Amibiase

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10% de la population mondiale serait infectée 

40 000 à 100 000 morts par an dans le monde 

Quelles sont les causes ? 

L’amibiase est provoquée par l’amibe Entamoeba histolytica, parasite spécifique de l’homme. Il s’agit d’un protozoaire qui peut s’entourer d’une fine coque pour former un kyste de quelques microns de diamètre. Lorsque ces kystes sont ingérés, ils germent dans l’intestin grêle pour donner lieu à la forme végétative, les trophozoïtes, qui gagnent le gros intestin, y prolifèrent et s’enkystent à nouveau. C’est sous cette forme de “kyste”, plus résistante, que E. histolytica est rejeté dans les matières fécales et est susceptible de contaminer d’autres personnes. 

Comment se transmet le parasite ? 

L'être humain est le seul réservoir du parasite intestinal Entamoeba histolytica. Ce parasite est éliminé sous forme de “kystes” dans les selles, et ces derniers résistent jusqu'à plusieurs semaines en milieu extérieur, chaud et humide. 

Les contaminations ont lieu principalement dans les régions qui présentent des conditions sanitaires déficientes. 
Le parasite se transmet par voie fécale - orale, c’est-à-dire le plus souvent par ingestion d'eau ou de nourriture contaminée, ou encore par les mains sales ou les objets souillés par des selles contenant des kystes d’amibes.   
Occasionnellement, mouches et blattes peuvent être porteurs mécaniques de kystes (des selles à la nourriture). La géophagie (l'ingestion de terre, répandue dans certaines cultures), peut parfois être une source d'infection. 

La transmission et la prolifération de l’amibe en cause, favorisée par les mauvaises conditions sanitaires, fait de cette maladie négligée un problème de santé publique majeur. 

Quels sont les symptômes ? 

Les kystes du parasite, une fois ingérés, libèrent dans l’intestin des amibes le plus souvent non pathogènes. Près de 90% des porteurs n'ont aucun symptôme. 
Chez un petit nombre de personnes infectées, le parasite peut cependant pénétrer la muqueuse du côlon. En traversant la muqueuse, les amibes provoquent la forme intestinale de l’amibiase ou dysenterie amibienne. 

Le tableau clinique est proche de celui de la shigellose, qui est la cause principale de dysenterie. L’amibiase peut entrainer de la diarrhée légère à une diarrhée douloureuse et sanglante (dysenterie avec sang et du mucus dans les selles). La destruction de la paroi intestinale peut par la suite entraîner la formation d’ulcères. 
Lorsque le parasite parvient à gagner la circulation sanguine, il peut infecter le foie, et donner naissance à des abcès qui, non traités, conduisent à une issue fatale. La maladie peut évoluer vers d’autres complications locales, comme des abcès au niveau des poumons et, beaucoup plus rarement, au cerveau. 

Comment diagnostiquer l’amibiase ? 

Plusieurs techniques de diagnostic peuvent être utilisées : 

  • Analyse microscopique des selles (mise en évidence du parasite dans les selles) ; 

  • Test sérologique ; 

  • Recherche de l’ADN du parasite dans les selles ; 

  • Imagerie si l’infection est extra-intestinale. 

La transmission et la prolifération de l’amibe, favorisée par les mauvaises conditions sanitaires des pays les plus touchés, souligne l’importance du diagnostic des kystes. 

Quels sont les traitements ? 

Les amibiases aiguës sont traitées par la prise d’antiparasitaires à large spectre et d’amoebicides de contact agissant localement dans la lumière du tube digestif : le métronidazole, le tinidazole.  
Des médicaments actifs contre les kystes peuvent également être pris : la paromomycine, l’iodoquinol… 
Dans les zones où l’amibiase n’est pas endémique, l’OMS recommande de traiter également les porteurs asymptomatiques avec des agents de contact, afin de réduire le risque de transmission. 

Comment prévenir la maladie ? 

Si l’efficacité des traitements antiparasitaires actuellement disponibles n’est pas remise en cause, l’utilisation de tels médicaments, peu spécifiques, soulève le problème du développement de nouvelles résistances chez les divers pathogènes entrant dans leur champ d’action. 

La transmission et la prolifération du parasite, favorisée par les mauvaises conditions sanitaires, souligne donc l’importance de la prévention dans la lutte contre l’amibiase. 

La prévention, visant à limiter la transmission des kystes, repose avant tout sur l’élimination de la contamination fécale de l’eau, des aliments et des mains ainsi que sur la mise au point de méthodes de diagnostic pouvant révéler la présence de kystes y compris chez les porteurs asymptomatiques. 

Combien de personnes touchées ? 

Parmi les personnes infectées 10 à 20% développent des signes sévères de la maladie. Chaque année, 40 000 à 100 000 d’entre elles en meurent, principalement dans les régions chaudes et pauvres du globe, notamment en Asie du Sud-Est, dans le sud-est et l’ouest de l’Afrique, en Amérique centrale et en Amérique du Sud, où les conditions d’hygiène et la précarité - ou l’absence - des systèmes d’épuration des eaux usées favorisent la circulation et la transmission de l’amibe. Dans certaines régions de l’Inde, du Mexique, du Bangladesh, ou encore d’Afrique du Sud, la proportion de population infectée peut atteindre jusqu’à 20%. Dans les pays développés, la maladie est plus rare ; les cas sporadiques recensés correspondent à des importations par des voyageurs au retour de zones d’endémie. 
Les contaminations ont lieu principalement dans les régions qui présentent des conditions sanitaires déficientes

 


Janvier 2024

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