Grippe aviaire

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Depuis 1997, 2723 cas d’infection humaine zoonotique par des virus influenza A aviaires ont été rapportés.  

Quelles sont les causes ?

Les oiseaux aquatiques sauvages sont le réservoir des virus influenza A. En général ces virus n’induisent pas de pathologies chez les oiseaux et n’infectent pas les mammifères. Les introductions et la circulation chez la volaille domestique sont en revanche fréquentes. Certains de ces virus d’origine aviaire peuvent ponctuellement passer la barrière d’espèce et infecter des mammifères dont des humains.

Certains virus influenza A de sous-type H5, H7 et H9 sont susceptibles d’entrainer chez les oiseaux des pathologies sévères avec une très forte mortalité en particulier dans les élevages de volailles domestiques (poulets, dindes, canards). On parle d’épizooties.

Par exemple, entre 2013 et 2017, la circulation intense chez la volaille domestique d’un virus influenza A(H7N9) en Chine a été associée à plus de 1500 cas de grippe zoonotique chez l’humain.

Les virus les plus préoccupants à ce jour sont les virus de sous-type H5N1. Ces virus ont été détectés pour la première fois chez les humains à Hong Kong en 1997. L’infection chez l’humain a coïncidé avec une large épizootie liée à des virus influenza A H5N1.

Ces virus influenza A(H5N1) ont continué à circuler dans toute l’Asie du Sud-Est donnant lieu à de nouveaux cas humains en 2003-05. Malgré un abattage massif des volailles, ces virus ont continué à circuler chez la volailles domestiques et chez les oiseaux sauvages. Actuellement, en2024, ils circulent intensément dans le monde entier (dont Europe et Etats-Unis) chez les oiseaux sauvages avec des foyers d’infection chez les volailles domestiques et un certain nombre de cas de transmission ponctuels chez des mammifères. De plus, depuis début 2024, un virus influenza A(H5N1) circule chez les vaches laitières aux USA avec des évènements de transmission chez l’humain, les volailles et les chats. Le nombre de cas d’infections chez les mammifères, ainsi que la variété des espèces touchées fait craindre l’émergence d’un virus plus adapté aux mammifères et capable de diffuser dans la population humaine.

Comment se transmet le virus ?

Le virus se transmet par voie respiratoire. Les humains se contaminent essentiellement lors de contacts rapprochés avec des animaux infectés (abatage, plumage des volailles…) ou leurs sécrétions/déjections. Les contaminations par contact avec un environnement souillé sont théoriquement possibles. Le virus peut également se trouver dans le lait de vaches laitières infectées.

A l’heure actuelle, dans tous les cas humains avérés de grippe zoonotique, les personnes étaient en contact direct avec des volailles infectées et les très rares cas de transmission entre humains du virus H5N1 sont restés épisodiques.

Voir les informations sur la grippe aviaire sur le site de Santé publique France

Quels sont les symptômes ?

L’infection par les virus influenza A est généralement asymptomatique chez les oiseaux sauvages et peu ou asymptomatique chez la volaille. Certains virus peuvent être extrêmement pathogènes pour la volaille domestique et entraîner une mortalité extrêmement élevée dans les élevages industriels de poulets, dindes ou canards d’où son nom de « peste aviaire » ou d’« Ebola du poulet ». Ces mêmes virus sont parfois aussi pathogènes pour les oiseaux sauvages.

Le virus de la grippe aviaire peut parfois infecter d’autres espèces animales comme le porc et d’autres mammifères, dont l’être humain. Chez l’humain, les premiers symptômes dus aux virus grippaux zoonotiques sont similaires à ceux de la grippe saisonnière (fièvre, toux…). Ces symptômes peuvent s’intensifier avec une difficulté à respirer. Des symptômes gastro-intestinaux tels que la diarrhée, la nausée et des douleurs abdominales, ainsi que des symptômes neurologiques, peuvent apparaître et se compliquer comme une surinfection et un syndrome de défaillance multiviscérale. A noter : ils peuvent aussi être responsables de conjonctivites (bénignes) chez l’humain, sans doute liées à l’inoculation manuportée du virus dans l’œil.


