La théorie épidémiologique nous enseigne qu’un agent microbien introduit en population s’arrête de circuler quand la fraction de la population immunisée contre cet agent microbien est supérieure ou égale à : 1-1/R0, où R0 est ce fameux nombre de reproduction, soit le nombre de cas secondaires par personne infectée dans une population non immunisée et en l’absence de mesure de contrôle. En France, où le R0 a été estimé à 3 avant le confinement (Salje et al., Science, 2020) , cela veut dire qu’il faudrait que 67% de la population française soit immunisée contre ce nouveau coronavirus pour que le virus cesse de circuler de façon épidémique.
Dans un Commentaire publié par le journal Nature Reviews Immunology, Arnaud Fontanet (Institut Pasteur / Cnam) et Simon Cauchemez (Institut Pasteur / CNRS) reviennent sur les conditions d’application de la formule utilisée pour calculer l’immunité collective nécessaire pour nous protéger. Qu’en-est-il des super-contaminateurs ? De la nature des contacts entre les différentes classes d’âge ? De la contagiosité des enfants ? Où en est-on de l’immunité collective en France à l’issue de la première vague épidémique ? Pourrions-nous être protégés par les coronavirus saisonniers responsables du rhume ? Et comment faire pour atteindre cette immunité collective avec le moins de conséquences sanitaires possibles ?
Lire l’intégralité du Commentaire "COVID-19, herd immunity : where are we?" publié dans Nature Reviews Immunology
(en anglais)
COVID-19 herd immunity : where are we? , Nature Reviews Immunology, 10 septembre 2020
Arnaud Fontanet1,2, Simon Cauchemez3
1 Emerging disease epidemiology unit, Institut Pasteur, Paris, France
2 PACRI unit, Conservatoire National des Arts et Métiers, Paris, France
3 Mathematical Modelling of Infectious Diseases Unit, Institut Pasteur, UMR2000, CNRS, Paris, France