Projet BIRDY : Infections néonatales et résistance aux antibiotiques

Documenter les infections néonatales et évaluer l’état de la résistance aux antibiotiques dans les pays à faibles revenus

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Infections néonatales et résistance aux antibiotiques, le lourd tribut des pays à faibles revenus

Le risque de décès par infection néo-natale est 10 fois plus important dans les pays à faibles revenus que dans les pays développés. Réduire cette mortalité fait partie des Objectifs du Développement Durable fixés par les Nations Unies. L’émergence de bactéries résistantes aux antibiotiques constitue une menace grandissante à la réalisation de cet objectif. A l’horizon 2050, la résistance aux antibiotiques pourrait entrainer jusqu’à 10 millions de décès supplémentaires par an, les enfants de moins de 5 ans étant en première ligne. Les pays à faibles revenus combinent un taux élevé d’infections néonatales et un risque accru d’émergence et de propagation de l’antibio-résistance (surconsommation/mésusage d’antibiotiques, vente libre, contrefaçons, promiscuité et conditions précaires). Pourtant très peu d’études se sont vraiment penchées sur leur situation, en particulier au niveau communautaire.

Résistance antibiotique - Réseau international des instituts Pasteur
Au poste de Santé de Fith Mith Guediawaye dans la balieue de Dakar, une sage-femme accueille les mères et leurs enfants participant au projet Birdy. Crédit: Bruno Déméocq

 

Documenter les infections néonatales et évaluer l’état de la résistance aux antibiotiques dans les pays à faibles revenus

Mis en place depuis 2012 à Madagascar, puis au Sénégal et au Cambodge en 2014, en partenariat avec les Instituts Pasteur locaux, le programme BIRDY (1) étudie l’étiologie des infections bactériennes chez les enfants, estime leur incidence et caractérise leur résistance aux antibiotiques.

Cette étude inédite par son approche et son ampleur est réalisée en milieu communautaire urbain et rural. Environ 3000 enfants sont suivis dès leur naissance par les équipes locales pendant leurs premiers mois de vie. Un suivi actif des nouveau-nés (visite régulière à domicile) et la constitution d’un réseau de pédiatres et d’agents communautaires permet à chaque enfant d’être rapidement pris en charge en cas de suspicion d’infection. Les prélèvements biologiques réalisés si nécessaires sont analysés à l’Institut Pasteur local afin d’identifier le pathogène responsable de l’infection et de déterminer sa sensibilité aux antibiotiques. Ces résultats sont cruciaux pour adapter l’antibiothérapie et apporter à chaque enfant une prise en charge optimale.

Résistance antibiotique - Réseau international des instituts Pasteur
Au Cambodge, visite de suivi d'un bébé inclus dans la cohorte Birdy. Crédit: Institut Pasteur du Cambodge/ Veasna Hak

 

Le succès de ce programme repose sur une collaboration multidisciplinaire entre les scientifiques de l’Institut Pasteur, le Réseau International des Instituts Pasteur et des partenaires locaux (hôpitaux, centres de santé, accoucheuses traditionnelles,…). BIRDY assure aussi la formation continue des personnels de santé et sensibilise les mères aux signes d’infections des enfants. A terme, les données collectées dans ce projet doivent permettre d’alerter les décideurs nationaux/internationaux sur le problème de la résistance aux antibiotiques dans les pays à faible revenu.

En savoir plus: http://www.birdyprogram.org/


(1) Bacterial Infections and antibiotic Resistant Diseases among Young children in low-Income countries

Le programme BIRDY est soutenu par la Direction de la Coopération Internationale Monégasque à Madagascar, par la Fondation Total au Sénégal et par MSDAvenir au Cambodge.​

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