À LIRE AUSSI

 Comment diagnostiquer l’infection ?

Des tests sont possibles pour diagnostiquer l’infection chez l’humain :

  • Le RT-PCR en laboratoire
  • Le RIDT : test de diagnostic rapide de la grippe disponible dans le commerce

Ces tests détectent les infections grippales en général (grippes humaines et grippes zoonotiques), mais la plupart n’identifient pas l’origine zoonotique du virus.

Quels sont les traitements ?

Chaque année, l’industrie pharmaceutique produit des vaccins dirigés contre les souches de virus grippaux humains les plus récents. Des souches vaccinales sont définies chaque année par l’OMS pour les virus à potentiel zoonotique pour permettre une production rapide de vaccins adaptés en cas d’émergence d’un virus qui se transmettrait entre humains.

Il existe aussi deux antiviraux efficaces contre les virus grippaux « classiques » ou aviaires :

-des inhibiteurs de la neuraminidase

-des inhibiteurs de l’endonucléase

Dans le contexte pandémique, ces antiviraux pourront permettre de traiter les patients et de protéger le personnel de santé et les professions dont le maintien de l’activité est indispensable pour assurer le fonctionnement des structures nationales.

Comment prévenir la maladie ?

La prévention des grippes zoonotiques d’origine aviaire repose sur plusieurs éléments :

-Surveillance de l’avifaune sauvage

-Prévention de la circulation chez la volaille domestique

-Détection précoce des foyers d’infection chez la volaille domestique

-En cas de suspicion de cas (volailles domestiques, mortalité chez des oiseaux sauvages…) prendre des mesures de protection individuelle : ne pas s’exposer, se laver les mains

-En cas de contact avec des animaux infectés : port d’équipements de protection individuels (masques, lunettes, gants…)

-Surveillance des cas d’infections respiratoires des sujets en contact avec des volailles ou des oiseaux sauvages malades

-Vaccination des sujets exposés professionnellement aux volailles domestiques ou oiseaux d’eau

La vaccination contre la grippe saisonnière est recommandée pour les professionnels exposés aux élevages.

Les grippes zoonotiques d’origine aviaires font l’objet de déclaration à l’OMS.

Comment réagir face à un foyer de « grippe aviaire » chez la volaille domestique ?

Lorsqu’un foyer animal est identifié (les virus sont identifiés dans les laboratoires de référence), les mesures consistent en une mise en quarantaine suivie de l’abattage des animaux infectés et des animaux potentiellement exposés. Des procédures de décontamination du matériel utilisé doivent alors être appliquées afin d’éviter une contamination entres fermes.

En France, le ministère chargé de l’Agriculture suit la situation en France de l'Influenza aviaire et rappelle les mesures de gestion en cas de foyers.

Les mesures de prévention, lutte et contrôle sont préconisées notamment par l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE)

Quelles zones touchées ?

A l’heure actuelle, en 2024, l’extension de la diffusion géographique des virus H5N1 et la multiplication des cas d’infections de mammifères et d’humains est préoccupante.

Ces virus circulent dans le monde entier incluant les régions polaires. Des cas humains ont été rapportés ces dernières années en Asie du Sud-Est, Moyen-Orient et plus récemment sur le continent américain.

Depuis 1997, 2723 cas d’infection humaine zoonotique par des virus influenza A aviaires ont été rapportés. De très nombreux sous-types sont en cause, mais trois sont responsables de la grande majorité des cas rapportés. Il s’agit des sous-types H7N9, H5Nx et H9N2.

 

Pour en savoir plus :

Vous pouvez consulter la page de l’OMS consacrée à la grippe aviaire et aux autres grippes zoonotiques

La Food and Agriculture Organization (FAO) met à jour cette page (en anglais) concernant les virus de l'influenza aviaire (IAV) à potentiel zoonotique présents dans le monde entier

L’Organisation mondiale de la santé humaine publie régulièrement des rapports de situation 

L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et le laboratoire de référence de l'Union européenne (EURL), suivent également la situation mondiale

Santé publique France surveille le territoire hexagonal

Voir la page de l’Anses consacrée à l’influenza aviaire


Novembre 2024
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