Maladie du sommeil

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Moins de 1000 nouveaux cas chaque année grâce à la surveillance du parasite

Cause

La maladie du sommeil est causée par l’introduction du parasite Trypanosoma brucei gambiense (Afrique de l’Ouest) ou Trypanosoma brucei rhodesiense (Afrique de l’Est) dans l’organisme via une piqure de glossine ou mouche tsé-tsé, qui s’est elle-même infectée en piquant des êtres humains ou animaux porteurs de ces parasites.

On trouve uniquement les mouches tsé-tsé en Afrique subsaharienne et seules certaines espèces transmettent les parasites. Les mâles et les femelles se nourrissent obligatoirement de sang, en moyenne tous les 3 jours. Ils véhiculent le parasite chez l'homme et les animaux d’élevage.

La transmission des trypanosomes est restreinte à des foyers écologiques ruraux précis. Cependant, de nombreuses zones où les glossines sont présentes, sont pourtant épargnées par la trypanosomose. Ceci pourrait être expliqué par la complexité du développement parasitaire chez la mouche tsé-tsé et leur taux relativement faible d’infection, même dans les zones endémiques. 

Symptômes

Durant la première phase de la maladie, les parasites présents dans le sang provoquent de multiples symptômes qui rendent difficile l’établissement du diagnostic : fièvre, maux de tête, fatigue, inflammation des ganglions lymphatiques, ... Si la maladie n’est pas traitée, les parasites en viennent à envahir le système nerveux central. Durant cette seconde phase, des caractéristiques du cycle veille/sommeil apparaissent. Cette détérioration du système nerveux est toujours fatale en absence de traitement.   

98% des cas sont dus au Trypanosoma brucei gambiense qui provoque une infection chronique : une personne peut être infectée pendant des mois, voire des années sans présenter de symptômes graves. Quand les symptômes sont attribués à la maladie, celle-ci est souvent déjà à un stade avancé et le système nerveux central est atteint.

Épidémiologie

L’Afrique a connu plusieurs épidémies : en 1900, 1920 et la dernière s’est terminée à la fin des années 1990. La prévalence actuelle de la maladie varie d’une région à l’autre. Cependant, c’est la République Démocratique du Congo qui rapporte plus de 70% des cas notifiés depuis 2011, alors que dans certains pays aucun cas n’a été notifié depuis plus de dix ans.

Grâce aux efforts sanitaires, le nombre de cas diminue depuis les années 90. En 2018, seulement 977 nouveaux cas ont été recensés, mais on estime que le nombre réel de cas pourrait être plus élevé. L’instabilité sociale et/ou les difficultés d’accès rendent difficile l’évaluation de la situation exacte. 70 millions de personnes sont exposées au risque dans 36 pays d’Afrique subsaharienne.

Traitement

Le type de traitement dépend de l’espèce parasitaire et du stade de la maladie, mais plus le diagnostic est précoce, plus les perspectives de guérison sont bonnes. Les médicaments utilisés au cours de la première phase présentent peu d’effets secondaires et sont relativement faciles à administrer : Pentamidine pour Trypanosoma brucei gambiense, Suramine pour Trypanosoma brucei rhodesiense. Les traitements de la deuxième phase sont plus complexes et/ou toxiques car les médicaments doivent franchir la barrière hémato-encéphalique. Le mélarsoprol (dérivé d’arsenic) est efficace contre Trypanosoma brucei rhodesiense mais entraîne à lui seul 5% de décès par encéphalopathie. La combinaison du nifurtimox et de l’éflornithine (NECT) est efficace et recommandée pour les formes chroniques avancées à Trypanosoma brucei gambiense. Le fexinidazole, un traitement oral efficace et plus court est disponible depuis 2020 pour les deux stades de Trypanosoma brucei gambiense, et l’acoziborole, traitement en une seule prise orale actuellement en essai clinique, pourrait permettre l’élimination de la maladie ciblée par l’OMS pour 2030.


Chiffres et données : OMS


Mai 2021

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