrogations compréhensibles de la part de l’opinion publique. A ce titre, le Ministère de l’enseignement supérieur, la recherche et de l’innovation (MESRI) et l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technique (OPECST) ont initié des réflexions scientifiques et éthiques afin de suivre l’évolution de la perception de ce sujet au sein de la société et des communautés concernées.
La recherche utilisant des animaux a permis des avancées majeures dans la compréhension de la biologie et a contribué au développement de presque tous les types de traitements utilisés dans la pratique médicale et vétérinaire d’aujourd'hui.
Les instances scientifiques nationales et internationales reconnaissent la nécessité du recours aux modèles animaux dans le respect des règles éthiques et des réglementations pour continuer à accroitre la connaissance et pouvoir répondre aux attentes de progrès de la société.
Actuellement, l’utilisation des animaux pour la recherche scientifique est toujours nécessaire pour comprendre la santé et les maladies humaines et animales, et pour développer et améliorer les traitements pour le bénéfice des patients à travers le monde. En effet, les méthodes alternatives (in silico, in vitro) ne sont pas aujourd’hui en mesure de remplacer complètement l'utilisation des animaux. Pour de nombreuses maladies, par exemple les maladies complexes telles que les cancers, les maladies cardiaques et le diabète, qui touchent plusieurs organes, les chercheurs doivent étudier les interactions entre ces organes au sein d'un organisme entier.
Conscient de ses responsabilités, l’Institut Pasteur s’engage à protéger le bien-être des animaux étudiés par ses personnels, en particulier par le respect strict des dispositions réglementaires, et à favoriser le développement de méthodes expérimentales évitant le recours aux animaux lorsque cela est possible.
L'Institut Pasteur est signataire de la Charte de transparence sur le recours aux animaux à des fins scientifiques et réglementaires en France.
Charte de transparence Gircor 2022
Plus d’informations
Les grandes découvertes liées à la recherche médicale (Source Gircor) :
10 découvertes médicales réalisées chez l’animal depuis 1920
La place de la recherche animale dans les Prix Nobel de médecine
Aspects réglementaires relatifs à l’utilisation des animaux en recherche :
- L’utilisation d'animaux vivants en recherche biomédicale est encadrée par la Directive Européenne 2010/63/UE[1] relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques qui a été transposée en droit français sous la forme d'un décret et de quatre arrêtés en date du 1er février 2013[2].
- Conformément à la réglementation, la règle des 3 R décrite dans la Directive 2010/63/UE est appliquée.
Elle consiste :
- à Remplacer le recours à l'animal dès que possible
- à défaut, à Réduire le nombre d’animaux utilisés
- à Raffiner les procédures, c’est-à-dire optimiser les méthodologies employées pour diminuer la douleur animale tout en garantissant des résultats scientifiques de grande qualité.
De plus, cette utilisation doit être pleinement justifiée par des objectifs scientifiques bien définis.
Le recours aux animaux dans le cadre de projets de recherche à l’Institut Pasteur répond aux dispositions réglementaires :
- L'Institut Pasteur dispose d’un Comité d'Ethique en Expérimentation Animale (CETEA) enregistré auprès du ministère chargé de la recherche. Ce comité examine tous les projets de recherche sur animaux envisagés dans les unités de recherche de l'Institut Pasteur à Paris. Il veille à ce que la règle des 3 R soit respectée et en particulier à ce que toutes les dispositions soient prises pour réduire l’impact pour les animaux lors des expérimentations.
- Tous les projets utilisant des animaux doivent ensuite faire l’objet d’une autorisation du ministère chargé de la Recherche, sur avis favorable du comité d'éthique en expérimentation animale
- Les projets utilisant des animaux ne peuvent être conçus et mis en œuvre que par des personnes ayant suivi une formation réglementaire adaptée à leur fonction (conception de l'étude, réalisation des procédures expérimentales, soins aux animaux). Les détenteurs d'espèces non domestiques doivent être titulaires d'un certificat de capacité[3]
- Les installations hébergeant des animaux ont reçu un agrément délivré par les services vétérinaires de la Préfecture de Police de Paris. Elles font l’objet de contrôles réguliers.
[1] http://ec.europa.eu/environment/chemicals/lab_animals/legislation_en.htm
[3]Recherches utilisant des modèles animaux. Article R.213-4-III du Code Rural