Fièvre jaune

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200 000 cas de fièvre jaune, par an, dans le monde, dont 30 000 décès

Quelles sont les causes ? 

Le virus de la fièvre jaune est transmis à l’humain par la piqûre de moustiques appartenant aux genres Aedes et Haemagogus. Il infecte également des singes en forêt où persiste un cycle moustique-singe-moustique auquel l’humain peut occasionnellement s’ajouter. 

La fièvre jaune est une zoonose, probablement très ancienne et qui a été transmise à l’humain lorsque celui-ci s’est aventuré en forêt tropicale. 

Comment se transmet la maladie ? 

Le virus de la fièvre jaune est transmis par des piqûres de moustiques actifs principalement le jour. Le moustique à l’origine des épidémies urbaines est Aedes aegypti. C’est aussi le vecteur de la dengue et du virus Zika, autres arboviroses en pleine extension à travers le monde. Le réchauffement de la planète pourrait accélérer l’implantation de moustiques capables de transmettre ces maladies dans l’hémisphère nord, où l’expansion y est déjà favorisée par les échanges commerciaux. 

Quels sont les symptômes ? 

L’infection par le virus de la fièvre jaune est asymptomatique pour de nombreuses personnes. Dans le cas contraire, après une incubation de 3 à 6 jours, la maladie débute typiquement avec de la fièvre, des frissons, des douleurs musculaires et des maux de tête. Elle évoque alors la grippe, la dengue ou le paludisme. Dans les formes graves, au bout de trois jours, une rémission passagère précède l’apparition d’un syndrome hémorragique avec vomissement de sang noirâtre (vomito negro), d’une jaunisse qui donne son nom à la maladie et de troubles rénaux (albuminurie). La mort survient alors dans 20 à 60% des cas, après une phase de délire, de convulsions, et un coma. Toutes les formes curables entraînent une immunité à vie.
 

Comment diagnostiquer la maladie ? 

Les symptômes peu caractéristiques de la maladie rendent son diagnostic précoce difficile. Le virus peut être détecté par des tests PCR à partir d’un échantillon sanguin. Des tests sérologiques, permettant de détecter des anticorps spécifiques, peuvent également être mis en œuvre. 

Quels sont les traitements ? 

Il n’existe aucun traitement spécifique contre la fièvre jaune. Hormis la prévention par vaccination, les seules armes pour combattre la maladie une fois qu’elle a été contractée sont le repos, la réhydratation et l’administration de médicaments visant à limiter la fièvre, les vomissements et la douleur. 

Comment prévenir la maladie ? 

La principale mesure de prévention est la vaccination. La vaccination contre la fièvre jaune est sûre, peu coûteuse et permet d’être protégé à long terme. 

La réglementation internationale impose la vaccination anti-fièvre jaune avant tout premier voyage en zone endémique (un document prouvant la vaccination est demandé à l’entrée des pays endémiques). Le certificat de vaccination est valable à partir de 10 jours après la date de ladite vaccination. 

La vaccination contre la fièvre jaune est la seule vaccination obligatoire pour les voyageurs se rendant en zone endémique intertropicale d’Afrique ou d’Amérique du Sud. 

Les autres mesures de prévention consistent principalement à lutter contre les moustiques vecteurs de la maladie et à se protéger de leurs possibles piqûres. Plusieurs actions peuvent être mises en place. Dans les zones urbaines notamment, il est essentiel d’éliminer les endroits où l’eau peut stagner afin de limiter la multiplication des larves de moustiques. Les mesures de protection contre les piqûres de moustiques incluent l’utilisation de moustiquaires, celle de répulsifs ainsi que le port de vêtements longs. 

Combien de personnes touchées ? 

L’OMS estime chaque année à 200 000 le nombre de cas de fièvre jaune et à 30 000 le nombre de décès dus à cette maladie dans le monde. 

De larges épidémies ont affecté l’Amérique tropicale aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècle et en firent la "maladie la plus redoutée des Amériques". Aujourd’hui, la maladie sévit dans les régions intertropicales d’Amérique et d’Afrique, là où la couverture vaccinale est faible. L’Afrique est de loin le continent le plus touché, avec 95% des cas recensés dans le monde. La fréquence des épidémies et des cas isolés a régulièrement augmenté au cours de ces dernières années, notamment au Mali et au Soudan en 2005, ou en Angola et en République démocratique du Congo en 2016 (où des campagnes de vaccination d’urgence ont été mises en place). Autrefois limitées à la savane et en bordure de forêt, les épidémies africaines gagnent les cités en expansion qui procurent aux moustiques de nouveaux gîtes (vieux pneus ou bidons pleins d’eau). En témoigne les épidémies à Abidjan en Côte d’Ivoire en 2001 et 2008. 

La maladie avait presque disparu d’Amérique du Sud dans la première moitié du siècle XXe siècle, mais avec le retour en force des moustiques vecteurs, une résurgence de l’infection est observée (Colombie en 2003, Brésil en 2017). 

La fièvre jaune est aussi une maladie d’importation : des touristes non vaccinés peuvent en effet s’infecter en zone d’endémie et développer la maladie de retour de voyage. Plusieurs cas mortels ont été observés ces dernières années, comme en Allemagne (1999), aux Etats-Unis (1999) et en Belgique (2001), respectivement de retour de Côte d’Ivoire, du Venezuela et de Gambie. 

Consulter le bilan de l’OMS sur la fièvre jaune dans le monde, pour l’année 2020 

 

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Mai 2024

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