Leptospirose

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Plus d’un million de personnes subissent une forme grave de la leptospirose chaque année dans le monde, et plus de 60 000 en décèdent.

En France métropolitaine, la maladie touche 600 à 700 personnes chaque année. La leptospirose est une maladie à déclaration obligatoire depuis août 2023.

 

Quelles sont les causes ?

La leptospirose est une maladie causée par des bactéries nommées leptospires (telle que l’espèce Leptospira interrogans). Transmises via les urines, elles survivent assez facilement dans le milieu extérieur, notamment dans l’eau douce et les sols boueux. Les animaux capables de transmettre la maladie comprennent essentiellement les rongeurs et les insectivores, mais aussi les animaux d’élevage comme les bovins, les chevaux ou les porcs. Les animaux de compagnie tels que les chiens sont également concernés.

Comment se transmet la maladie ?

Chez l’humain, la bactérie pénètre principalement par les blessures ou les muqueuses après exposition à un environnement souillé par les urines des réservoirs animaux. Il est possible de contracter la leptospirose partout dans le monde, mais les risques sont bien plus élevés en zones tropicales. Davantage de personnes sont atteintes en été et en automne dans les pays tempérés, ou lors de la saison des pluies en régions tropicales.

Quels sont les symptômes ?

Après une durée d’incubation de 5 à 14 jours, la maladie se manifeste par une fièvre élevée avec frissons, maux de tête, yeux très rouges, douleurs musculaires et douleurs articulaires, éventuellement une toux.

 De nombreuses formes cliniques, allant du syndrome grippal à l’atteinte multiviscérale avec syndrome hémorragique sont décrites.

Dans la forme modérée, la maladie débute par une fièvre élevée avec frissons, maux de tête, douleurs musculaires et douleurs articulaires diffuses. Elle peut cependant évoluer vers une atteinte rénale, hépatique, méningée ou pulmonaire. Dans 20% des cas, elle se complique d’un syndrome hémorragique. Aucun signe n’est vraiment spécifique mais l’existence d’un ictère conjonctival et de myalgies est particulièrement évocatrice.

Le syndrome de Weil désigne une forme plus grave de la maladie. Elle associe insuffisance rénale aiguë, atteinte neurologique (convulsions, coma) et des hémorragies plus ou moins sévères (pulmonaire, digestive). La convalescence est longue, mais généralement sans séquelles. Des complications oculaires (uvéite, kératite) tardives peuvent survenir.
Sous cette forme, la maladie est potentiellement mortelle.

Comment diagnostiquer la maladie ?

Le diagnostic peut être posé grâce à une recherche de la bactérie dans le sang et/ou les urines par PCR dès les premiers jours de la maladie ou par sérologie (ELISA IgM) à partir du 6ème jour après l’apparition des symptômes. 

Quels sont les traitements ?

Les formes modérées de leptospirose peuvent guérir spontanément et sans séquelle, mais l’usage d’antibiotiques peut être recommandé. Le traitement du syndrome de Weil nécessite en revanche une hospitalisation, et repose sur la réanimation médicale et l’administration d’antibiotiques.

Comment prévenir la maladie ?

La dératisation, le drainage des zones inondées, ou encore le contrôle des eaux en provenance des élevages industriels, sont des moyens de prévention efficaces mais difficiles à mettre en œuvre. Les protections individuelles (gants, lunettes, bottes) sont conseillées lors des activités qui exposent aux leptospires.
Il faut également éviter de se baigner en eau douce lorsqu’on est porteur de plaies. Les activités à risque comprennent les baignades en eau douce après des fortes pluies (lessivage des berges et sols).

En France, un vaccin humain est proposé uniquement aux travailleurs très exposés, comme les agriculteurs, les éleveurs, les égoutiers et les éboueurs.  Un vaccin spécifique pour les chiens est très largement utilisé en France. Il existe aussi des vaccins pour les animaux d’élevage.

Qui est touché ?

C’est une maladie de répartition mondiale, à dominante tropicale. En France métropolitaine, la leptospirose touche 600 à 700 personnes chaque année. Soit une incidence annuelle de 1/100 000 habitants.

L’incidence est 50 ou 100 fois plus élevée dans les régions tropicales, comme les collectivités d’Outre-mer françaises ou de nombreux pays d’Amérique Latine et d’Asie du Sud-Est.

On estime à plus d’un million le nombre de cas sévères de leptospirose par an dans le monde avec un taux de mortalité supérieur à 10 %.  La saisonnalité de la maladie est très marquée, avec une recrudescence lors de la saison des pluies dans les régions tropicales ou pendant la période estivale/automnale dans les pays tempérés (baignade en eau douce).

Combien de personnes touchées ?

Certaines professions (agriculteurs, éleveurs, égoutiers, éboueurs…) et les personnes pratiquant des loisirs nautiques (baignade, canoé, kayak, pêche, chasse, canyoning...) sont particulièrement à risque. Chez l’homme, la bactérie pénètre principalement par la peau lésée ou les muqueuses. Le réservoir animal est très diversifié, et outre les rongeurs et les insectivores, il comprend des animaux d’élevage comme les bovins, les chevaux ou les porcs, dont l’infection est fréquente et entraîne des pertes économiques importantes, et des animaux de compagnie comme les chiens. Tous ces animaux disséminent des leptospires par voie urinaire. Les troupeaux infectés s’auto-contaminent à partir de quelques individus porteurs. L’épidémiologie varie d’une zone géographique à l’autre selon l’écosystème et les conditions de vie des habitants.

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