Avec l’augmentation de la résistance aux agents antimicrobiens à l’échelle internationale, nous risquons de nous acheminer vers une ère post-antibiotique, où des infections courantes redeviendraient mortelles. Cette inquiétante prédiction a éveillé les consciences au plus haut niveau, notamment aux Nations Unies et au G20. L’échappement thérapeutique et la nécessité de traitements plus efficaces ne concernent pas seulement les bactéries, mais tous les micro-organismes (virus, champignons et parasites) et leurs vecteurs. Par exemple, l’émergence de la résistance de Plasmodium falciparum, le parasite du paludisme, au meilleur traitement, l’artémisinine, et la manière dont les moustiques adaptent leur comportement pour contrecarrer les moustiquaires imprégnées d’insecticides figurent parmi les défis à relever.
OBJECTIFS
- Comprendre l’émergence et la diffusion de la résistance en alliant épidémiologie, génomique, statistique, biologie évolutive, biologie structurale, chimie biologique et modélisation pour identifier des facteurs contribuant à la dissémination de lignées résistantes et de gènes de résistance.
- Analyser la physiologie, l’écologie et l’évolution des micro-organismes et de leurs vecteurs. Les mécanismes moléculaires de la croissance microbienne, du métabolisme et de l’acquisition de la résistance sont l’objet d’études. La biologie structurale et la chimie biologique permettent, par exemple, de caractériser le mode d’action de la résistance au niveau moléculaire. Les interactions complexes entre l’hôte et les communautés de micro-organismes sont prises en compte pour expliquer cette résistance. Les chercheurs de l’Institut Pasteur analysent la formation de structures complexes, telles que les biofilms, et les processus de quiescence, dormance, latence, persistance et tolérance, représentant des modes supplémentaires d’échappement thérapeutique.
- Identifier de nouveaux médicaments et stratégies thérapeutiques en réponse à la résistance aux antimicrobiens : synthèse de molécules chimiques spécialisées, exploration de nouvelles cibles (comme celles impliquées dans l’interaction hôte-microbes et dans le cycle de vie des agents infectieux), réalisation de criblages phénotypiques et moléculaires pour identifier de nouvelles molécules. Les facettes multiples de la phagothérapie sont explorées pour en améliorer l’efficacité; divers environnements sont explorés pour trouver de nouveaux composés naturels pour lutter contre les maladies infectieuses En parallèle, de nouveaux vaccins et immunothérapies ciblant les microbes et les souches résistantes sont recherchés.
ACTIONS
- Recruter deux groupes de recherche à cinq ans (G5) / unités de recherche.
- Proposer des financements encourageant les approches synergiques et interdisciplinaires originales, le développement de nouveaux traitements et des stratégies alternatives de lutte contre les infections.
- Permettre une analyse métabolomique des microbes et de leurs hôtes.
- Former un réseau de cliniciens et d’experts en santé publique travaillant en étroite collaboration.
- Associer les unités de recherche du Réseau International des Instituts Pasteur dans la recherche sur les résistances.
- Favoriser les partenariats public-privé pour le diagnostic et le développement de nouveaux agents antimicrobiens.
COORDINATEURS PRINCIPAUX
Philippe Glaser, responsable de l’unité Écologie et évolution de la résistance aux antibiotiques
Paola B. Arimondo, responsable de l’unité Chimie biologique épigénétique
ÉVÉNEMENTS
Premier workshop de l’axe stratégique 2 « AntiMicrobial Resistance - AMR », 7 octobre 2019.
Conseil scientifique :
- Didier Ménard
- Lulla Opatovski
- Thierry Fontaine
- Didier Mazel
- Anna-Bella Failloux
- Félix Rey
- Fabrice Agou
- Kathleen Victoir
ÉQUIPES DÉDIÉES