« Pour ses travaux sur l’immunité. »
Après avoir découvert les phagocytes et la phagocytose, en 1883, Elie Metchnikoff devra se battre pour imposer sa théorie. D’expériences en démonstrations, les découvertes du chercheur seront finalement reconnues par ses pairs et sa ténacité sera récompensée par le prix Nobel de médecine ou physiologie en 1908.
Les opposants de Metchnikoff, surtout l’école allemande, parlent du « roman de la phagocytose ». Au congrès de Berlin en 1890, il est appuyé par les Français et les Anglais dont Joseph Lister, un des pionniers de l’antisepsie. Robert Koch, quant à lui, défend le pouvoir bactéricide du sérum et lui attribue tout le rôle dans l’immunité (théorie humorale).
Au Congrès de Londres en 1891, les débats en faveur et contre la théorie phagocytaire tournent principalement autour des rapports du Dr Roux (théorie phagocytaire) et de Buchner (théorie humorale). La découverte des antitoxines par Behring apporte un soutien puissant aux partisans de la théorie humorale.
Lors du Congrès de Budapest en 1894, les débats reprennent autour d’une expérience de Pfeiffer montrant la destruction extra-cellulaire du vibrion cholérique. En réponse, de nouvelles expériences sont présentées par Metchnikoff. Le Dr Roux envoie une lettre à Pasteur : « Je vous écris ce mot au sortir de la séance. Metchnikoff dans une réplique pleine de passion et d’accent de vérité a fait triompher la théorie des phagocytes. Je crois qu’il a mis la conviction dans la plupart des esprits. »
On sait aujourd’hui que les deux théories sont liées. L’immunité humorale a, en outre, un point de départ cellulaire. On doit aussi à Metchnikoff la distinction entre macrophages et microphages.
La reconnaissance de l’ensemble de ses travaux sur l’immunité lui vaut le prix Nobel de physiologie et de médecine en 1908. Père de l’immunité cellulaire, il partagera son prix avec Paul Ehrlich. Tous deux sont considérés comme les fondateurs de l’immunologie.